Les canadiens de
Fuck the Facts font de nouveau parler d’eux avec ce déjà septième album.
Pas mal pour un groupe formé en 1999, et j’aurai par ailleurs pu m’amuser à compter le nombre de split sortis par la formation, c’est assez impressionnant ! On peut dire que le groupe a l’art de cultiver l’esprit underground…
Les 45 minutes de cet album sont partagées entre un grind de facture assez traditionnelle et des morceaux beaucoup plus aventureux qui sortent largement des sentiers battus. Lorsqu’il s’agit de blaster, les musiciens se montrent redoutablement efficaces et les parties les plus violentes sont donc royalement efficaces, dans un style qui se rapproche parfois de
Rotten Sound,
Deathbound, voir des anciens de
Brutal Truth. Les riffs ne sont pas d’une originalité débordante, mais la force de frappe est bien réelle et le groupe ne fait pas les choses à moitié. La singularité de cet album vient surtout des nombreuses parties plus ambiancées, lourdes, voir torturées, qui contrastent de façon parfois inattendue avec la brutalité de l’ensemble. Par ailleurs, les musiciens n’ont pas peur de placer quelques plans franchement mélodiques, tel l’instrumental "
Dead End" ou l’intro d’un calme absolu de "
Apathy Is a
Karma Killer", voir même des riffs qui lorgnent vers le gros rock ("La
Culture Du Faux", on dirait du
Corrosion Of Conformity !). Les idées fusent dans tous les sens et le groupe alterne donc entre morceaux hyper bourrins et pistes plus hypnotiques (le très bon "State Of
Panic"). Malgré quelques transitions parfois bizarres, voir même un chouilla laborieuses,
Fuck the Facts ne se laisse pas déborder par son enthousiasme et cet album ne sonne pas comme un gros fourre tout. Le talent est là.
La clef de voûte de ce «
Disgorge Mexico » est le titre "The Storm", morceau aventureux qui nous montre à quel point les musiciens ont l’esprit large et sont habiles pour combiner mélodies faussement gentillettes, riffs conventionnels ou atypiques et rythmiques très variées. "The Storm", c’est près de 10 minutes d’une musique qui peut paraître un brin décousue tant les changements de thèmes sont nombreux, mais ce titre, une fois assimilé, montre que le groupe en a sous la caboche et ne choisi pas la facilité.
Il reste pour moi un défaut majeure à cette galette : le chant. La bougresse (oui oui, c’est UNE chanteuse) s’arrache les cordes vocales avec efficacité, mais ses vocaux restent malheureusement trop linéaires, dommage qu’avec un grind aussi varié le travail sur les parties vocales ne soit pas plus recherché…
On ne peut pas dire que «
Disgorge Mexico » soit un album révolutionnaire, mais il mérite largement que vous mettiez la main au portefeuille.
Fuck the Facts, même s’il n’évite pas quelques maladresses, vous propose un grind varié, peaufiné et original, à vous de voir si vous accrochez au style ou pas…
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