Ecosystem

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13/20
Nom du groupe Botanist
Nom de l'album Ecosystem
Type Album
Date de parution 25 Octobre 2019
Labels Aural Music
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1.
 Biomass
 05:07
2.
 Alluvial
 03:43
3.
 Harvestman
 03:19
4.
 Sphagnum
 03:45
5.
 Disturbance
 02:31
6.
 Acclimation
 04:29
7.
 Abiotic
 04:28
8.
 Red Crown
 06:14

Durée totale : 33:36

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Botanist


Chronique @ Icare

27 Octobre 2019

La Nature se réveille et sa vengeance pourrait bien être terrible...

Stop, arrêtez de suite ce que vous êtes en train de faire et lisez attentivement ce qui suit! Non, je ne vous arnaque pas, voilà sans doute un grand moment pour tous les metalleux avides de culture, puisque je vais vous dévoiler une nouvelle sous-branche musicale dont vous ignoriez probablement l’existence ! Ca vous en bouche un coin, hein ? Et pourtant, c’est bel et bien le cas ! Mesdames et messieurs, tenez-vous bien, aujourd’hui, nous allons parler du - raclement de gorge - … Green Metal ! Kesako ?

Explications : Roberto Martinelli, alias Otrebor, musicien et compositeur, a imaginé une créature chimérique, le Botaniste, volontairement exilée loin de la folie des hommes, vivant au cœur de son Royaume Verdoyant (the Verdant Realm), où elle attend la déchéance de la vermine humaine et le retour en grâce de la Nature. C’est ce concept qui est à l’origine de l’entité Botanist et que Otrebor s’évertue à mettre en musique depuis son premier double album, sorti en 2011. Le Green Metal a donc une thématique en lien avec la nature, ce qui explique son appellation – on s’en serait douté ! - mais il se distingue aussi des autres sous branches de metal de par un son bien à part et l’utilisation d’instruments pour le moins inhabituels pour le genre : le dulcimer et l’harmonium.
Il convient également de noter que cet Ecosystem, septième album de la formation, est seulement le deuxième enregistrement sorti sous forme de collectif, puisque les précédents étaient uniquement composés et interprétés par Mister Martinelli himself.

Le contexte étant placé, les hostilités peuvent commencer : quelque notes pures, mystérieuses et intemporelles résonnent, esquissant le début de Biomass, puis ce mélange musical unique nous happe, tourbillon on ne peut plus déstabilisant pour qui n’a jamais posé l’oreille sur un album de Botanist : exit les guitares, le dulcimer et l’harmonium fusionnent tantôt en de belles mélopées aux relents ethniques tantôt en une cacophonie grinçante et dissonante. La partie extrême (black ?) est ici surtout représentée par les hurlements très écorchés de Martinelli ainsi que par la batterie, très rapide, qui n’hésite pas à se fendre de blasts frénétiques et à faire fumer la double.
Il n’y a pas à dire, lorsque ces sonorités d’un autre temps se mélangent au chant hurlé et à la batterie marteau piqueur de Daturus, cela fait un drôle d’effet, un peu comme si Dead Can Dance forniquait avec Converge(!). Car oui, les parties non saturées sont vraiment immersives et rappellent parfois le travail de certains groupes de folk ambiant ou de heavenly voice, avec cette âme millénaire à la pureté immaculée qui fait planer l’auditeur. D’ailleurs, pour renforcer ce sentiment de plénitude, de nombreux passages en chant clair survolent la musique, et certains passages confinent au mystique avec quelques séquences très immersives et hypnotiques. On aura donc des passages très calmes, presque contemplatifs, comme le break central d’Acclimation, purement musical, ou Abiotic, succédant ou se mêlant à des passages plus exaltés qui empruntent largement à la scène post black, Ghost Bath en tête (un morceau comme Red Crown ne dépareillerait pas sur Starmourner, avec ses mélodies presque guillerettes et gentiment naïves).

Botanist n’hésite pas non plus à bousculer l’auditeur en sortant du schéma habituel couplet/pont/ refrain, en poussant le travail de destructuration et en accentuant les dissonances (le menaçant Disturbance dont le sentiment de malaise est renforcé par le chant black très arraché). A ce titre, des morceaux comme Alluvial dont le début rappellerait presque My Bloody Valentine, et Acclimation - dont la fin nous emporte, avec ces chœurs liturgiques et cette accélération subite en blasts sur lesquels se plaquent accords mélodiques, chuchotements intimes et ce chant clair si particulier, presque incantatoire et comme vide de toutes émotions humaines (le chant de la nature ?) - sont assez barrés et expérimentaux. Harvestman fait admirablement bien la synthèse entre chaos et apaisement, proposant cette mélodie envoûtante sublimée par un blast et trouée par le chant black arraché d’Otrebor.

Post black, shoegaze, expérimental, dark wave, le tout environné de cette aura de profondeur et de mystère presque religieuse, vous l’aurez compris, il y a à boire et à manger sur cet Ecosystem. Il y a fort à parier que certains considéreront ce projet comme de la branlette musicalo intellectuelle de hipster, et il est vrai que les élucubrations du Botaniste, qui se plaît visiblement à brouiller les repères et les frontières musicales, ne sont pas toujours faciles à suivre, avec ce chant clair notamment, nasillard et monocorde, qui peut être un poil irritant; ce qui est sûr néanmoins, c’est que ces 33 minutes offrent une musique intéressante à plus d’un titre et d’une certaine richesse pour ne pas dire d'une richesse certaine. En tout état de cause, voilà un bel avertissement pour tous les contempteurs de l’environnement et autres climato sceptiques de tous poils : attention, la Nature se réveille et elle n’est pas contente, il est grand temps de vous mettre au vert, car sa vengeance pourrait bien être terrible…

1 Commentaire

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JeanEdernDesecrator - 27 Octobre 2019:

Merci pour cette chronique, là on est vraiment dans l'avant garde! C'est dommage que le chant soit aussi criard, musicalement, il y a des trucs intéressants.

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