Je ne sais pas si nous sommes le 25 ou le 26 janvier 2009, mais il est 17h41, et dehors il pleut...
Un autre chiffre ? 50 minutes et 18 secondes... On s'en tape, c'est juste la durée du CD qui vient d'être mis en route sur chemin boueux... On se dit tout de même qu'on a de la chance qu'il y ait un peu d'électricité pour pouvoir s'enfiler cette flaque grisâtre... C'est vrai, on aurait pu crever sous la tempête qui sévit actuellement mais on est pas dans la bonne région... A la place on se passe de la musique sous la protection d'un certain bien-être..
Le groupe c'est
Dolorian. Des Finlandais qui ont déjà sorti un album avant celui-ci, avec un titre... Vous trouverez.
Sur l'album dont il est question ici, il n'y a pas de titre.. Juste
Dolorian... Je ne sais pas ce que
Dolorian signifie... Certainement un truc en rapport avec la notion de douleur ou une connerie pareille... Oui,
Dolorian, douleur, ça me paraît plus ou moins coller mais comme on est jamais sûre de rien... Du moment qu'on peut nommer la chose, c'est tout ce qui compte... C'est humain de se donner des noms, de se faire exister... C'est excusable... Après tout si certains veulent croire, ce n'est pas moi qui vais les en empêcher... Même si je sais bien qu'ils se trompent...
Sur la pochette, il y a donc écrit
Dolorian accompagné d'un artwork présent comme un semblant d'identité... On ne sais pas bien ce qu'il se passe sur cette image mais il y a beaucoup de noir, de gris et surtout de blanc... de vide... Peut être y voit-on un semblant d'usine désaffectée, mais on a du mal à y croire... Enfin, cela correspond bien aux ambiances qu'on peut trouver dans la musique de cet album qui ne nous donne jamais rien de précis...
Parlons de la musique tiens puisqu'il faut bien se trouver un but et qu'ici le but est semble-t-il de chroniquer un album (quelle idée...)...
Un bloc... La musique découle d'un bloc... J'ai beau posséder cet album depuis sa sortie je ne sais plus quand, les années d'écoutes multiples ne m'ont jamais éloigné de cette idée de bloc... Comme s'il n'y avait qu'une seule et unique composition... Perdue, imprécise et désolée... Il suffit de se laisser happer par ce riff arpégé à trois notes en son clair accompagné de scintillements des profondeurs, de sons lointains de radio dissonante oubliée et de murmures sans foi qui entame « grey rain » pour n'en ressortir que 50 minutes plus tard sur « faces » (surface ?) sans avoir eu l'impression qu'un seul refrain, qu'une seule mélodie ne soit ressorti...
Ici rien n'a de sens, jusqu'aux arpèges étranges de guitare qui reviennent sous mille formes, agrémentés de mille mélodies tout au long de cet album... Rien n'a de sens puisqu'on entend à peine cette voix qui est la plupart du temps murmurée, soufflée... Aspirée par ces riffs presque légers et cette batterie très volubile, syncopée et très loin des standards
Doom, ceci toujours accompagné de ce marasme d'arpèges tissant une toile nous attirant vers ses profondeurs inconnues...
Dolorian sait nous donner cette impression constante de voyager en eaux troubles à travers cet océan de lenteur syncopée et boiteuse jusqu'au vertige, au malaise...
La nausée, le malaise...
Dolorian, sur cet album sait mieux que quiconque tracer ces idées-là en musique... En texte aussi, mais là encore rien de précis, surtout lorsque certains d'entre eux sont imprimés volontairement à l'envers... De toute façon qui se préoccupe des textes...
Il y a toujours cette volonté du groupe à laisser une grande part à l'inconnu là où d'autres, dans d'autres styles musicaux nous amènent sur des terrains balisés...
Pas de tristesse ici, on est pas chez les voisins de
Yearning, pas de glauque déjanté ici, on est pas chez les voisins de
Unholy, pas de désespoir lumineux non plus, on est pas chez les voisins de
Skepticism... Chez
Dolorian on est juste dans le royaume du poison qui viens d'être avalé sans en connaitre les effets, dans le royaume de l'incertitude... Attirés que nous sommes dans notre barque pourrie et criblée prête à couler à pic vers la spirale d'une toile infinie qui ne nous guidera pas plus...
50 minutes et 18 secondes : une précision absurde pour nous attirer quelque part, pour nous attirer nulle part...
Waltari13
le 27 Janvier 2009,
pour
Spirit-of-
Metal.
Dolorian n'évoque rien pour moi, mais à la lecture de cette chronique, je pense faire plus que connaissance.
Merci
Je vais essayer de chroniquer le prochain dans quelque temps, décidément moins sombre, malsain et torturé...
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