Another Side of You

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17/20
Nom du groupe Illumishade
Nom de l'album Another Side of You
Type Album
Date de parution 16 Fevrier 2024
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 Enter the Void
 01:51
2.
 Elegy
 04:55
3.
 Enemy
 04:54
4.
 In the Darkness
 04:24
5.
 Cloudreader
 03:13
6.
 Here We Are
 03:35
7.
 Cyclone
 06:02
8.
 Fairytale
 04:50
9.
 The Horizon Awaits
 02:00
10.
 Hymn
 04:19
11.
 Twily
 05:15
12.
 Riptide
 04:16
13.
 Hummingbird
 04:54
14.
 Verliebt (ft. Coen Janssen)
 04:06

Durée totale : 58:34

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Illumishade


Chronique @ ericb4

12 Fevrier 2024

Qui pourrait bien arrêter la colombe suisse en plein vol ?

Prudence est mère de sûreté, dit-on... Un adage suivi à la lettre par ce quintet suisse cofondé par la soprano Fabienne Erni et son complice, le guitariste Jonas Wolf, en 2019. Impulsé par un solaire « Eclyptic: Wake of Shadows », son premier album studio, le collectif helvétique revient dans les rangs, quelque quatre années plus tard, muni d'un second effort de même acabit répondant au nom de « Another Side of You », signé, lui, chez Napalm Records. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part du combo, et ce, dans un registre metal toujours en proie à une féroce concurrence ! Ce faisant, les quatorze pistes inscrites dans la trame de leur dernier-né constitueraient-elles des armes suffisamment efficaces pour permettre à nos compères de venir jouer les épouvantails dans cette arène et se démarquer, par là même, de leurs homologues stylistiques ? Les quelque 58 minutes affichées au compteur de cette galette pourraient-elles dès lors porter nos acolytes parmi les valeurs montantes de l'espace metal qui est le leur ?

Dans cette aventure, l'équipage de la précédente traversée se retrouve réuni au grand complet. Aussi, aux côtés de nos deux maîtres d'œuvre – tous deux membres du groupe de folk death suisse Eluveitie –, se conjuguent à nouveau les talents du bassiste Yannick Urbanczik, du batteur Marc Friedrich, et ceux de Mirjam Skal aux claviers et aux orchestrations. De cette étroite collaboration émane un propos estampé rock'n'metal mélodico-symphonique, aux touches prog, électro et dance, à la fois vitaminé, solaire, épique et romantique. Si ses sources d'influence seraient, là encore, à chercher du côté de Delain, Amaranthe, Sleeping Romance, The Murder Of My Sweet et de Lunatica, ce second mouvement résolument moderniste y adjoint des sonorités renvoyant à Spiritbox, Volturian ou encore à Metalite. Une évolution qui a pour corolaire une production d'ensemble de bonne facture, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut et des finitions passées au crible. Avec la participation, pour l'occasion, du claviériste Coen Janssen (Epica) et du Budapest Art Orchestra, on comprend que le combo souhaite désormais marquer plus fort le sol de son empreinte. Mais suivons plutôt nos hôtes dans leurs pérégrinations...


A l'instar de son devancier, ce second élan témoigne de cette rare capacité de la troupe à concocter les arpèges d'accords susceptibles de rester durablement inscrits dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan. Ainsi, suite à « Enter the Void », brève et progressive entame instrumentale à la fois cinématique et électro, une ronde de saveurs exquises s'offre alors à nous. Aussi ne mettra-t-on qu'une poignée de secondes pour se voir happé par les vibes enchanteresses de « Elegy » et « Enemy », mid tempi à la colorature metal symphonique moderne, à mi-chemin entre Delain et Volturian ; recelant des couplets finement ciselés, relayés chacun d'un refrain immersif à souhait, alors mis en exergue par les angéliques inflexions de la sirène, ces deux ''tubesques'' offrandes ne se quitteront qu'à regret. Dans cette énergie, on ne saurait davantage éluder le ''delainien'' mid tempo syncopé « Cloudreader ». Jouissant à la fois d'un fondant refrain mis habits de lumière par les cristallines volutes de la princesse, d'enchaînements intra-piste ultra sécurisés et d'un fin legato à la lead guitare, l'élégant méfait poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Certes, moins aisément inscriptible dans les charts, « Hymn » se pose néanmoins tel un entraînant mid tempo à la confluence de Lunatica et de Spiritbox, dont on décellera de grisants couplets ainsi qu'un flamboyant solo de guitare.

Quand la cadence du convoi instrumental se fait un poil plus vive, le combo parvient, là encore, à nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, d'une part, « In the Darkness », vibrant up tempo metal symphonique au carrefour entre Sleeping Romance et The Murder Of My Sweet, eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre, sur lequel semblent danser à l'envi les angéliques oscillations de la déesse. Et ce n'est pas le fringant solo de guitare dispensé, et au demeurant judicieusement positionné, qui nous déboutera de l'une des gemmes de l'opulente rondelle, loin s'en faut. Dans ce sillage s'insère, à son tour, « Riptide », galvanisant élan rock'n'metal symphonique, dont un break opportun cédera le pas à une bondissante repRise sur la crête d'un refrain qu'on entonnerait à tue-tête. Mais le magicien aurait d'autres tours dans sa manche en réserve, et des meilleurs...

