Ils n'auront pas mis beaucoup de temps à refaire parler d'eux, et pour cause ! Un an après la sortie dans les bacs de leur premier album "L'Appel du
Vide" et une tournée aux côtés de
Fleshgod Apocalypse, pour ne citer qu'eux, les Australiens de
Rise of Avernus sont de retour avec un nouvel EP nommé "Dramatis Personae". Leur retour n'est toutefois pas dénué de changement puisque la chanteuse Cat Guirguis a quitté les rangs de ses confrères. La douceur et le romantisme de son chant clair ne seront pas à l'honneur cette fois-ci, d'autant plus que la bande a décidé d'orienter sa musique vers son côté le plus rude. Il sera difficile, donc, de retrouver la forte identité de "L'Appel du
Vide", mélange puissant de doom gothic et de death symphonique.
"In the Absence of
Will" montre bien le changement de cap de
Rise of Avernus avec une entrée toute en progression puis une déflagration death. L'ensemble est alléchant, avec ses orchestrations de grande qualité et cette atmosphère sombre, mais le growl tirant sur le cri core du second growler (qui n'est autre que la claviériste) et la faiblesse des basses fréquences rendent le tout assez fade. Les guitares manquent d'ailleurs de profondeur et on a du mal à retrouver cette lourdeur qui se dégageait pourtant bien d'un titre comme "A Triptych
Journey", véritable tuerie de leur full length précédent.
Le côté doom de la musique de
Rise of Avernus reprend le dessus, cependant, sur "
Path to Shekinah". Les guitares électriques côtoient la guitare acoustique, le piano, le violon et les choeurs. Le côté gothic typé "belle et la bête", qui ressortait des anciennes compos, passe à la trappe au profit d'une dualité de timbres masculins : growl caverneux et chant clair caractéristique du genre. Toutefois, la claviériste growleuse pousse la chansonnette en clair sur un "In
Hope We Drown" d'inspiration
Draconian. L'alchimie n'opère pas, cependant, et l'ennui s'installe très vite. Seuls les éléments ethniques telles que les percussions et le didgeridoo apportent un peu d'originalité. La prestation vocale n'est, en tout cas, pas des plus marquantes.
L'aspect death symphonique l'est un peu plus, notamment sur un "Acta Est Fabula", qui va en crescendo et qui nous délivre des ambiances concoctées aux petits oignons. Les orchestrations sont bien ficelées, les guitares sont incisives, et la diversité des vocaux est non négligeable, surtout lorsqu'on a Grutle Kjellson (
Enslaved) en guest sur ce morceau. L'ensemble peut, une fois de plus, paraître assez synthétique et léger. Où sont donc passées la lourdeur et la force de l'instrumentation? De ce côté là, le travail de Dylan Mitrovich (
Tesseract,
Dead Letter Circus) sur le mixage et le mastering laisse à désirer...celui de Jens Bogren était beaucoup plus adapté au style de
Rise of Avernus.
En clair, cet EP peine à convaincre, la faute au son, principalement, et au manque d'inspiration dans certains riffings. Le chant clair masculin n'est pas des plus séduisants et celui de la claviériste ne fait pas bonne impression non plus. Seules les ambiances sont au beau fixe, mais cela ne suffit pas, à croire que ce "Dramatis Personae" a été composé en quatrième vitesse.
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