Eclyptic: Wake of Shadows

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17/20
Nom du groupe Illumishade
Nom de l'album Eclyptic: Wake of Shadows
Type Album
Date de parution 15 Mai 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1.
 Passage Through the Clouds
 02:06
2.
 The Calling Winds
 02:10
3.
 Tales of Time
 03:13
4.
 The Farewell Arcades
 02:28
5.
 Crystal Silence
 03:10
6.
 What Have I Become
 05:20
7.
 Rise
 04:47
8.
 Into the Maelstrom
 02:18
9.
 Muse of Unknown Forces
 04:21
10.
 Golden Lands
 02:55
11.
 Beyond the Obsidian Veil
 02:20
12.
 World's End
 05:15
13.
 Glowing Tides
 00:42

Durée totale : 41:05

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Illumishade


Chronique @ ericb4

31 Mai 2020

Une entrée en matière sous de bons auspices pour la formation helvétique...

Nouvelle figure du metal symphonique à chant féminin, Illumishade est un quintet suisse initialisé par la soprano Fabienne Erni et son complice, le guitariste Jonas Wolf, tous deux membres d'Eluveitie, auxquels s'adjoignent les talents du bassiste Yannick Urbanczik, du batteur Marc Friedrich, et ceux de Mirjam Schnedl aux claviers et orchestrations. Peu après sa sortie de terre, le combo helvétique réalise trois singles, « World's End », « Rise » et « Crystal Silence », successivement, soit, trois des treize titres inhérents à leur introductif et présent album full length « Eclyptic : Wake of Shadows » ; auto-production d'une durée quasi optimale de 41 minutes, reposant sur une ingénierie du son rutilante et témoignant d'une inspiration féconde de leur auteurs, dont chacune de leurs compositions s'en fait l'écho.

Dans ce projet, le collectif suisse évolue dans un rock'n'metal mélodico-symphonique, aux touches prog, électro et dance, à la fois pulsionnel, volontiers coloré, empreint de variations atmosphériques et de romantisme. Révélant une technicité éprouvée et de fines nuances mélodiques, jouissant d'arrangements instrumentaux d'excellente facture, le propos se placerait à la croisée des chemins entre Delain, Amaranthe, Sleeping Romance, The Murder Of My Sweet et Lunatica. En outre, la galette bénéficie d'une qualité d'enregistrement de fort bon aloi, d'un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation, et ne concédant que peu de sonorités résiduelles. Mais entrons plutôt dans la goélette, en quête de pépites secrètement enfouies dans ses cales...


Contrairement à la plupart de ses homologues, la troupe a fait la part belle aux plages instrumentales, qui, d'un battement d'aile, et en dépit de leur brièveté, pourraient happer le tympan du chaland. Ainsi, c'est au regard d'un saisissant legato à la lead guitare glissant sur d'ondulantes nappes synthétiques que le cinématique et félin « Passage Through the Clouds » ouvre le bal. Pour sa part, arc-bouté sur une violoneuse assise et déployant un riffing tout en profondeur qu'enserrent de délicates percussions, le mid tempo syncopé « The Farewell Arcades » est un modèle de progressivité. Plus incisif mais nullement abrasif, distillant sa basse vrombissante corrélativement à une luxuriante instrumentation, « Beyond the Obsidian Veil » se fait à la fois frondeur et pétri d'élégance. Enfin, plus en retenue, au regard de ses arrangements ''nightwishiens'', le glaçant « Into the Maelstrom » interpelle même s'il accuse une persistante linéarité mélodique,

Lorsque s'embrase la section rythmique et que pleuvent de saillants coups de boutoir, le spectacle sera au rendez-vous des attentes des coutumiers du registre metal symphonique. Ainsi, à la confluence de Delain et Lunatica, l'éruptif « Tales of Time » décoche ses riffs crochetés tout en glissant sur une sente mélodique quasi imparable. Calé sur un duo mixte en voix de contrastes bien habité, les angéliques inflexions de la belle répondant point pour point aux attaques de son acolyte de growler, et disséminant un refrain immersif à souhait, le galvanisant méfait joue dans la catégorie des hits en puissance. Dans l'ombre de The Murder Of My Sweet, l'entraînant « Crystal Silence » aspirera d'un battement de cils le pavillon, et ce, tant pour ses enchaînements intra-piste ultra sécurisés qu'au regard de son refrain catchy mis en habits de lumière par les sensuelles impulsions de la sirène.