Lorsqu'il en vient à flirter avec la fibre progressive, le quintet helvétique trouve à nouveau les clés pour se jouer des plus tenaces de nos tentatives de résistance à l'assimilation des séries de notes disséminées. Ce que prouve, en premier lieu, « Here We Are », low tempo progressif dans la mouvance coalisée de The Murder Of My Sweet et de Delain ; dévoilant des couplets d'une sensibilité à fleur de peau qu'un refrain catchy sur fond d'embrasement du dispositif percussif se charge de relayer, le caressant méfait offre alors un saisissant effet de contraste rythmique. Et la sauce prend, une fois de plus, sans tarder. Dans une même veine s'inscrit « Cyclone », fresque symphonico-progressive essaimant ses six minutes d'un parcours à la fois épique et romanesque. Techniquement plus complexe mais, somme toute invitante, cette féline plage aux riffs crochetés, où les limpides patines de la belle font mouche où qu'elles se meuvent, ne pourra davantage être esquivé. Enfin, c'est cheveux au vent que l'on parcourra le polyrythmique et sensuel « Twily » ; un headbang subreptice sera assurément généré sous l'impact de son groove chaloupé et de ses truculents harmoniques.

Enfin, l'aficionado de moments intimistes trouvera, à son tour, matière à se sustenter. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Fairytale », ballade romantique jusqu'au bout des ongles et aux airs d'un slow qui emballe, que n'auraient sans doute reniée ni Delain ni Xandria. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, mis en habits de soie par les fluides modulations de la maîtresse de cérémonie, investi d'un éblouissant solo de guitare, et se chargeant en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié fera, à n'en pas douter, plier l'échine à plus d'une âme rétive. On pourra non moins se voir happé par les subtiles et caressantes harmonies dont se pare « Hummingbird », ballade progressive aux riffs émoussés et relevée de délicates gammes pianistiques et de chœurs aux abois ; calée sur une mélodicité toute de fines nuances cousue qu'une interprète bien habitée se charge d'encenser, la tendre aubade n'aura pas davantage tari d'arguments efficaces pour espérer faire fondre les cœurs en bataille. D'une confondante légèreté et dispensée, elle, en suisse allemand, « Verliebt » s'offre telle une ballade a-rythmique pétrie d'élégance où les touchantes félures de la diva viennent se lover dans de sensibles arpèges échappés du maître instrument à touches, signés Coen Janssen. C'est donc ''pianissimo'' et avec les honneurs que se referme ce second mouvement.


Au sortir de l'écoute de cette rayonnante et poignante offrande, force est d'observer que l'on embarque pour croisière des plus agréables et sans escale, si ce n'est à l'aune de « The Horizon Awaits », laconique et terne instrumental d'inspiration cinématique ayant valeur d'interlude, qui, en dépit d'arrangements de bon aloi, reste en proie à d'intarissables linéarités mélodiques. Ce seul et unique bémol ne saurait toutefois contrarier un set de compositions éminemment efficace, savamment équilibré et témoignant de la féconde inspiration mélodique de ses auteurs. Cela étant, d'aucuns, pour se sustenter, auraient sans doute espéré une once d'originalité supplémentaire ainsi que l'un ou l'autre duo inscrit dans la trame de ce second élan, au demeurant fortement chargé en émotion et enorgueilli d'un infiltrant paysage de notes.

Bénéficiant, en outre, d'une ingénierie du son coulée dans le bronze, d'une technicité instrumentale parfaitement maîtrisée et d'une signature vocale aisément identifiable et des plus hypnotiques, se parant également d'exercices de style et de sonorités inédits, ce second effort serait à même d'élargir le champ de l'auditorat de la formation suisse. C'est dire qu'à l'instar de ce palpitant et innovant message musical, le combo aurait une belle carte à jouer pour espérer se hisser parmi les valeurs montantes de cet espace metal. Et qui, dans ces conditions, pourrait bien arrêter la colombe suisse en plein vol ?

3 Commentaires

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MetalSonic99 - 13 Fevrier 2024:

Ce combo monté en puissance et la voix de Fabienne...un bijou à l'état pur! Déjà avec Eluveitie elle impressionne, mais pour avoir vu Illumishade deux fois en Live, elle est encore un cran au dessus avec eux! Du pur régal pour les oreilles.

Merci pour cette chronique toujours aussi instructive 

ericb4 - 13 Fevrier 2024:

Je te rejoins tout à fait dans ton ressenti eu égard aux prestations de Fabienne. Que de progrès réalisés en si peu de temps, finalement. Quelle que soit la cadence sur laquelle elle évolue, le cristal de sa voix magnétise le tympan. Et l'orchestration n'est pas en reste non plus, loin s'en faut! Bref, une bien belle surprise en ce début d'année 2024!

MetalSonic99 - 14 Fevrier 2024:

Je dirais même plus, une très très belle surprise! Je suis impatient de voir ce qu'ils vont faire dans un futur proche mais le potentiel est plus que présent! Ce serait un énorme gâchis si ça n'attire pas plus de monde!

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