Fort d’un «
Savage Land » forme d’hommage non dissimulé au mythique et légendaire Death dont Matt Harvey est un fan inconditionnel, publié seulement un an auparavant et fort bien accueilli par la critique et le public,
Gruesome ouvre à nouveau le caveau avec «
Dimensions of Horror », sous un format court. Toujours bien ancré dans l’héritage laissé par Chuck Schuldiner, ce nouvel enregistrement a pour but de faire revivre «
Scream Bloody Gore », qui par une coïncidence curieuse, fait l’objet d’une réédition chez Relapse Records, label qui héberge également
Gruesome. Cet Ep est toujours imagé par Ed Repka et mis en son par Jarett Richard (
1349,
Exarsis...) au New Constellation RMP Studios d’Orlando en Floride.
A l’écoute de «
Dimensions of Horror », force est de constater que
Gruesome poursuit dans le sillon creusé par «
Savage Land » avec l’ombre de Death qui plane au-dessus de chaque note délivrée par le groupe. A l’instar de «
Savage Land », cet Ep s’avère d’une efficacité redoutable et pénètre votre cortex avec une facilité déconcertante grâce à une accroche auditive indéniable, jetez donc vos cages à miel sur « Forces Of Death », «
Amputation » ou encore «
Dimensions of Horror » pour en être convaincu.
Comme
Gruesome rend hommage à ses racines, il en respecte les préceptes à la lettre avec des accélérations qui succèdent à des mid-tempos puissants, sans oublier cette touche mélodique qui fit, jadis, le charme de Death. Il est donc évident que les clins d’œil se multiplient comme le titre «
Amputation » qui est le dérivé de «
Mutilation », «
Seven Doors » lorgne immanquablement sur « Turn To Pieces » dans sa structure et sa rythmique, ou le début du morceau-titre qui rappelle fortement «
Evil Dead », pour ne citer que ces exemples, nous pourrions également ajouter certains gimmicks vocaux. La force de
Gruesome réside véritablement dans l’intelligence d’écriture qui lui permet de ne jamais tomber dans le plagiat et de rendre son propos crédible malgré les nombreuses similitudes qui émanent de leurs compositions.
Tout comme sur «
Savage Land », la production reste très old-school mais parfaitement claire et puissante. La seule différence, certes légère, qui pourrait être perceptible sur ce disque, est le timbre de voix de Matt Harvey, qui, s’il se rapproche toujours fortement de celui de Chuck Schuldiner, s’avère un peu plus grave.
Même si
Gruesome est auditivement jouissif surtout pour les vieux deathters qui ont connu Death au moment de son éclosion et dont la formation prend un malin plaisir à titiller la corde nostalgique, il semble, que le groupe s’enferme dans un carcan dont il peinera à sortir, sans se trahir, faute de personnalité, car qu’attendons-nous d’un nouvel enregistrement de
Gruesome ? Et bien qu’il refasse vivre Death.
Pas sûr que
Gruesome ait la même notoriété s’il choisit de rendre ses compositions plus personnelles.
«
Dimensions of Horror » est la suite logique de «
Savage Land » avec un hommage très appuyé au référentiel «
Scream Bloody Gore ».
Gruesome a, une fois de plus, su éviter la pâle copie de cet album mythique, pour accoucher de compositions simples et bigrement efficaces. Mais votre serviteur émet quelques craintes sur l’avenir du combo qui deviendra assurément, au fil du temps, une parodie de lui-même et surtout de Death.
Wait
And See !!
Bien d'accord c'est pour ça que j'évoque Skeletal. Mais ce dernier est beaucoup plus personnel et créatif dans sa façon de réinterpréter Death. Gruesome ne réinterprète pas grand chose. A mon sens, il singe, il gesticule. On dirait un cover band de campus. Je trouve ça grotesque. Sinon, Scream et Leprosy sont assurément les deux albums du groupe que je préfère. J'étais donc plutôt enthousiaste quand Savage Land a commencé à faire parler de lui. Mais ça n'a pas pris. Et ce dernier EP n'a rien arrangé à l'affaire.
Encore une bien belle chronique pour un EP non moins excellent...
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