Voici quatre ans,
Mayan entrait dans la cour des grands avec un opus magistral, "
Antagonise". Pourtant, dans l’ombre d’
Epica, le combo restait considéré comme un side project et conserve certaines difficultés à être considéré comme un grand du genre. L’album avait tout pour entrer au panthéon du death symphonique aux côtés de Septic
Flesh,
Fleshgod Apocalypse ou, dans un genre un peu différent,
Xerath qui a malheureusement splitté depuis. Mais Mark Jansen et Frank Schiphorst ont de la suite dans les idées et reviennent aujourd’hui avec un troisième opus encore plus ambitieux. Ayant demandé l’aide de leurs fans à travers une campagne de crowfunding pour pouvoir collaborer avec un réel orchestre symphonique (celui de Prague en l’occurrence) et des chœurs,
Mayan souhaite définitivement se sortir de l’aura encombrante d’un
Epica dont il tire plusieurs membres de son line up.
"
Antagonise" évoquait un monde contrôlé, paranoïaque et empêtré dans une surveillance constante, quasiment dystopique. Cette fois-ci, "
Dhyana" s’attache à un concept plus lumineux et positif puisqu’il s’inspire de différentes religions dans lesquelles l’esprit humain met en avant l’instinct, l’appel du cœur et de l’envie plutôt que de succomber à la pensée rationnelle, celle du cerveau, du stress et du questionnement perpétuel. Le concept de l’opus exploite se laisser aller, cette sensation de lest lorsque l’être humain se détache des pensées purement matérielles pour vivre dans le bonheur, sans se soucier du poids de la société et de ses codes. Est-ce que cela veut dire que l’album sera moins violent, puissant et grandiloquent ? Absolument pas votre honneur !
Ceux qui connaissent Mark Jansen ne seront absolument pas dépaysés par "The Rhythm of
Freedom" qui débute là où "
Antagonise" s’arrêtait. Introduction symphonique grandiose, blast beat effréné de Ariën van Weesenbeek (quel poulpe cet homme !) et dualité vocale entre les growls, la voix ample et grave d’Henning Basse et le chant féminin de Laura Macri, tout est au rendez-vous pour faire de ce troisième opus une suite digne de ce nom ! Un duel de soli guitare/claviers vient parachever le tout dans une ambiance néo-classique fugace et théatrale !
"
Tornado of Thoughts" poursuit sur une voie similaire et nous fait rapidement comprendre que
Mayan a repris clairement les ingrédients du précédent opus, a cherché a sublimer sa formule avec l’ajout d’arrangements réels et plus riches mais qu’il ne s’est absolument pas écarté de ce qui avait fait le sel du second album. Ainsi, sans réelle surprise, on se prend à avoir l’impression d’être déjà familier avec le disque sans même qu’on l’ait écouté entièrement une première fois. Peut-être par que Jansen, principal compositeur avec Frank Schiphorst (guitare), a écrit beaucoup d’albums ces quinze dernières années, son style est si reconnaissable qu’il peine à surprendre. Et la prise de risques des précédents
Epica n’est pas forcément là non plus.
Pourtant, loin de moi l’idée de mettre en berne l’énorme qualité du travail réalisé sur "
Dhyana". La production est dantesque, le nombre de vocalistes donne le tournis et surtout l’ambition des compositions est bel et bien là mais il est vrai que l’énorme claque reçue sur "
Antagonise" ne sera pas succédé ici. Étrangement, rien de négatif ne transparait pourtant et il faudrait être de mauvaise foi pour rester complètement de marbre par exemple face à l’introduction de "The
Power Process", très gothique, entre cordes et chœurs quasi grégoriens. Les femmes se taillent vocalement la part du lion, à l’instar de "
Dhyana", morceau acoustique mélancolique et langoureux ou encore "
Satori", s’ouvrant sur un piano pour laisser éclater une ambiance tragique où les voix mezzo-soprano s’entremêlent avec brio. A côté de cela, "
Rebirth from
Despair" se veut plus violent, avec un riff death metal, lourd et écrasant. Les arrangements symphoniques et les voix féminines confèrent une sensation fantomatique à la composition. Après un break plus calme, le chant death reprend le dessus pour finir en apothéose dans un genre bien connu des longues pièces de
Epica. Il en va de même pour "The Illusory Self", de plus de neuf minutes, compilant un peu près tout ce qui fait
Mayan aujourd’hui. Un travail de perfectionniste qui sent peut-être moins la passion et plus le calcul, la maitrise. On sent des musiciens très pro, ne jouant rien de travers mais oubliant aussi la fougue, l’envie et les sensations qui faisant de "
Antagonise", "Design your
Universe" ou "The Quantum
Enigma" des disques saisissants, ultra puissants et presque orgasmiques.
Comme dit précédemment, il est difficile de reprocher quoique ce soit à "
Dhyana" mais il serait également faux de dire que
Mayan nous propose l’album du siècle. Tout est parfaitement exécuté et produit, tout ce qu’il fallait dire est dit, tout est calculé à la virgule prête et ceux qui veulent entre des morceaux à 150 pistes en auront pour leur argent mais il est vrai que l’effet « whaoo » est paradoxalement moins présent que sur certaines autres claques du maestro Jansen. Pour preuve, après presque trois semaines, je suis déjà revenu régulièrement aux précédents opus sans trouver "
Dhyana" véritablement plus frais que les autres, comme s’il était déjà acquis, malgré la quantité de travail amassé. Loin de moi l’idée de dire que ce troisième opus n’est pas abouti mais les hollandais ont grosso modo fait ce qu’ils savaient faire. De façon parfaite certes, mais sans aller réellement plus loin. Ou alors devenons-nous trop exigeants avec ces compositeurs ayant marqué le genre ? Difficile à dire …
Génial! Un superbe album qui sortira le 21/09 en double cd (cd1 vocal & cd2 instrumental) ainsi qu'en double vinyl noir & gold.
Enjoy!
C'est pas mal, mais ça manque de violence par rapport à un Fleshgod apocalypse , les coeurs féminin sont trop en avant pour que ça soit classé dans du death sympho, il y'a un nombre ridicule de musicien je trouve, dommage Mark ne c'est pas assez détaché de Epica pour que là musique plonge dans là puanteur et la noirceur du death, Sinon très bonne chronique très cher !
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