Liste des groupes Black Death Dream Fool Disease Dream Fool Disease

Faisons les présentations en guise d’introduction, puisque Dream Fool Disease est un nouveau venu dans la scène métal française et que cette démo éponyme est leur première offrande. Créé en 2005, par la jolie brunette bassiste Sara et Chart le guitariste, le combo après quelques pérégrinations autour du line-up, s’est figé avec l’arrivée du chanteur Mat, d’un second gratteux Mike et de Phil derrière les fûts. C’est donc cette équipée, rodée par les gigs habituels régionaux les conduisant de St-Etienne à Clermont entre autres, qui se décida à enregistrer ces 9 plages durant l’été 2008.

35 minutes et une tracklist digne d’un album ; saluons déjà cette démarche téméraire de la part du combo ; quand la plupart des néophytes délivrant leurs premières auto prod se contentent de livrer leurs 3 ou 4 meilleurs titres. Processus habituel et moins risqué mais trompeur sur les qualités et le potentiel réel empêchant de juger d’une éventuelle linéarité dans les compositions proposées. A cet état de faits, les stéphanois se brulent un peu les ailes, et le principal défaut de cette première galette sera ce léger sentiment de longueur, de répétitivité s’ancrant en vous au fil des auditions…

Une impression accentuée par le fait que DFD ne propose pas du facile d’accès à son public. Ici on délivre un metal moderne, lourd, corrosif, acéré, calqué sur des tempos lents voir middle. La rythmique est bien carrée, l’emphase son correcte et adaptée, les riffs bien accrocheurs, et la symbiose est parfaite entre blast beats et soli guitaristiques déchirants -eux aussi en rafale- mais délivrés parcimonieusement. Les ambiances et les atmosphères sont résolument sombres et froides, à l’image de l’artwork cover, mais surtout, le chant grave, rageur et éraillé de Mat renforce avantageusement ce sentiment de malsain. Dommage que celui-ci se contente d’une ligne vocale certes excellemment maitrisée, mais sans trop de diversité ; si ce ne sont quelques interludes comme sur l’intro de « Prisoner » par exemple.

Il n’empêche que ces quelques défauts de jeunesse mis à part, l’ensemble proposé est foncièrement appréciable et taillé pour le live. Un « Rise » ou un « 3rd Eye » viscéralement réussis et aux tripes dévastatrices ne peuvent que tendre vers la tuerie en concert, où le combo doit livrer sa pleine mesure. Parallèlement, la démarche musicale du quintet est assez unique et originale pour attirer un pool de métalos connaisseurs, se délectant d’un style non-conformiste consommable/jetable, et réservé aux vrais amoureux du genre. Le problème est qu’en notre bonne terre de Gaule, cette caste est vraiment minoritaire ; ce qui sous entend à mon sens que malgré son potentiel plus qu’intéressant… La partie n’est pas gagnée pour Dream Fool Disease.

Quoiqu’il en soit, ce premier jet est plein d’attraits et mérite la découverte.

14/20 METALPSYCHOKILLER