L'avènement du dieu
Kartikeya est terminé, six mois sont passés depuis son arrivée et le voilà reparti. Mais voici l'automne et il est temps de célébrer un culte en l'honneur de la déesse Durga, l'énergie de l'Absolu impersonnel. Il s'agit du plus important festival du calendrier hindou, le
Durga Puja, effectué le temps de cinq jours pendant le mois de Kartik, qui est, le mois d'octobre. Le sextet s'est donc préparé à célébrer cet événement particulier, des cadeaux sont à l'honneur pour la déesse à l'intérieur de cet EP varié où se mélange les types de titres.
Après nous avoir évoqué les quatre âges du monde sur le dernier « Mahayuga », les russes retombent de nouveau dans la mythologie hindoue et proposent six titres, six offrandes destinées à nous montrer les domaines dans lesquels ils excellent. Cet EP est donc une sorte de mesclun, où l'on retrouve titre inédit, versions réactualisées et acoustiques, prestation live, et reprises.
L'ensemble de ces six morceaux s'apparente à ce qu'on avait entendu sur leur précédente sortie et confirme l'évolution musicale effectuée. On est désormais loin du côté rêche et sec d'un « The Battle Begins » mais bien dans la continuité d'un death metal, parfois brutal, rempli de sonorités orientales, tribales, et de parties symphoniques de temps en temps. «
Durga Puja » ne fait donc pas exception à la règle et offre ce panel d'éléments. Le titre éponyme aurait même pu figurer sur le précédent opus tant il reste dans le même esprit, gardant ces connotations exotiques et ethniques, notamment au niveau des percussions, des claviers, et de l'utilisation des instruments traditionnels. Mélangés à des chants guerriers sur quelques passages, ceci peut rappeler un « Wrath of the
Baal » de
The Monolith Deathcult ou même un « Roots
Bloody Roots » de
Sepultura.
Afin de nous montrer ce nouveau chemin emprunté par les six membres, ces derniers nous proposent de nouvelles versions de deux titres retrouvés dans « The Battle Begins », à savoir un « Enter My Dome », devenu plus dense, plus compact, plus écrasé par les claviers et laissant moins ressortir l'aspect purement agressif des guitares et du growl, même si des riffs bien death metal claquent pour le moins comme il faut. Quant à «
Nemesis », il est devenu totalement acoustique, une balade à la guitare, des instruments traditionnels en accompagnement, un violon hindou en mélodie principale, et le tour est joué.
La suite de l'EP, des offrandes n'oublions pas, a tendance à montrer le côté peu innovant de
Kartikeya. Déjà, on avait eu droit à des reprises de
Soulfly et de Shakira, maintenant nous voilà avec du
Melechesh et du
Sepultura. La cover des israéliens par exemple reste assez fidèle, avec cet esprit plus death que black malgré quelques relents black par moment, surtout au niveau de la voix.
Kartikeya étouffe le tout avec un son plus compressé et moins direct, si bien que l'ensemble du morceau est dynamique mais pas aussi catchy que l'originale.
Est-ce que le tout plaira à la déesse Durga ? Elle retrouvera sans aucun doute ce côté authentique et chaleureux propre à l'apport d'instruments ethniques. Par contre, elle risque d'être déçue par un assemblage d'éléments différents, étouffant les titres et les rendant trop denses. Ils respirent peu et même s'il on peut saluer l'approche effectuée de ce côté par
Kartikeya, cela ne reste pas aussi imposant et riche que « Mahayuga ». Un EP varié mais dispensable, bien qu'intéressant pour un éventuel coup d'oreille.
Comme la note précédait ta chronique, j'en ai fait l'erreur. Comme j'achète toujours mes achats en fonction de vos avis, j'avais relevé cette incohérence " apparente ".
Cette mise au point faite, je ne peux que mieux apprécier ta chronique. Encore désolé :(
" Cet EP est donc une sorte de mesclin*
*mesclun. Soit dit en passant.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire