Jean Paul II doit définitivement se retourner dans sa tombe, surtout depuis l’avènement de nombre de groupes de black brutal provenant de son pays. En effet après les incontournables
Infernal War, les terribles
Thunderbolt et les très prometteurs
Strandhogg, c’est au tour d’
Infidel de faire parler d’eux. En effet ce jeune combo formé en 2006 ne chôme pas puisqu’après une excellente démo sortie cette même année intitulée «
Blood Horns of Wrath », nos quatre musiciens reviennent en 2009 avec leur premier album, « Ejaculating Chaos », sorti en
Septembre 2009 sous la houlette d’
Old Temple.
Dès la première écoute, un premier constat s’impose. L’influence principale d’
Infidel se révèle être
Infernal War, chose pas très étonnante quand on joue du black brutal et qu’on vient de Pologne. Cependant la musique d’
Infidel à travers cet « Ejaculating Chaos » comporte bien des éléments qui leur permettent de se détacher quelques peu de ses influences et ainsi de ne pas être qualifié comme simple clone. C’est-ce que nous allons voir.
Dès le premier titre éponyme jusqu’à la conclusion de cette galette, la recette classique du black brutal est respectée, c’est-à-dire des titres généralement courts, des blasts incessants, des riffs accrocheurs servants de repères au milieu de cette brutalité chaotique et une voix écorchée emplie de haine. Et il y en a de la haine dans cet album, à la simple vue des paroles, traitant comme souvent du combat contre la religion ou bien à l’écoute d’une telle déferlante de violence envoyée à la face de l’auditeur.
A l’image de la pochette représentant une ville en ruine ainsi qu’un squelette en premier plan, les 30 minutes de ce « Ejaculating Chaos » se veulent être relativement brutales et sans concession.
Shoggoth martèle ses fûts quasiment sans interruption, Fenriks vomit sa haine du monde comme un possédé, le tout soutenu par les riffs brises nuques de
Vomitor qui apportent une certaine « fraicheur » au tout. En effet, tout comme ses compères précédemment cités, la machine de guerre s’autorise quelques légères pauses, illustrées par les terribles breaks destinés à vous ruiner la nuque comme dans le terrible « Abnormal
Stigmata ». Bien entendu ces passages laissent vite la place à un déferlement chaotique semblable à un char d’assaut lancé à pleine vitesse s’apprêtant à vous broyez.
Seul le sixième morceau « Illumination » varie un peu de schéma en commençant par un long passage mid tempo jusqu’à la moitié de la piste, qui n’est pas sans rappeler le septième titre de l’album « Terrorfront » d’
Infernal War, «
Salvation ». Mais le matraquage en règle repart ensuite de plus belle pour un final apocalyptique.
«
Blood Horns of Wrath », la première démo de la bande avait déjà posé les bases de ce que serait la musique d’
Infidel en proposant de bons morceaux mais manquant parfois un peu d’inspiration ou d’originalité. Ce défaut est désormais résolu avec ce premier album qui est d’autant plus mis en valeur par une bonne production, chose que l’on pouvait reprocher à cette première démo, mettant parfaitement en valeur toutes les subtibilités de la musique d’
Infidel.
Ainsi donc
Infidel parvient avec cet excellent « Ejaculating Chaos » à se faire un nom dans la scène black metal polonaise et même internationale. Cependant il faudra qu’ils se démarquent un peu plus de leurs aînés s’ils veulent un jour pouvoir s’asseoir sur le trône maléfique du black brutal. De plus la concurrence est rude, que ce soit au sein même de leur pays ou aux quatres coins du monde. Mais je ne me fais pas de soucis pour eux, et si vous jetez une oreille sur cet excellent opus qu’est « Ejaculating Chaos », vous serez tout autant que moi convaincu par le potentiel de cette jeune formation, ô combien prometteuse.
15/20
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