Liste des groupes Thrash Death Sawthis Egod

Après Saw 5, voici Sawthis.

Bon, blague à part, voici un curieux patronyme pour un groupe pas si curieux que ça au final. Anciennement prénommé Sothis (ne dites rien), cela fait maintenant un paquet d'années que celui ci écume les scènes avec de grands noms du metal tels que Vader, Impaled Nazarene ou encore plus surprenant Anathema.
Pourquoi surprenant me direz vous? Eh bien, le fait est que la bande originaire d'Italie officie dans une sorte de thrash moderne influencée grandement par la scène death suédoise. Rien d'innovant, certes, si ce n'est les incursions de timides éléments ethniques (à la manière d'un Orphaned Land, toute proportion gardée), incursions qui joueront à cache-cache avec nos nerfs.

Et pourtant cet Egod (2ème album studio après un « Fusion » en 2006) commençait fort avec un « Mr Zero » à la mélodie d'ouverture (au sitar!!) sentant bon le sable chaud d'Egypte et ces pharaons à la grandeur démesurée. Les riffs trashy ciselés s'écrasent sur une rythmique soutenue, aidés par un Alessandro Fala dont le chant versatile se révèle tout à fait honorable... jusqu'à la troisième piste. Au fil des morceaux sa voix perdra en intensité, ses gueulantes devenant presque fades et surtout sa voix claire se retrouvant à côté de la plaque ( « A.B. Senses » et ces « I have my soul » irritants). En tout cas, le début est tonitruant, l'énergie y est brute de décoffrage. Et la tension ne baisse pas, car « Act Of Sorrow » nous colle au sol avec son couplet ressemblant étrangement à un Rootwater inspiré.

Deux titres, deux bombes. Pas mal comme équation. Surtout que le meilleur est à venir avec le barré « Barabba » au refrain carrément original et marquant. Assurément, la meilleure pièce de l'album.
Et puis... Ben c'est tout. La cohorte de titres suivants font l'effet de pétards mouillés, le groupe nous pondant des riffs archi-convenus entendus milles fois ailleurs. Ça sent la saucisse de 10 jours pourrie au soleil. On nous avait promis des « arabian and ethnic instruments who give the album a precious esothic taste and a mystic mood », dixit la bio. Que nenni. Ces incursions berbères auraient pu s'avérer plus intéressantes, si plus présentes. Cela en devient presque rageant quand on se rend compte à quel point les murs de riffs sont puissants. Et les soli, bien que timides, agrémentent joliment le tout.

Mais rien n'y fait, la production de Paolo Ojetti (chanteur et producteur de Infernal Poetry), particulièrement crue et agressive, n'arrive cependant pas à faire décoller l'ensemble. L'inspiration et l'originalité ont été mis à la porte, spectateurs de la débâcle qui s'offre à leurs yeux. Le fantôme mainstream a encore frappé et a fait de nouvelles victimes.

Malgré trois premières chansons particulièrement réussies, les Sawthis sentent le grillé. Écouté Egod c'est un peu comme prendre le train Lyon/Paris. Au début tout va bien, on apprécie, cela va vite. Mais plus les minutes passent, plus on s'ennuie ferme. On se lève, on regarde un peu ce qu'il y a dans les compartiments, esquissant un sourire de temps en temps (« Twonity » et son sens du groove, "Him Mortality" et son coté melodeath assumé). Mais ne vous attendez pas à un sourire à la Joker, ces instants sont fugaces. Alors, on a qu'une envie, c'est descendre et demander un remboursement.