Le deuxième opus du Destin Miséricordieux sort seulement l'année après le très prometteur "
Melissa" : la plupart des compositions de "
Don't Break the Oath" étaient prêtes pour le premier album ; le processus d'écriture fut donc plus court. Cependant, si la réputation du
Fate explose littéralement, des dissensions font leur apparition au sein du groupe : peu matures à l'époque, les membres pouvaient en venir aux mains quand il était question de choisir tel ou tel morceau pour l'album, et Hank Shermann commençait à écouter pas mal de funk et de pop, voulant faire évoluer leur musique en ce sens. Ces divergences furent fatales au groupe, qui annonça son split début 1985... Ceci amena sûrement "
Melissa" et "
Don't Break the Oath" au rang d'albums cultes...ce qu'ils n'auraient sans doute pas été si effectivement la qualité avait été absente.
Navigant toujours dans un mélange heavy / thrash, ce second
Fate tient plus que largement ses promesses avec les immenses
Night Of
The Unborn (aux contretemps jouissifs et au final monstrueux), la décalée et variée
The Oath (détecterait-on les premiers relents de thrash technique?), l'entêtante Gypsy et ses soli vaudou, sans oublier l'hymne qu'est Come To The Sabbath... quel pied!!! L'excellence de "
Don't Break the Oath" s'articule autour des morceaux cités, mais n'omettons pas
Nightmare et Welcome Princess Of
Hell pour de très bons passages, ainsi que le classique A
Dangerous Meeting (plus classique, donc). On ne dira jamais assez à quel point les musiciens de
Mercyful Fate étaient géniaux, si jeunes et pourtant dotés d'un avant-gardisme insolent. Section rythmique horrifiée à l'idée de jouer les métronomes, guitaristes survoltés amateurs de riffs acérés et bizarrement architecturés, et bien sûr vocaliste à l'organe exceptionnel, tous les ingrédients répondent présent pour la recette du groupe vénéré.
Fans de metal, jetez-vous sur les versions remasterisées des deux premiers
Mercyful Fate, combo comme il n'y en a plus, et plus particulièrement (pour ma part) sur ce "
Don't Break the Oath" d'école. Rappelons-nous qu’au moment même où le Roi de Carreau et ses comparses composaient ce manifeste de création, un combo aussi talentueux qu'Iron Maiden sortait "
Piece Of Mind", certes bon mais trahissant un début de pilotage automatique dans le monde du heavy, ce qui rend ce disque encore plus exceptionnel. On ne peut cependant pas être trop triste de la séparation du
Fate puisque les albums enfantés par
King Diamond sont dignes de cette étoile filante dans le monde du metal. Depuis, le groupe s'est reformé en 1993 (sans Kim Ruzz, devenu facteur), et a sorti de bonnes choses. Mais le
Fate a quand même perdu de sa superbe...
Excellent album !
« Don’t break the oath » est sans nul doute l’album le plus emblématique de la musique de Mercyful Fate.
En raison de sa richesse, de sa complexité, et de ses ambiances ténébreuses, « Don’t break the oath » est néanmoins difficile d’accès et pourra dérouter bon nombre d’amateurs de musiques plus simples, directes et efficaces.
La musique de Mercyful Fate brille par son exigence et part la part prédominante accordée aux guitares toujours grandement mises en avant lors de solos épiques rappelant le meilleur d’Iron Maiden ou de Judas Priest.
Cependant, la ou Priest ou Maiden se montrent capables de proposer des morceaux plus simples susceptibles de devenir des hymnes et de toucher un public plus large, Mercyful Fate ne peut réellement varier son style alambiqué et grandiloquent qui peut quelques fois lasser sur la durée.
La voix de castra de King Diamond peut également irriter en raison de sa constante et extrême versatilité.
Unique, outrancier, hors norme mais quelques fois sublime, tel est ce disque et Mercyful Fate à déguster sans modération !
Et les pochettes de ces deux premiers opus participent à la legende du groupe même au bout de 40 ans !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire