Les Italiens de
Sawthis ne semblent pas vraiment savoir où aller, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils sont loin d'être stables. Formé en 1997 sous le nom d'
Anestesia, le groupe le transforme en
Sothis avant d'opter pour
Sawthis neuf ans plus tard. Et même si aujourd'hui son patronyme reste inchangé, le logo a reçu un petit lifting, le line-up a subi quelques modifications, et ne parlons pas du style musical qui se mute encore et toujours en fonction des tendances. Difficile de savoir quelle est la réelle personnalité du quintet, un comble après tant d'années d'existence et tant de concerts auprès de grands noms (
Anathema,
Entombed,
Sybreed...). Malgré tout, cette année sort "Babhell", le quatrième opus du combo. Et vous ne serez sans doute pas surpris si je vous dis qu'il sort sous un autre label, et pas n'importe qui : Mighty Music, les géants danois.
Sawthis avait plus ou moins marqué les esprits sur ses précédents méfaits avec un thrash moderne et notamment des influences orientales sur "Egod". Avec ce "Babhell", les Italiens revendiquent encore plus leurs touches modernes et les mélangent à des passages tantôt metalcore, tantôt melodeath. Le groove est toujours de la partie, avec un riffing thrashy et des saccades caractéristiques, mais on sent que la bande a décidé d'être dans l'air du temps et de faire comme tout le monde. Le modern est bien évidemment à la mode et on le sent dès le morceau d'ouverture "
The Burning Place". Rien de particulièrement novateur, les riffs sont en place, les syncopes sont justes et il se dégage une certaine puissance de feu qui plaira sans doute aux amateurs de grosses rythmiques. Cependant les parties -core entachent la musique dans son ensemble avec des screams trop fades et du chant clair trop niais pour coller au concept.
Il y a peu de choses à se mettre sous la dent. Le thrash a beau être moderne, il est très souvent dénaturé par des influences qui partent trop dans tous les sens. Certains refrains pourraient sonner comme du
Soilwork qui aurait mangé un régiment de coreux comme sur "Start a New Game" ou "My
Return". Et on a même parfois quelques polyrythmies rappelant les groupes de djent. C'est dommage, parce que les morceaux démarrent généralement sur les chapeaux de roues avec de gros riffs et s'annoncent plutôt bien, mais les chants sont irritants et les ambiances inexistantes. Les motifs s'enchaînent sans vraiment savoir où veut nous emmener
Sawthis.
Malgré une production crue et une maîtrise dans le jeu des guitares, on ne retiendra rien de plus sur ce "Babhell" qui manque cruellement de personnalité. A force de changer de styles trop souvent, on finit par se perdre, et
Sawthis se calque davantage sur les grosses pointures actuelles plutôt que sur des idées fraiches et inspirées. On n'est donc pas très convaincus...
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