Inquinok est un groupe qui aime prendre son temps, en témoignent les temps d’attente entre chaque album. Mais il faut dire que le jeu en vaut la chandelle. Non seulement on n’est pas déçus mais en plus on découvre une formation progressant au fil des années, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Ca évite de se retrouver avec une suite d’albums inégaux. C’est donc quatre ans après le correct «
Immortal Dawn » que le combo américain revient avec « Dimensions of I ».
Une fois encore, le line-up n’est pas le même. Krelian, le maître à penser et multi instrumentiste, est toujours présent, mais il s’entoure de Dantven à la batterie et d’Andrew Lawrence à la guitare, deux anciens membres désormais de retour. Il faut croire que ce petit retour aux sources permet à
Inquinok de se revitaliser. La musique s’en retrouve légèrement perturbée. On a toujours les influences scandinaves, sans doute plus mises en avant cette fois-ci (
Immortal,
Naglfar ou
Emperor pour ne citer qu’eux). On sent de plus que les Américains font un petit tour du côté du progressif, les morceaux sont plus longs et il y a plus de changements dans les structures. Enfin, on s’éloigne davantage des concepts fantasy des deux opus précédents pour se diriger vers des paroles plus personnelles et plus torturées. Le tout devient plus sombre, plus épique, plus mélodique et surtout moins symphonique.
Cela se sent directement avec « Shrouded in Chaos ».
Inquinok balance les riffs destructeurs mêlés à une voix pas loin d’un Shagrath, idem sur un «
King » qui montre une belle progression ainsi qu’un solo rare mais bien placé. Le groupe sait placer les touches mélodiques et épiques et ne lésine pas sur les blast beats qui appuient sur l’aspect féroce des compositions («
Tormented Skies »). On ne pourra pas dire que cet album touche beaucoup au black symphonique pour le coup. Les nappes de claviers sont présentes pour soulever un passage ou une ambiance et ne sont, en aucun cas, dominantes. De toute manière
Inquinok n’a jamais joué sur la prédominance du sympho et, sans le laisser de côté, il l’utilisait avec parcimonie afin de ne pas noyer l’auditeur.
Avec ce « Dimensions of I », c’est différent, puisque ce sont vraiment les guitares qui créent les mélodies et les atmosphères. Les claviers ont juste une place secondaire et servent d’appui sur la majorité des titres. Mais il y a quelques exceptions, comme «
Illusion » et son intro impériale orientale, comme un mirage dans le désert, le long éponyme « Dimensions of I », l’excellent « Banner » qui arrive à coupler le tranchant et l’efficacité des riffs black metal à des touches sympho entêtantes, ou l’épique « Shattered » qui joue sur les moments forts.
Inquinok présente une belle amélioration et un bel album. Même s’il ne révolutionne en rien le genre, il se dote d’une réelle efficacité et propose quelque chose de cohérent et de très maîtrisé, rien à voir avec le premier album maladroit « Entranced by
Twilight’s Gaze » ou le correct «
Immortal Dawn ». Krelian emmène son projet dans la bonne direction, ça c’est sûr, et cet opus est là pour le prouver.
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