2010 et 2011 ont été des années très prolifiques pour les amateurs de
NYHC (comprenez New-York Hardcore) avec une sortie d’album pour les 3 piliers du genre encore en activité : Sick of it All,
Agnostic Front et
Madball.
Alors qu’aujourd’hui ces groupes sont relativement connus, la naissance du mouvement Hardcore aux Etats-Unis à la fin des 70’s avec le « Big Three » (Blag Flag,
Bad Brains,
Minor Threat) se fait dans un milieu plus underground. Dans les années 80 une scène new-yorkaise commence à devenir de plus en plus active jusqu’à devenir LA référence en terme de HxC en rendant sa musique plus agressive notamment par l’ajout d’éléments d’inspiration
Metal (inspirant notamment pour le coup un certain
Hatebreed).
Madball se forme à cette époque bénie (1988) autour de son chanteur Freddy Cricien (alors âgé de 12 ans !), demi-frère de Roger Miret qui n’est autre que le chanteur de
Agnostic Front. D’ailleurs les relations entre les 2 groupes ne s’arrêtent pas là... Freddy fera sa première apparition sur scène avec le groupe de son demi-frère puis formera finalement
Madball avec Vinnie
Stigma à la guitare et
Will Shepler derrière les fûts, 2 membres d’AF à l’époque. Enfin la basse sera assurée par son demi-frère. Lors de leurs premiers concerts le groupe se contente de reprendre des chansons d’
Agnostic Front. Après un premier mini-CD en 89 mélangeant compos personnelles et reprises d’AF,
Madball sort en 1992 son premier album :
Droppin' Many Suckers et est rejoint pour l’occasion par un second guitariste (Matt Henderson d’AF). Après le départ de Roger Miret (remplacé par Hoya Roc) le line-up se stabilise et le groupe peut sortir son deuxième album (
Set It Off), signant pour l’occasion chez Roadrunner. Cet album est considéré comme un must-have du genre et est suivi de 2 petits frères chez le même label avant que le groupe signe chez
Epitaph pour la sortie d’un
Hold It Down moins inspiré en 2000. Le groupe se sépare en 2001-2002 avant de revenir autour de Freddy Cricien et Hoya Roc rejoints par Mitts à la guitare et Rigg Ross (
Hatebreed) à la batterie. Après un EP (N.Y.H.C) en 2004 et 2 albums dont le très bon
Infiltrate the System en 2007
Madball arrive en 2010 avec l’album qui nous intéresse ici :
Empire.
Derrière un artwork assez anecdotique se cachent 35 minutes réparties en 16 titres courts (tous inférieurs à 3 minutes) d’un Hardcore toujours aussi revendicateur et à la prod moderne et assez propre. La musique de
Madball sur cet opus n’a donc pas forcément évolué par rapport à leurs derniers méfaits, plus
Metal que
Agnostic Front et assez proche de celle de Sick of it All. Dès Invigorate on retrouve la voix reconnaissable entre 1000 de Freddy, typiquement hardcore, avec ce phrasé hargneux un peu rap et ce timbre grave légèrement écorché. Les guitares illustrent à merveille ce mélange unique entre Hardcore et
Metal, bien loin du Metalcore alors que la section rythmique apporte un savant mélange de groove et de rythmiques plus appuyées.
Dès la première écoute on remarque la grande homogénéité de l’album, les chansons s’enchainent efficacement, restant presque toutes dans un schéma très classique (intro lourde, partie chantée plus véloce, break lourd puis retour du chant). En plus des breaks ravageurs («
Glory Years », « Timeless ») on retrouve une autre caractéristique du
NYHC : les chœurs puissants («
Danger Zone », « RAHC »…). On se rend vite compte que le groupe ne cherche pas à innover, je précise que ce choix, bien que pouvant être contestable est pleinement assumé par le groupe, fier de sa scène et désireux de la célébrer. Mais du coup, malgré le niveau général assez bon de l’album, aucun « tube » ne parvient à sortir du lot comme c’était le cas avec les excellents «
Infiltrate the System » ou « Stand Up NY » sur le précédent album.
Alors bien sur on retrouve quelques titres meilleurs que les autres (le très classique «
Empire », l’enragé « Timeless ») mais à côté de cela des chansons moins mémorisables viennent atténuer notre enthousiasme (« All or
Nothing » un peu trop mélodieuse, presque Metalcore parfois (!),
Glory Years bonne sans être transcendante). On sera également frustré par ces chansons au début dévastateur mais qui ensuite s’essoufflent un peu («
Dark Horse », « Delete »).
Heureusement quelques fois
Madball varie quelque peu sa recette comme sur Shatterproof (ft. Roger Miret) qui va à 100 à l’heure et qui risque de devenir un must en live même si personnellement la voix du frangin me plait moins, trop poussée à mon goût. Comme à son habitude Freddy célèbre ses origines hispanisantes (Cuba et la Colombie) avec 2 chansons en Espagnol : « Con Fuerza » et «
Spider’s
Web ». Cette langue s’accommode très bien à la musique du groupe notamment sur la punkisante «
Spider’s
Web ».
L’album s’achève avec « Rebel4life18 » plus calme que le reste mais étrangement loin d’être désagréable !
Pour conclure
Madball sort un album globalement efficace mais pêchant par une trop grande homogénéité et quelques titres en-dessous que ne suffisent pas à compenser les meilleures chansons qui restent inférieures aux précédents « tubes » qu’a pu pondre le groupe. Cet album est donc loin d’être indispensable et satisfera avant tout les fans du groupe ou du style. Pour les curieux préférez-lui son prédécesseur (si vous aimez la prod’ moderne) et/ou
Set It Off si les prods au son 80’s vous plaisent !
Enfin je tiens à rappeler que l'énergie du HxC de ce genre de formations est avant tout fait pour être retransmise puissance 1000 sur les planches et que donc
Madball se savoure surtout sur scène lors de ses shows dévastateurs !
13/20
UZe
Mais je connais pas l'album dont tu parles mais j'écouterais à l'occaz !
Madball en live c'est une tuerie à chaque fois!!!!!!
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire