Dodecahedron

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16/20
Nom du groupe Dodecahedron
Nom de l'album Dodecahedron
Type Album
Date de parution 20 Janvier 2012
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album34

Tracklist

1.
 Allfather
 06:17
2.
 I, Chronocrator
 07:27
3.
 Vanitas
 10:48
4.
 Descending Jacob's Ladder
 05:04
5.
 View from Hverfell I: Head Above the Heavens
 04:17
6.
 View from Hverfell II: Inside Omnipotent Chaos
 08:09
7.
 View from Hverfell III: A Traveller of the Seed of the Earth
 10:21

Durée totale : 52:23

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Dodecahedron


Chronique @ asoth

12 Mars 2012

Avec ses douze côtés, le dodécaèdre que les Néerlandais ont pris pour emblème et comme patronyme, est un objet qui ne se laisse appréhender ni apprécier facilement.
A l’instar du Rubik’s cube (qui en est l’application ludique), sa découverte, quoique passionnante, n’en est pas moins ardue et peut à la longue taper sur les nerfs.

Metal avant-garde, mais avant-gardiste surtout, Dodecahedron propose une musique pas facile pour métalleux difficiles, un bain de dissonances et de coups tordus, dont l’ambiance cosmique frôle plus d’une fois la psychiatrie pure et dure.

La découverte de cet opus provoque un malaise étrange et captivant, grâce à la structure labyrinthique à souhait des compos et aux ambiances hallucinées dont elles sont généreusement parsemées.
La tension immersive ainsi produite ne peut qu’immanquablement amener l’auditeur à se poser cette question : "mais qu’est-ce que je viens d’écouter ?"

La seule réponse adéquate consiste, alors, à se replonger dans ce dédale à la subversion malade et somptueuse. Et c’est bien là la force de cet album et sa capacité hautement addictive.

Pour ce qui est des classifications stylistiques, on peut certes se contenter de « Black Avant-gardiste » mais la musique du combo ne peut se satisfaire de cette seule qualification et la cuisine mise en œuvre n’est pas avare en ingrédients.

Par le menu donc.

L’album s’ouvre sur le déconcertant « All Father » qui entremêle ambiances jazz-rock et Black chaotique, dans un canevas serré aux dissonances obstinées et obsédantes, nourries par une basse têtue dont la comptine malsaine semble s’échapper d’un asile, tout comme le chanteur. Les blasts métronomiques ou effrénés qui rythment le morceau ne contribuent pas, pour leur part, à assainir l’atmosphère, pas plus que les ambiances distillées de façon quasi subliminale (difficile de déterminer leur nature : samples, triturages soniques, électronique pure ?).

Le choc est déjà violent, et ça ne s’arrange pas sur la suite avec « IChronocrator », dont les envolées prog dignes d’Emerson Lake and Palmer, fusionnent avec un Black à la fureur incontrôlable, dans un maelström dissonant et bruitiste peuplé de psalmodies marmonnés et d’ambiances dont le mixage plus que subtil en renforce l’impact jusqu’à la terreur.

Je passe rapidement sur « Vanitas » à l’ambiance » Cyber Torture Doom » effrayante et sur « Descending jacob’sladder », délirant trip spatio-mystique, aux synthés dignes de J.M Jarre.

C’est déjà beaucoup et peut-être trop, le temps permettra de mieux juger si toute cette versatilité virtuose trouve sa place durablement auprès des auditeurs, d’autant plus que la deuxième partie de l’album constituée par le tryptique « View From Hverfell » (I,II, III), plus nuancée donne une vision de la voie que la musique du groupe peut suivre lorsqu’il maîtrise son propos et constitue à mon sens la partie finalement la plus intéressante de l’album.

De facture plus classique, ces trois pièces dévoilent un groupe qui sans abandonner totalement la dissonance, fait preuve d’une capacité à créer de très belles harmonies, tout en conservant sa violence et son impact. Mais d’une façon plus retenue, moins chaotique, qui débouche sur une vraie beauté, surtout au niveau des parties de guitares tout à coup plus déliées et méticuleuses, par certains côtés plus évanescentes aussi.

Le morceau final est tout simplement splendide, et réalise la fusion parfaite Prog/Black /Post-Rock. Un vrai petit chef-d’œuvre.

Un album qui peut séduire les fans de Blut Aus Nord ou Deathspell Omega ainsi que les amateurs de Black Progressif. A défaut d’être parfait, et on en demande pas tant pour un premier opus ,un album intrigant et prometteur.

