Formé sur la pointe des pieds en 2005 alors que le Death
Metal sous sa forme la plus pure et ancestrale n’intéresse plus grand monde,
Disma va défrayer sa chronique avec sa démo
The Vault of Membros (2009) qui fera un peu de bruit dans l’UG, avant de confirmer magistralement avec le format complet
Towards the Megalith (2011), incarnation personnifiée d’un Death
Metal putride et sombre que pratiquait si bien
Incantation sur ses trois premiers albums, et qui en pleine vague revival avait pulvérisé la concurrence des jeunots.
Depuis ? Et bien pas grand-chose : une petite compilation de démos et d’EP par ci, un nouveau titre sur un split, un deux titres uniquement disponible en version vinyle, c’est frugal. L’élément qui a finalement contribué à mettre
Disma au cœur de l’actualité ces dernières années est hélas extra-musical, des guerriers (ha ha) de la justice sociale aidés de quelques webzines gangrenés comme Metalsuce ayant décidé de faire annuler les concerts du groupe suite à leur découverte d’interviews borderline du chanteur Craig Pillard en regard de son projet Sturmführer. Oh !!!! Bichette… Mais finalement c’est vrai ça, dans la fragilité ambiante il ne pouvait pas plutôt traiter de sujets comme les licornes et les passages piétons couleur arc-en-ciel ? Manque de lucidité pour le coup.
Donc après s’être volontairement mis en retrait le temps que les Sherlock Holmes de la pleurniche ne décident d’aller enquêter sur d’autres groupes, emmerder d’autres musiciens et chasser les sorcières ailleurs, le légendaire chanteur a laissé passer l’orage (les wokes aboient, la caravane passe) avant de revenir enregistrer ce MCD
Earthendium (2022), très attendu par les fans.
Nous pouvons constater dès
Imprecation of
Diabolical Scourge une légère mid-tempisation de leur Death
Metal, toujours aussi pesant mais moins brutal, le jeu du batteur Chris Demydenko étant moins bourrin et plus épuré que celui de ses prédécesseurs Shawn Eldridge et Craig Smilowski. Si certaines choses changent, d’autres restent en l’état, et c’est le cas du talent d’Ola Larsson qui nous a une fois de plus dessiné une pochette fantastique.
Le grain de Pillard n’a pas beaucoup changé non plus, et il vomit encore à merveille du goudron dans les catacombes, quant à Bill Venner ses riffs sont toujours aussi lourds et old-school, et ses breaks redoutables (2:21). La deuxième partie du morceau enchaine sur un passage Crust / Punk (2:51) suivi d’une accélération (3:52) comme on aimerait en entendre davantage sur ce MCD.
Beyond the
Dimensionless reprend les mêmes principes, soit un
Metal de la mort mid-tempo, gras aux passages doomy (notamment à 2:48). Classique mais implacable. On notera la production rugueuse de
Jim Roe (la team
Incantation n’est jamais bien loin) et de son bien nommé
Neanderthal Studio.
Earthendium est sans conteste le meilleur titre des trois, le riff de départ d’une lourdeur absolue appuyé par la basse vrombissante de Randi Stokes annihile tout, et le chant de l’ex monstre d’
Incantation y est abyssal. A 2:48 le combo du New Jersey nous gratifie d’un bon vieux passage de Punk Celticfrostisé, avant de carrément verser dans le
Doom / Death à 6:15.
Difficile d’établie un verdict et d’oser une comparaison tellement
Towards the Megalith est incomparable et intouchable.
Transcendé ? Non. Déçu ? Non plus,
Disma fait du
Disma, mais comme dit précédemment, quelques parties plus violentes et rapides auraient vraiment fini de me convaincre, d’un autre côté ils n’ont pas essayé de nous pondre un mini
Towards the Megalith bis et les 22 minutes de ce
Earthendium sonnent un peu différentes et encore plus basiques.
Hélas pour vous, la distribution de ce MCD en Europe est très difficile, seul la distro néerlandaise Seed Of
Doom avait stocké quelques exemplaires (une cinquantaine qui sont partis en deux heures), et étant donné le prix de port pour le moindre package transatlantique, vous risquez de payer trois fois plus de port que le prix du disque en commandant directement aux USA.
Si toutefois vous trouviez un plan, n’hésitez pas, quand on commence en sortant un monument, la suite de la discographie est forcément soumise à examen sévère, mais
Earthendium s’en sort tout de même plutôt bien.
Maintenant tous avec moi ! « On veut le deuxième album ! »
BG
Bon, malgré les putains de donneurs de leçons de mes couilles, il faut espérer que cette sortie discographique nous amène Disma en Europe 9 ans après la tournée qui avait fait escale au Klub de Paris pour un gig anthologique. Merci pour la chronique.
Adrien86fr, ils avaient joué au Wolf Throne aussi.
Un 2éme album oui: mais pas dans 11 piges!! Je ne suis pas (du tout) format EP donc faudra patienter ... Pas trop quand même ou je serai en Epad pour le second ...
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