Elementi

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14/20
Nom du groupe Oceanpath
Nom de l'album Elementi
Type EP
Date de parution 01 Juin 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Vēja Vārdi
Ecouter03:54
2.
 Zemes Vārdi
Ecouter04:15
3.
 Uguns Vārdi
Ecouter05:08
4.
 Ūdens Vārdi
Ecouter07:14
5.
 Bāliņš Jāja Kara Taku
Ecouter04:41

Durée totale : 25:12

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Oceanpath



Chronique @ ericb4

20 Juillet 2018

Un sérieux espoir tout droit venu de Lettonie...

Rares sont les formations lettones à venir tenter leur chance dans le metal symphonique à chant féminin, registre ô combien surinvesti et ne laissant encore aujourd'hui qu'une infime marge d'évolution aux nouveaux entrants. Encore inconnu dans nos contrées, ce quintet originaire de Riga entend bien relever le défi de faire partie intégrante des valeurs montantes du genre, disposant déjà de solides armes techniques et mélodiques pour assurer sa défense. Prudent dans sa démarche et méticuleux dans l'élaboration de ses gammes, le combo letton s'est laissé le temps nécessaire à la maturité de ses compositions, nous livrant cet introductif effort « Elementi » quelque cinq années suite à sa création, en 2013. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos cinq acolytes face aux Elvellon, Beyond The Black, Walk In Darkness ou Once...

Au fil des 5 titres égrainés sur les 25 minutes de cet EP, Laima Krīgere (mezzo-soprano dont le timbre évoque celui de Tarja et les envolées lyriques celles d'Heidi Parviainen (Dark Sarah)), Artūrs Šteinbergs (guitare et chant), Liene Liega Veidemane (basse), Elīna Zeiliņa (batterie) et Džeina Šteinberga (claviers) nous plongent au cœur d'un rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et folk des plus envoûtants. De cette étroite collaboration naît une galette à la fois fringante, énigmatique et infiltrante, au carrefour d'un Nightwish de la première heure, Theatre Of Tragedy, Midnattsol et Eluveitie. La menue rondelle jouit, en outre, d'un enregistrement de bonne facture, de finitions passées au peigne fin et d'un mixage équilibrant parfaitement lignes de chant et instrumentation. De quoi nous intimer d'aller y jeter une oreille attentive...


De cette offrande entièrement écrite en letton émane d'enchanteresses vibes à la lumière des pistes les plus vitaminées. Ainsi, on retiendra « Vēja Vārdi » pour ses riffs crochetés, son tapping martelant, ses gimmicks guitaristiques et surtout son atmosphère enjouée d'obédience folk symphonique. Ce pimpant espace d'expression empruntant ses arrangements instrumentaux à Nightwish et ses troublants harmoniques mâtinés de folk à Eluveitie se dote en prime des puissantes et rayonnantes patines oratoires de la sirène. Mais ce n'est là qu'une mise en bouche...

Parfois, nos compères ont misé leurs espoirs de réussite sur le schéma de la Belle et la Bête, livrant dès lors l'une pièce des plus magnétiques de leur répertoire. Ainsi, les chatoyantes envolées lyriques de la belle font écho aux growls ombrageux de son acolyte sur le fringant et tantinet mystérieux « Zemes Vārdi » ; titre nightwishien en l'âme, avec quelques relents de Midnattsol, livrant de saisissants contrastes rythmiques et octroyant un fin legato à la lead guitare. Une manière habile d'harmoniser le Yin et le Yang.

Quand il ralentit la cadence, le collectif letton ne s'est nullement montré maladroit, loin s'en faut. Aussi l'accroche s'effectuera d'un battement de cils sur le mid tempo progressif « Uguns Vārdi » ; grisant méfait aux faux airs de Theatre Of Tragedy eu égard à ses prégnants refrains, avec un soupçon d'Eluveitie quant à ses séries d'accords, mis en exergue par les profondes inflexions de la maîtresse de cérémonie. De délicates reprises complètent la palette, nos compères nous livrant ici une proposition qui saura aimanter le tympan de l'aficionado de leurs sources d'influence. Dans cette énergie, si l'on ne résistera pas davantage aux enivrants couplets de « Bāliņš Jāja Kara Taku », on sera moins happé par un refrain manquant de quelques rondeurs mélodiques pour asseoir son aura. Toutefois, on ne saurait éluder la troublante ambiance folk coalisée aux captatrices impulsions d'une diva touchée par la grâce.

Mais c'est surtout dans les pièces en actes que nos cinq mousquetaires encensent le plus aisément le pavillon. Ainsi, au fur et à mesure de l'épaississement du corps orchestral et de l'intensification des envolées de la déesse, la fresque symphonico-progressive « Ūdens Vārdi » s'avère être un modèle du genre. Au vu de la qualité de ses enchaînements et témoignant d'une belle profondeur de champ acoustique, la plantureuse offrande n'aurait rien à envier à celles de ses maîtres inspirateurs, Nightwish en tête. Cependant, la force de ce manifeste réside surtout dans l'heureuse juxtaposition des effets de surprise avec une ligne mélodique des plus savoureuses et des plus classiques, in fine. Une prouesse technico-mélodique rarement atteinte par ses pairs, mise en habits de lumière par une frontwoman des plus inspirées, s'autorisant à tutoyer les notes les plus haut perchées. Chapeau bas.


A l'issue de notre parcours, force est d'observer que nos compères n'ont nullement tari d'inspiration, étant parvenus à judicieusement harmoniser les styles, nous faisant ainsi passer quelques instants de pure jouissance auditive. Ayant particulièrement soigné l'ingénierie du son, varié son offre atmosphérique et rythmique, et égrainé d'enchanteresses sentes mélodiques, avec un petit supplément d'âme à la clé, le combo letton affiche clairement sa détermination à embrasser une carrière au long cours. Du moins, ne peut-on que le lui souhaiter.

On aurait peut-être espéré quelques prises de risques supplémentaires, des exercices de style plus diversifiés, et une mise à distance plus probante par rapport à ses sources d'influence. Cependant, les qualités techniques des musiciens tout comme la pénétrante empreinte vocale de la frontwoman sauront compenser le manque d'épaisseur artistique du projet. Bref, un encourageant effort susceptible de propulser le collectif parmi les sérieux espoirs du metal symphonique à chant féminin. Dans l'attente d'un album full length...


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