Liste des groupes Doom Gothique Weeping Silence (MLT) End of an Era

Formé depuis la fin des années 90, Weeping Silence essuie de nombreux changements de line-up et tente différentes orientations musicales avant de sortir leur première démo très colorée doom en 2000 : « Deprived from Romance ». Deux années plus tard, nouveau changement de direction : Rachel Grech remplace Dino Mifsud Lepre au chant et le côté doom est abandonné au profit d’un atmo-gothique plus dans l'air du temps qu’« End of an Era », premier véritable opus du groupe, immortalisera à jamais.

Déjà, ceux qui sont allergiques au « female voice » ou aux morceaux ultra-cools, passez votre chemin ! En effet Weeping Silence propose un atmo-gothique lent qui pourrait se positionner entre Sirenia et Within Temptation (début de carrière) mais en ne sélectionnant que les ballades ou les titres les plus mélodiques. Pour ajouter encore plus de longueur à l’agonie, les quasi 42 minutes de l'album sont dispatchées entre seulement 4 titres de 10 minutes en moyenne, l’ouverture et la fermeture de l’album n'étant que des ambiances courtes.
Comme l'on pouvait s'y attendre, le point fort de Weeping Silence se situe principalement en Rachel Grech, frontwoman du groupe. Sa superbe voix porte la quasi totalité des chansons à elle seule. Les mélodies proposées sont calmes et douces, véritable mixture entre romance, amour, tristesse et désespoir. La voix de la diva est porteuse d'une émotion intense : fermez les yeux et laissez la musique guider votre imagination... Vous voilà au fin fond d'une forêt épaisse et sombre, témoin d’une scène extraordinaire où la seule trainée de lumière visible dans cette obscurité est laissée par cette colonie d'elfes qui quittent cet endroit pour retrouver leur havre de paix (Allez euh !! fait tourner quoi !!).
En plus de son petit côté Monika Pedersen (ex-Sirenia), Rachel Grech possède un petit truc qui rappelle Dolores O'Riordan (The Cranberries), ce qui termine de lui donner un certain charme auquel j’ai complètement adhéré.
Musicalement parlant, peu de surprise : le rythme est généralement lent, soit acoustique, soit électrique, souvent appuyé par des nappes de clavier chères à Within Temptation. Comme les morceaux sont extrêmement longs, pas mal d’envolées musicales, fréquemment planantes et mélodieuses comme le veut la tradition dans ce style, trouvent naturellement leur place. Bien amenés et diversifiés dans leur sonorité, certains passages sonnent très « poppy » à tel point qu’ils ne feraient pas désordre dans un album des cranberries, puis, l’instant d’après, la distorsion des guitares de Mario Ellul et de Toni Farrugia nous rappellent que c'est bien de metal qu'il s'agit, même si le tempo est mollo !

Le point le plus litigieux reste la longueur des titres. Il faut bien être honnête : si « Deep regrets » ou « Tell me why » nous ensorcellent au départ, au bout de 4-5 minutes, l’effet « infusion à la camomille » fait son apparition, ce qui a pour seul résultat de nous arracher un bâillement digne de ce nom tout en consultant le cadran de notre montre. Non pas que ce soit mauvais, mais après 42 minutes de romance et de désespoir, on admet facilement qu’une bonne rasade de colère accompagnée d'une pincée de furie ferait le plus grand bien !!

Weeping Silence signe là un premier album que l'on peut considérer comme sympathique car l'inspiration et les sentiments sont présents à tout moment. Néanmoins, les morceaux tirent en longueur et sont fatiguant à l’écoute. Fans de Within', Sirenia ou autre Leaves'Eyes, venez quand même découvrir Rachel, elle vaut vraiment le coup d'oreille !