Déjà le quatrième disque pour nos chers natifs de Chicago, deux ans après un monstrueux
[id] qui avait de nouveau prouvé que
Veil Of Maya était une valeur sûre du metal nouvelle génération. Les revoici donc naturellement pour ce nouvel effort tant attendu auprès d’une foule de fans déjà bien excités par les previews, titres promos et autres titillements délivrés petit à petit par la formation. Pilier de l’écurie Sumerian aux côtés des fidèles
Born Of Osiris et
The Faceless,
Veil Of Maya s’est toujours entouré du meilleur pour confectionner des albums tous très différents mais conservant néanmoins chacun leur identité reconnaissable entre mille et même souvent source d’inspiration pour de nombreuses nouvelles formations.
Alors quoi de nouveau pour cet
Eclipse ? Avant tout, la production n’est plus signée Michael Keene (
The Faceless) comme d’ordinaire mais est ici attribuée à un autre prodige du son de chez Sumerian : Misha Mansoor (
Periphery). Et on sent bien ce changement de producteur, le surdoué apportant mine de rien une bonne grosse touche « Peripherienne » pour ainsi dire, pas sur toute la galette mais dans bon nombre de sonorités voire de compositions. On notera ainsi la patte Mansoor sur des titres comme "Punisher", "
Winter is Coming Soon" ou encore "Enter My Dreams", véritablement imprégnés de concordances
Periphery/
Bulb sur quelques passages, faisant devenir les morceaux comme des quasi-plagiats.
Bien entendu,
Eclipse reste un pur produit 100%
Veil Of Maya, que l’on se rassure. Quoique… 100% ?
Pas vraiment à vrai dire. Bon nombre d’autres nouvelles influences interfèrent avec le son VoM que l’on connait depuis. Des influences (que l’on qualifiera plus d’emprunts ou de clins d’yeux ou de ce que vous voudrez) tirées de leurs potes de
Born Of Osiris ou
Structures comme sur "Punisher", bien que la référence est un brin poussive sur cette dernière je l’admets, ou même encore
Betraying The Martyrs pour pousser le vice un peu plus loin (le final de "
With Passion and
Power"). C’est presque flagrant. Bien sûr, les néophytes n’y verront que du feu et se régaleront d’entendre ces fracassantes sonorités mélangeant saccades déstructurées, riffs metalcore mélodiques et breakdowns surpuissants. Les autres, plus attentifs aux sorties du genre, le remarqueront aisément, outrés ou passifs, émerveillés ou je-m'en-foutistes, c’est selon.
Quoi de neuf sinon ?
Pas grand-chose, l’album étant surtout moins conceptuel, avec moins d’intros/interludes que pour les deux précédents disques, plus court de quelques minutes et surtout plus violent dans l’ensemble,
Veil Of Maya ayant opté pour un album plus rentre-dedans que d’ordinaire. Ne faisant que de courtes « pauses » et ne plaçant qu’un interlude mélodique en fin de parcours,
Eclipse est sans conteste le disque le plus énergique qu’ai sorti le groupe, avec des passages soit beaucoup plus metal/hardcore, soit plus typé black metal (à prendre avec des pincettes, cela va de soit) comme ces accélérations diaboliques sur "Enter My Dreams" et "
With Passion and
Power", claviers à l’appui. On est donc assez loin de l’album-concept
[id] qui lorgnait, lui, vers une entité progressive complète et assumée.
C'est donc face à un nouveau
Veil Of Maya que nous nous retrouvons. Le groupe ayant déjà fait ses preuves,
Eclipse est plus une sorte de plaisir personnel qu'un véritable bond en avant pour les Américains. Balançant toutes leurs influences nouvelles à travers 28 minutes pleine d'énergie comprenant saccades dévastatrices, riffs plus véloces, batterie infatigable (que je soupçonne parfois de n'être pas vraiment 'humaine' si vous voyez ce que je veux dire...) et chant hargneux au possible et bien plus présent que dans
[id],
Veil Of Maya tente visiblement de s'octroyer de nouveaux fans, peut-être plus facilement d'accès mais sait tout de même conserver ses fans originels, même si certaines maladresses bénines se ressentent à travers une composition au final un peu inégale pour ne pas dire précipitée...
Aussi difficile à le concevoir qu’à l’admettre, ce quatrième opus de
Veil Of Maya est sans conteste le moins personnel de leur discographie, le groupe jouant à nouveau de leur style musical tout en apportant à leurs compositions de nouveaux éléments hélas pas originaux et un peu trop inspiré de leurs nombreux comparses du même label pour pleinement être bien digiré.
Eclipse est parfaitement l’exemple du genre fictif appelé Sumerian
Metal, collectionnant les influences les plus typiques proposées par ledit label pour nous servir un album certes plus rentre-dedans, moins aérien et plus varié musicalement mais également moins personnel. C’est dur à dire mais : dommage. Toutefois, rassurez-vous,
Eclipse reste bien dans la discographie des
Veil et n’en demeure pas moins un excellent album que l’on écoute en boucle. Reste à voir si avec le temps la galette ne va se dépérir comparée aux précédentes, plus personnelles.
Oui ils s'inspirent de groupes avec les quels ils jouent parce que un musicien aboutit c'est un musicien ouvert et qui sait aller plus loin que ce qu'il sait faire, plutot que de nous reservir une meme panoplie de riffts !!
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