6 Commentaires

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jejehand - 13 Mars 2012: Dur à rentrer dedans, mais c'est un album avec une vraie personnalité même si on ressent très largement la patte Deathspell Omega. A écouter plusieurs fois au casque dans le noir ;)

Merci pour la chronique !
Ma2x - 13 Mars 2012: Je pense qu'on pourrait citer également le Shining norvégien comme influences, pour ce feeling Jazz-Rock/Free-jaaz couplé au Metal.

Pour le reste, Dodecahedron a bel et bien son feeling personnel, et ne se limite carrément pas à un DsO-like, contrairement à ce qu'on peut entendre ou lire.

Par contre, je ne vois pas trop ce que tu as voulu dire par "Metal avant-garde, mais avant-gardiste surtout"...
Ma2x - 13 Mars 2012: Je pense que les fans de free-jazz/jazz-rock peuvent s'intéresser à des groupes comme DDCHD, ils devraient apprécier cette complexité, tu as raison.
 
El_Totor - 19 Mars 2013: Je suis tout à fait d'accord avec Raziel dans le sens où malgré la technique et des passages un peu extrêmes, dans l'ensemble ils ne délaissent jamais l'ambiance et la mélodie. On est plutot agréablement bercé par la zik je trouve.
Surtout que je n'aurais jamais pensé aimer un truc catalogué dans le "black avant gardiste"
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Chronique @ growler

02 Décembre 2015

Ce disque s'adresse à tous les fans de Deathshell Omega, mais pour les autres, il vous faudra de la persévérance.

Dodecahedron est un combo originaire de Tilburg aux Pays-Bas, né sur les cendres de Order Of The Source Below et composé de 5 membres, M. Eikenaar au chant, M. Nienhuis et J. Bonis aux guitares, Y. Terwisscha Van Scheltinga à la basse et J. Barendregt à la batterie. Le gang évolue dans une sorte de "black metal" horrifique, sombre et dérangeant, développé par une musique complexe qui a su séduire le label marseillais Season Of Mist.

Dès le premier titre, nous sommes plongés dans le monde dérangé de Dodecahedron. "Allfather" débute par un riff particulièrement excitant et une hystérie communicative, mais nous sommes immédiatement happés par cette atmosphère black metal teintée d'ambiances sombres et dérangeantes. Les structures sont alambiquées, complexes, avec une pointe de "noise bruitiste" qui rend le tout encore plus malsain. Le deuxième titre "I.Chronocrator" est du même acabit à la différence près que rythmes et riffs diffèrent tout au long des 7.38 minutes (longue plage ambient au milieu du titre). L'atmosphère malsaine augmente d'un cran sur "Vanitas" très mid-tempo, presque doom, où l'on peut entendre en fond sonore des cris, des voix graves et des appels à l'aide sans que nous puissions intervenir.

Le son est massif et clair, avec une basse bien mise en avant et il est indéniable que les musiciens ne sont pas des manchots et aiment jouer avec nos nerfs. La preuve avec ce quatrième titre qui fait suite au doomesque "Vanitas". Tout un chacun aurait pu penser qu'après un titre lent, ils seraient repartis dans l'hystérie, et bien non! "Descending Jacob's Ladder" est une longue plage ambient libérant une ambiance futuriste et apocalyptique d'une très grande noirceur. Puis arrive le pavé de l'album "View From Hverfell", longue pièce de 25 minutes divisée en trois parties. Les moments furieux et les longs développements ambient se partagent à parts égales, le but du groupe est de déstabiliser l'auditeur, il faut bien avouer que la mission est parfaitement accomplie.

Le principal défaut de ce skeud est sans doute, et c'est paradoxal, sa personnalité. Il faudra plusieurs écoutes (au casque) pour pouvoir pénétrer l'univers de Dodecahedron et apprécier la complexité des morceaux. Aussi, les structures des titres sont toutes les mêmes et une certaine lassitude pointe le bout de son nez, surtout sur les longues plages atmosphériques. A force de vouloir déranger l'auditeur, on est vite tiraillé entre l'envie de persévérer et de zapper jusqu'au morceau suivant.

Dodecahedron est, au sens littéral du terme, un objet géométrique à 12 faces, et chaque face forme un pentagone. Force est de constater que le patronyme du groupe colle parfaitement à sa musique. Avec cet opus, nous avons à faire à une sorte d'ovni que l'on peut rapprocher du black metal de par ses ambiances glauques et malsaines, mais qui reste inclassable de par son originalité. Plusieurs mondes se rencontrent (black, noise, ambient) pour un résultat complexe (trop?), surprenant, impénétrable et uniforme. Ce disque s'adresse à tous les fans de Deathshell Omega, mais pour les autres, il vous faudra de la persévérance.


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