Parler de metal électronique, de nos jours, ne veut plus vraiment rien dire. Des tas de formations se targuent d'officier dans le genre mais se contentent de petites bidouilles ou de simples lignes de synthés en arrière-plan. D'autres en usent à outrance, si bien que ce sont les machines qui prédominent par rapport aux instruments propres au metal. Et d'autres arrivent à faire coexister les deux avec brio.
Minority Sound fait partie de ceux-là. Toujours en ligne de front sur la scène électro-indus tchèque, le quintet mené par Otus Hobst n'a plus besoin de se créer une réputation. Il a montré, depuis 8 ans et deux albums "Analysis" et "The
Explorer" qu'il était en mesure de créer de l'électro/indus de haute qualité, du cyber metal même, inspiré par la SF, les ovnis et autres potentielles fins du monde. La bande remet le couvert cette année après trois ans d'absence avec "The
Drowner's Dance".
La pochette, originale, pourrait nous rappeler une sorte de mix entre
Dark Shadows et
Titanic. Et pourtant, musicalement, il n'en est rien.
Minority Sound continue sur la lancée de "The
Explorer" avec un son brut de décoffrage mais pas trop violent, un rythme catchy mais pas trop dansant, et des mélodies explosives mais pas trop faciles. Mais cette fois-ci, il laisse davantage transparaitre ses influences, passant de
Fear Factory pour les bidouilles industriello-cybernétiques à
Neurotech pour le côté punchy et parfois symphonique. Car oui,
Minority Sound varie davantage les plaisirs avec ce "
Drowner's Dance", proposant plus d'éléments orchestraux, ce qui rend sa musique plus cinématiques qu'elle ne l'avait été. Il suffit d'écouter "Last Day on
Earth" ou "
Epidemic of Hystery" pour s'en rendre compte. Cela marche plutôt bien, d'autant plus que Otus est un habitué des programmes orchestraux (Kontakt, évidemment, avec une librairie comme
Action Strings pour ne pas la citer).
Le quintet évite de trop s'embourber dans un cyber metal classique et souhaite nous sortir des habitudes en officiant dans un metal qui évolue au fil des morceaux. "
Whip Him Good" nous montre de l'électro tirant parfois sur la trance avec de gros beats qui tachent ; "1000 Years" touche à la New Wave avec un chant clair à la Depeche Mode et des sons assez rétro, malgré un groove certain dans l'alliance basse/batterie/guitare ; "Generationz" ou "Come
Hell" font carrément BO de films, voire de jeux vidéo à la Ratchet and Clank", futuristes et post apocalyptiques, avec leur côté épique, des sons cybernétiques et des symphonies bien trouvées. Nous voilà donc propulsés dans le futur, à l'instar d'un
Mechina.
Minority Sound en offre pour tous les goûts, que ce soit dans les sons, les ambiances, mais aussi les chants, alternant souvent growls death et screams (comme le féroce "Hatecalculation"), et parfois tapant dans le chant clair. Le rythme peut aussi se ralentir, comme sur "Freezing Oceans", plus calme que ses camarades, ou le doomesque "First Day on
Hell", qui pourrait facilement être vu comme une ballade mélancolique et apocalyptique.
De nouveau signé par MetalGate et produit par le groupe, "The
Drowner's Dance" se révèle plus riche mais moins vif et technologique que son prédécesseur. Les touches électroniques sont moins proéminentes mais plus subtiles tandis que le côté symphonique prend de plus en plus d'ampleur. Malheureusement, on retrouve moins de pistes mémorables, moins d'ogives nucléaires qui détruisent tout sur leur passage comme l'ont été "Load of
Destruction" ou "Wipe
Out the
Virus", mais le résultat reste tout à fait honorable car, il faut le dire, cet album est très bon. Vivement la suite.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire