Antagonise

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17/20
Nom du groupe Mayan
Nom de l'album Antagonise
Type Album
Date de parution 31 Janvier 2014
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDeath Symphonique
Membres possèdant cet album77

Tracklist

1. Bloodline Forfeit
2. Burn Your Witches
3. Redemption ~ The Democracy Illusion
4. Paladins of Deceit ~ National Security Extremism Part 1
5. Lone Wolf
6. Devil in Disguise
7. Insano
8. Human Sacrifice
9. Enemies of Freedom
10. Capital Punishment
11. Faceless Spies ~ National Security Extremism Part 2
Bonustrack
12. Descry

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Mayan


Chronique @ Eternalis

12 Fevrier 2014

Plus puissant, violent, inspiré, extrêmement bien produit et dense mais surtout d’une ambition autrement plus grande

La meilleure surprise vient parfois de l’absence d’attente, tout comme la déception peut naitre d’une trop profonde espérance.
Il n’est pas nécessaire de revenir inutilement sur l’amertume générée par la commercialisation à la hâte de "Quaterpast", side project vendu par Nuclear Blast comme un « Opera Death Metal » unique en son genre, créé par le fondateur d’After Forever et Epica ; le jeune mais non moins grand et talentueux Mark Jansen. Formé autour de prestigieux invités, d’un line up de folie ainsi que du concept cher au guitariste, à savoir la fin du monde annoncé ainsi que la culture maya, tous les éléments étaient réunis pour nous offrir une bombe ultime après des préliminaires plus que délicieux en la présence de l’énorme "Design your Universe" d’Epica.
Le reste fait partie de l’histoire…

On ajoutera même, clairement, la déception engendrée par le cinquième album d’Epica, tout aussi fade et dispensable, probablement composé lui aussi trop vite (les chutes studios des opus précédents ?), ce qui ne laissait que peu d’espoirs pour un second effort de Mayan alors même que le prochain Epica ("TQE") est déjà prévu pour le mois de mai. Erreur. Grossière erreur.
Car "Antagonise" est, en tout point, ce que n’était pas son prédécesseur. Plus puissant, violent, inspiré, extrêmement bien produit (l’inverse total de la platitude extrême et redondante de "Quaterpast") et dense mais surtout d’une ambition autrement plus grande. Mark et Frank Schiphorst ont donné naissance cette fois-ci à un véritable monstre qui n’usurpe plus à aucun moment la dénomination si branlante du death metal symphonique, au même titre que Septic Flesh ou Fleshgod Apocalypse. Si la fabuleuse gâchette Isaac Delahaye a quitté le navire, ses deux compères ne sont aucunement en reste et surtout Henning Basse ainsi que Laura Macri sont désormais partie intégrante du line-up afin de multiplier les options vocales et apporter enfin la théâtralité voulue initialement.

Le concept des mayas s’étiolent en revanche énormément, laissant place à une allégorie bien plus actuelle, plus « orwellienne » et décriant un système totalitaire et extrémiste, illusoire et uniformisé où les libertés individuelles s’amenuisent de plus en plus au fil du temps. Les métaphores sont légions, apportant une connotation aussi mystique que dérangeante, notamment sur le formidable "Burn your Witches". Les arrangements symphoniques sont omniprésents, le riff est épais et le chant growl de Mark retrouve enfin la profondeur grave et terrifiante des débuts…mais surtout il y a Henning Basse (Metalium, Sons of Seasons, etc…) qui a encore progressé vocalement et qui, de son timbre clair éraillé terriblement puissant évoquerait presque Jon Oliva sur un refrain à coller des frissons. Ariën van Weesenbeek est définitivement l’un des meilleurs batteurs du moment tant il insuffle une dynamique extraordinaire aux compositions, multipliant les accélérations, les breaks, les roulements sans jamais tomber dans des schémas prévisibles et répétitifs…servant parfaitement de tremplin aux soli de guitare et de clavier qui émaillent le titre. Il est même parfois nettement le détonateur, par exemple sur l’impressionnant "Human Sacrifice", très sombre et brutal laissant remonter les pures influences death metal hollandaises des compositeurs. Que dire de ce refrain hurlé passant du criard et caverneux sur un blast tétanisant de rapidité ? Il y a aussi ce riff lourd et crade magnifiquement contrebalancé par les montées de cuivres, ces chœurs féminins apportant une dimension presque religieuse et ce solo polyrythmique très technique ouvrant une nouvelle phase très brutale et extrême qu’on aurait jamais osé espérer après le si triste "Quaterpast".
"Bloodline Forfeit" est du même acabit, sur une base death metal auquel s’ajoutent des éléments épiques et symphoniques, partagé entre des couplets extrêmes et un refrain en clair sublimé par un Henning en état de grâce. Le pont est une fois de plus une véritable tuerie, entre ce riff merveilleux de densité et d’agressivité et un Ariën déchainé à vous en arracher la tête (un véritable poulpe sur le passage entre 2 :40 et 3 :00 min) avant un cri jouissif de Mark.

