"J'vais t'péter la gueule !!"
"On verra ça !!"
Si en 1982 il fallut une bonne dose d'œil du tigre à Rocky pour fermer le claque-merde d'un Clubber Lang passablement énervé, en 2022 c'est un autre félin qui prêtre son globe oculaire à
Riot City. En effet, c'est par "Eye of the
Jaguar" que débute le 2ème album du groupe, "
Electric Elite", prévu chez
No Remorse Records pour la mi-octobre 2022.
Comme souvent avec le label grec, on a affaire à du heavy qui fleure bon les années 80, avec pour ce titre des twin guitars, des cavalcades rythmiques, des soli échevelés, des backing vocals typés et le chant très aigu du nouveau venu Jordan Jacobs. Un titre véloce et puissant, pas très éloigné du speed que pratique
Evil Invaders par exemple.
Pour rappel, ce combo canadien, originaire de Calgary, est actif depuis 2011 et a déjà sorti "
Burn the Night" en 2019 sur la même écurie, effort qui avait même fini album du mois pour le magasine album Deaf Forever. Avec une équipe légérement remaniée (Cale Savy ne s'occupant plus que de sa guitare), les voici prêt à repartir à l'assaut des oreilles assoiffées (sic) de heavy metal pêchu.
Car, à l'image du premier titre, le groupe ne manque effectivement pas de pêche tout le long des 8 titres proposés (45 minutes). "
Beyond The Stars", "Lucky Diamond" et la très remuante "
Return of the Force" balancent le heavy susmentionné prompt à faire bouger n'importe quelle tête. Malgré le rythme célère, les lignes mélodiques ne sont pas oubliées pour autant, conférant à l'ensemble un charme appréciable.
Voulant dévoiler ses multiples facettes,
Riot City s'aventure avec bonheur sur le mid-tempo martial avec "
Tyrant", où la basse de Dustin Smith claque telle un fouet et les chœurs scandent un refrain simple et efficace. On retrouve d'ailleurs cette efficacité sur la convaincante "
Paris Nights", quelque peu gâchée par les montées dans les aigus de Jacobs, qui souffrent d'une maîtrise un tantinet bancale (n'est pas Rob
Halford qui veut).
Ces cris un peu trop systématiques desservent aussi la progressive "
Ghost of Reality", qui monte en puissance au cours de ses 6 minutes. Quelques modulations plus graves auraient encore mieux servi le propos global.
Paradoxalement, la longue pièce finale "Severed Ties"est moins impactée par ce petit écueil, avec ici un développement progressif entre arpèges soignés, montée en puissance contrôlée ponctuée par un refrain éclatant. De quoi terminer en beauté cet album somme toute réussi.
Le travail fourni par Antony Baine (enregistrement), Olof Wikstrand (mixage) et Bart Gabriel (mastering) se doit d'être félicité. Chaque instrument trouve parfaitement sa place, le tout avec un rendu moderne/old school qui fait du bien à entendre. L'artwork signé Daniel Charles fait un joli clin d'oeil aux animaux cybernétiques qui ornaient les pochettes de
Judas Priest, "Screamin for
Vengeance" et"Defenders of the
Faith".
Riot City prouve ici qu'ils ont bien bénéficié des capacités de leur animal-totem, avec ce "
Electric Elite" rapide, précis et efficace (comme le jab de Apollo
Creed). On reste évidemment dans des terres maintes fois balisées, le groupe ne cherchant pas à expérimenter. Un album qui devrait faire le bonheur des amateurs de ce type de heavy certes passéiste mais franchement bien fichu. Si Jacobs apporte un soin accru à son chant, je ne serais pas étonné de voir ce groupe proposer un 3ème album encore meilleur.
Merci pour la chro. Le premier album ne m'avait pas vraiment emporté, on va voir avec celui-ci. En tous les cas, la durée de l'opus est idéale.
Et merci pour m'avoir dit que c'était un tigre sur la pochette, je ne suis toujours pas certain de l'animal qui figure sur celle du premier album
Une très belle reussite. Ca speede, c'est mélodique et ça joue bien. Un régal, même si je ne suis pas sûr que cette nouvelle offrande atteigne la qualité de son prédeccesseur;
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire