Progress Records, RRS, Diehard Music, sont autant de patronymes successifs appartenant au même label danois, fondé en 1992 sous le premier nom Progress
Red Labels et ayant notamment lancé des groupes deathmetal du pays comme
Maceration,
Illdisposed,
Konkhra et
Detest entre 92 et 93. En tout début 94, l’écurie s’associe durant une courte durée avec Nuclearblast, rapprochement débouchant sur quelques rééditions d’albums parus quelques mois auparavant, comme Four Depressive Seasons, Sexual Affective
Disorder et
Dorval (
Illdisposed Konkhra et
Detest). De ces trois disques ayant bénéficié d’une bonne couverture grâce aux moyens importants de l’écurie allemande, l’album
Dorval de
Detest reste le moins connu, mais aussi le moins percutant.
Le style de
Detest est relativement proche de celui d’
Illdisposed (à l’époque), où l’on retrouve notamment ces guitares massives et leur granularité typiquement danoise. En revanche, tandis que le premier LP (Four Depressive Seasons) de son voisin brise les nuques à coups de riffs puissants et accrocheurs,
Dorval tient quant à lui plus difficilement ses promesses. Album conceptuel divisé en plusieurs chapitres, aux thèmes originaux calés entre fantasy et science-fiction, le disque bénéficie pourtant d’un savoir-faire et d’une articulation remarquables, tout en refermant de nombreuses pointes épiques, pour citer le bon interlude éponyme et d’autres instants idéalement intercalés entre deux murs deathmetal. Pourtant, la sauce ne prend qu’à moitié et les 57 minutes de l’ensemble, sans être éprouvantes, ne parviennent pas à capter suffisamment l’attention malgré la solidité des structures et la clarté de l'enregistrement, la faute à un riffing assez générique. Robuste et ambitieux, mais trop long et guère accrocheur,
Dorval n’a ainsi reçu qu'un faible écho à l’époque, la brève carrière de
Detest qui s’étend de 1991 à 1996 ayant été finalement tout aussi discrète.
Fabien.
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