Quand le climat se fait un poil plus apaisant, nos acolytes trouvent là encore et sans mal les clés pour nous assigner à résidence. Ainsi, les deux petites minutes de l'onirique et ''delainien'' mid tempo « The Calling Winds » seront suffisantes pour nous imprégner de son radieux paysage de notes et du gracile et pénétrant filet de voix de la déesse. Dans cette veine, on ne quittera pas davantage « World's End », sulfureux et headbangant mid tempo inscrivant un dévorant refrain dans sa trame, à nouveau encensé par les hypnotiques modulations de la frontwoman. Et comment esquiver sans éprouver quelques regrets « Muse of Unknown Forces », ''amaranthien'', rayonnant et enivrant mid tempo aisément inscriptible dans les charts ? Nous immergeant au cœur d'un tourbillon de saveurs exquises, mis en relief par les envolées semi-lyriques de la princesse, cette dernière s'autorisant alors à tutoyer et sans trembler les notes les plus haut perchées, le tubesque effort se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation.

Nous faisant parfois pénétrer en d'intimistes espaces, nos gladiateurs se muent cette fois en de véritables bourreaux des cœurs en bataille, nous adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'atteste, d'une part, « What Have I Become », ballade mélancolique et romantique jusqu'au bout des ongles, que n'auraient reniée ni Delain ni Sleeping Romance. Aux airs d'un slow qui emballe, eu égard aux troublantes volutes de la maîtresse de cérémonie, recelant un vibrant solo de guitare et au sein duquel s'inscrit un filet mélodique des plus frissonnants, l'instant privilégié saura faire plier l'échine à plus d'une âme rétive au moment où il enchantera l'aficionado de moments de totale zénitude. D'autre part, c'est tout en douceur que la caressante ballade « Rise » ouvre ses ailes, livrant alors un délectable refrain où ondulent à l'envi les magnétiques patines d'une interprète que l'on croirait volontiers touchée par la grâce. Un moment d'une rare intensité émotionnelle concocté par la formation helvétique poussant irrémédiablement à la remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Enfin, sur un touchant piano/voix, la pop ballade « Golden Lands » nous accueille avec les honneurs. Développant un propos d'une sensibilité à fleur de peau, la câlinante offrande laisse également entrevoir un fin délié à la lead guitare ainsi que de troublants arpèges d'accords.


Au terme de la traversée, un doux sentiment de plénitude nous étreint, et dès le souffle ultime de la rondelle, on ressent l'irrépressible désir d'y revenir, histoire de plonger à nouveau au cœur de cet océan de félicité. A la fois enjoué, efficace, émouvant, pétri d'élégance et varié eu égard à ses ambiances, le message musical se double d'une confondante fluidité mélodique, d'une technicité instrumentale efficiente mais nullement démonstrative, et surtout se pare d'une qualité de production d'ensemble assurant une mise en valeur optimale de ce rayonnant et infiltrant set de compositions.

Cela étant, on aurait souhaité un propos aux arpèges d'accords moins convenus, plus diversifié sur le plan vocal, la belle monopolisant le micro sur la majeure partie de l'opus, et des pistes instrumentales moins laconiques qu'elles n'apparaissent, à commencer par l'outro, « Glowing Tides », dont l'éviction eût été souhaitable. Mais pour un premier essai, le quintet s'en sort avec les honneurs, harmonisant judicieusement les styles tout en parvenant à maintenir l'attention constante de bout en bout de son propos. Bref, une entrée en matière sous de bons auspices, laissant augurer une aventure au long cours pour la formation helvétique.

Note : 15,5/20

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