Chacun des titres de ce "Antagonise" est une véritable pièce complexe à elle-seule, tant et tellement que les premières écoutes paraissent épuisantes tant la quantité d’informations à ingurgiter est conséquente. Mais Mayan le fait si bien…
"Paladins of Deceit" par exemple, est impressionnant de vélocité et rappelle à qui ne le savait pas encore que Mark est un grand fan de Dimmu Borgir, notamment dans les arrangements symphoniques et certaines parties vocales. "Devil in Disguise" continue d’impressionner par le talent sans limite du frappeur ainsi que cette dualité manifeste entre clarté et opacité, luminosité et noirceur, Henning évoquant plus que jamais le grand Jon Oliva.
A l’inverse, on évoquera particulièrement "Insano", permettant de poser une si vitale accalmie dans cet océan de magnificence et de grandiloquence. Simple mélodie acoustique relativement hispanique, Laura Macri exploite l’ensemble de son talent pour cet entracte indispensable pour mieux repartir vers la dernière partie du disque. Floor Jansen, définitivement partout ces derniers mois, est également de la partie sur le radical "Redemption" où elle dévoile le côté le plus animal du chant féminin aux côtés du vocaliste allemand qui réalise simplement l’une, sinon la, plus grande performance de sa carrière. A cela s’ajoute une emphase symphonique une fois de plus très proche du Dimmu Borgir de ces dernières années. Les débats, après plus d’une heure, se terminent sur le premier titre dévoilé, étonnamment le dernier et plus long morceau d’Antagonise, à savoir l’ultime "Faceless Spies" regroupant l’ensemble du savoir, des influences et des traits de caractère de l’album en huit minutes. Une fois de plus très technique, emmené par un batteur de gala et une première intervention vocale de Mark plein d’autorité et de rage, rapidement suivi par des descentes de gamme au piano d’une virtuosité délicieuse. Le néerlandais maitrise parfaitement son chant abyssal ainsi que ses moments plus criard pendant qu’Henning se fait plus songeur et mélancolique toujours sur un riff vicieux emporté par un blast beat destructeur et jouissif. On retrouve un break narratif à la Shagrath, très cinématographique.

Mayan réussi l’impensable, à savoir rallier les différents éléments qu’il a toujours voulu exploiter dans une harmonie et une cohésion quasi parfaite. Rarement le death metal n’aura été aussi beau et ambitieux, ou le metal symphonique n’aura été aussi violent au choix, sans pour autant tomber dans les excès et les répétitions parfois lassantes de Fleshgod Apocalypse ou le caractère moderne d’un Xerath. Certes, Septic Flesh est dans un monde qui lui est propre et le restera sans doute à jamais mais Mayan s’affiche avec "Antagonise" comme son dauphin le plus crédible et abouti. Je ne pourrais en rajouter tant l’opus m’a soufflé cette fois-ci, tant et si bien que j’en fus coi les premières écoutes. Un album sans défauts, magistralement interprété et parfaitement enregistré. Un album qui peut faire date dans le cercle encore réduit et intime du death symphonique. Epica était déjà culte à sa façon, Mayan entre irrémédiablement dans la cour des (très) grands.

14 Commentaires

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HelMist - 14 Fevrier 2014: Ca me rapelle le dernier album d'Adagio
edenswordrummer - 14 Fevrier 2014: Et un groupe de plus à écouter ! Je n'aurai jamais asser de temps...merci de la chro eternalis :)
Chriscatcher - 14 Fevrier 2014: Ca dépote grâve, franchement bien foutu. Une belle découverte.
Benouh - 12 Mars 2014: Du même avis que la plupart, j'accrochai moins au début à la voix un peu trop " comédie musicale " de Henning mais finalement on s'y habitue et même mieux! On apprécie donc bravo mayan, j'ai amai déjà le précédent album, mais je préfère encore celui ci
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