En dépit de ses multiples et indéniables qualités mélo (Néo Classique), il semblerait que "
Fifth Son of Winterdoom", cinquième album de la formation bruxelloise
Iron Mask, n'ait pas reçu un meilleur accueil que son prédécesseur et réussi
Black As Death, paru en 2011, malgré la présence du chanteur historique d'
Yngwie Malmsteen,
Mark Boals. Oublions un peu le passé et parlons du présent!
Boals s'en étant allé pousser la chansonnette vers d'autres sphères metalliques, nous retrouvons un groupe légèrement remanié. Tout d'abord avec l'introduction de l'Argentin Diego Valdez (
Helker) en tant que nouveau chanteur de la bande. Dushan Petrossi, le guitariste et leader du groupe aura eu le nez creux en embauchant celui-ci! Pourquoi me direz-vous? Tout simplement, pour le registre vocal du bonhomme, plus étendu que celui de son prédécesseur et qui s'apparenterait à un mélange entre Ronnie James
Dio et
Bruce Dickinson d'Iron Maiden. Sur "
Diabolica", le chanteur ira au-delà de ses limites vocales, avec un chant tantôt mélodieux, tantôt agressif, tantôt dramatique suivant l'atmosphère du morceau. Le meilleur des exemples sera sans conteste "The Rebelion of
Lucifer", avec un chant rappelant à bien des égards le grand Ronnie
Dio. Le restant du line-up sera composé de Dushan Petrossi à la guitare et de son fidèle lieutenant depuis les tous débuts du groupe, le bassiste Vassili Moltchanov, de Rami Ali (
Evidence One,
Freedom Call) à la batterie, et de Roma Siadltski au chant extrême (Death). Pour info, il intervient depuis 2010 sur les albums des groupes de Petrossi,
Iron Mask et
Magic Kingdom, avec l'excellent
Shadow of the Red Baron pour le premier et Symphony of
War, pour le second.
La production sera remise entre les mains d'
Angelo E. Buccolieri, plus connu comme batteur du groupe de Thrash
Metal, Painstorm, mais aussi en tant que responsable de la production du dernier album de
Magic Kingdom, l'autre groupe de Dushan Petrossi.
Il dotera l'album d'un son puissant, moderne et irréprochable, avec un mixage qui mettra en valeur le chant et chaque instrument sur l'étendue de l'opus.
Pour la pochette, le guitariste fera appel une fois encore au cover-designer français Stan W. Decker à la notoriété montante, surtout connu pour avoir réalisé les magnifiques pochettes des dernières productions des groupes
Vanden Plas,
Stryper,
Borealis,
Dracula et
Magic Kingdom entre autres... Esthétiquement parlant celle-ci se trouvera très réussie, en nous montrant un homme au masque de fer, en chef d'orchestre diabolique entouré de spectres ou démons musiciens jouant une symphonie funèbre dans ce qui semblerait être une église, ou une cathédrale. Le tout est rehaussé du nom du groupe et du titre de l'album en lettres d'argent.
En préambule de l'opus, et comme à son habitude, le virtuose belge nous servira une fois encore un titre assez banal et sans réelle saveur à l'instar de "I Don't Forget, I Don't Forgive" qui, dans un registre limite speed, servi par un riffing très entraînant, nous rappellera à bien des égards le groupe japonais
Crush 40. Groupe qui à l'époque jouait en version Metallique les thèmes musicaux du jeu vidéo Sonic.
Passée cette légère faute de goût l'ensemble de l'opus s'avère vraiment à la hauteur, à commencer par le prenant et très Néo Classique "Galiléo", mid-tempo doté d'un superbe refrain et de guitares véloces, auxquels s'ajoute le chant tantôt mélodieux, tantôt agressif de Diego Valdez"(Ronnie James
Dio n'étant jamais loin), tout à fait à l'aise quel que soit le registre. En témoigne le long et évocateur "Ararat" avec ses sonorités orientales de toute beauté et tout à fait dans le thème proposé.
D'autres morceaux de même acabit parsèment l'opus, tels que l'épique "
Oliver Twist" et son intro symphonique, suivie d'un riff et d'un air à la guitare qui ne vous quittera plus durant ses 6:32 minutes de pure folie. Votre illustre serviteur se laissera plutôt séduire par les morceaux les moins longs, comme "The Rebelion of
Lucifer" et son refrain entraînant, sans oublier le chant dramatique et grave de Diego Valdez. N'omettons pas son petit frère, le lourd et pachydermique "March
666" qui, pour information, fait référence à deux pages horribles du siècle dernier : Tout d'abord, l'avènement du 3ème Reich, le 21 mars 1933, qui marquera le début de la construction du premier camp de concentration nazi à Dachau en Allemagne, mais aussi le 23 mars ou le Parlement allemand (Reichstag) donnera les pleins pouvoirs à Adolf Hitler pour une durée de 4 ans. Continuons avec l'éponyme et son refrain et des Ho, Ho, Ho, fédérateurs qui feront certainement un malheur en condition live. Quant à "The First and Their Last", il se distinguera par des lignes vocales très mélodieuses accompagnées d'un mémorable refrain et air qui ne vous quitte plus jusqu'à sa fin. Le titre "
Human Fortress" sera plutôt à ranger aux côtés des morceaux proches du registre Heavy du maître
Dio, avec et toujours ce chant absolument bluffant de Diego Valdez.
Sur cet album tout n'est pas irréprochable, à commencer par le morceau "Doctor
Faust" et ses interminables 7:39 minutes, qui pour votre illustre serviteur manque d'originalité, car trop proche du répertoire de Malmsteen, mentor de Petrossi. À savoir, des sempiternelles et évidentes descentes de manche, accompagnées d'un couplet, refrain, couplet prévisible et assez téléphoné. Ensuite, l'énorme pavé "
Cursed in the
Devil Mill" s'étirant sur plus de 13 minutes qui voit le virtuose belge nous montrer l'immensité de son talent de technicien de la six cordes, aurait été parfait pour clôturer admirablement l'album sans cette interminable intro. Je terminerai avec le titre et premier single de l'album "All for
Metal", ode faisant référence au côté festif de certains groupes
Power Metal (à prendre au second degré évidemment),
Helloween et surtout
Freedom Call étant les meilleurs exemples.
Le guitariste Dushan Petrossi, trop souvent comparé, par son jeu, au génie et virtuose suédois de la six cordes, arrivera une fois encore à tirer son épingle du jeu, grâce à un professionnalisme, une instrumentation sans faille et un chant de qualité sur toute la longueur de cette galette. Ainsi, nous sommes certains de détenir l'un des meilleurs albums du groupe et du genre
Power mélodique de cette fin d'année 2016, et, espérons que cette nouvelle collaboration entre Petrossi et Valdez ne dure pas le temps d'un ou deux albums seulement!
Les passionnés de
Power mélodique moderne aux références Néo Classique des années 80 (le côté démonstratif en moins), se trouveront conquis par cette magnifique galette.
Un peu plus d'originalité et moins de longueurs et la prochaine sera la bonne!
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire