Ils avaient eu
Bathory, le déclencheur du mouvement Black
Metal dans le monde. La première vague.
Puis la première vague a été dévorée par la deuxième vague, qui a eu beaucoup plus d’ampleur, et qui a été beaucoup plus médiatisée grâce à (ou "à cause de", selon votre point de vue) l’Inner
Circle de Norvège.
Mais aujourd’hui, la Suède se rappelle à notre bon souvenir. La Suède vient retrouver sa grandeur d’antan, volée par les excellents groupes Norvégiens des années 90. La troisième vague arrive, et elle a de sacrés arguments !
Shining,
Hypothermia,
Lifelover …
IXXI, splitté en 2010, était un groupe de cette nouvelle scène. Le line-up comprenait un guitariste de grande qualité : Nattdal (rien à voir avec un tennisman), qui officie au sein du talentueux groupe
Lifelover sous le pseudonyme de B. Mais aussi officiant dans le groupe
Ondskapt, formé en 2000. Et tous les autres membres de
IXXI sont les mêmes membres que ceux composant le line-up de Ondkstapt. Quant au chanteur, il s’agit du chanteur de
Zavorash. Un joyeux mic-mac. Pour ceux qui auraient décroché, on peut résumer de la façon suivante : on a une belle brochette de musiciens talentueux et sincères regroupés, et ayant l'habitude de jouer ensemble.
Voilà qui place le contexte :
Elect Darkness, sorti en 2009, est donc le dernier CD paru avant le split du groupe de notre bande d’amis suédois à la limite de la consanguinité artistique.
Et alors ? Que nous offre-t-il, ce dernier opus, sorti en 2009.
L’album s’ouvre sur des accords mineurs au rythme doom, avec une puissante réverbération du plus bel effet, tandis que la basse pose une ambiance lourde et groove. Et après cette courte introduction, les riffs partent !
Premièrement, des riffs qui pulsent, brillamment exécutés par Nattdal. Le rythme est entraînant. Le son est relativement clean pour du Black
Metal, bien qu’on soit fort heureusement loin des productions lissés à en vomir qu’on a déjà pu écouter chez certains groupes suédois. On distingue bien les subtilités de la production. La batterie, martiale, se targue d’une très bonne qualité sonore.
Les guitares alternent passage emprunt d’une lourdeur qui fait groover, avec des passages plus aériens et de très bons arpèges (A Bitter Lesson). Rien à dire contre les musiciens.
On a parfois de très légères touches industrielles : ajouts de sons, ambiances posées sans qu’on y prête forcément attention si l’on n’écoute que d’une oreille … Ces touches donnent du corps aux compositions, sans toutefois les étouffer.
Parlons maintenant de la partie la plus délicate. Le chant. Certains vont adorer, d’autres détester. Notre chanteur fait toute la différence : son registre de voix est très large, et les effets ajoutés sur les micros permettent d’avoir l’impression d’avoir à faire à plusieurs chanteurs. De mon avis, excellent de bout en bout, allant du black le plus haineux et le plus classique, jusqu’au chant clair, à la façon d’une incantation, en passant par les râles d’agonies, les envolées lyriques, le chant
Death/
Doom … Intraitable, il ponctue ce black de bonne qualité et permet de le rendre bien meilleur, et plus intéressant.
Pour conclure, il s’agit là d’un très bon album de black, qui se détache de l’ancienne génération pour assumer sa propre créativité, et construire une personnalité. On notera tout de même comme points négatifs de petites longueurs sur l’album, particulièrement au cours des premières écoutes. Mais en écoutant l’album de façon plus régulière, on découvre de nombreuses subtilités passées inaperçues, qui rendent l’album réellement intéressant.
IXXI a signé ici un album plus que correct, mais cependant resté dans l’anonymat.
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