Formé en 2011 et après un single auto-produit en
2012,
Dehuman Reign passe à la vitesse supérieure et nous livre cette année leur premier MCD pour tenter de s’extraire de l’underground germanique, comme le suggère la pochette de ce
Destructive Intent.
Pas de doute sur la marchandise, les allemands proposent un death metal véloce et très proche de la scène US des années 90. Le groupe ratisse large, de la première vague du début de la décennie jusqu’à la renaissance du genre dans les années 98-99, avec un sens du riff emprunté aux mastodontes américains comme
Suffocation,
Deicide ou
Morbid Angel. Rouven délivre quant à lui une performance vocale irréprochable, avec un growl profond et quelques screams bien sentis.
Dès "Prelude to
Perdition", la formation nous plonge dans une atmosphère oppressante et morbide (qui sera maintenue grâce aux bonnes interludes "Invocation I et II"), avec un premier riff directement emprunté à
Incantation, le tout sublimé par les premiers screams blasphématoires de Rouven. Première constatation : le groupe bénéficie d’une production à la fois puissante, équilibrée et pourtant très organique. Les blasts de Totte sont aussi bien mis en valeur que les parties plus sombres proposées par la paire de guitaristes comme sur le riff central d’"
Extinction Machine". La maîtrise technique du groupe est bien employée, et couplée à des parties de Death plus primaires, permet la mise en place de morceaux très rapides comme "Irreversible Soul Consumption" où certains passages directement issus de l'héritage
Morbid Angel côtoient ceux d'
Origin. Cette dernière influence se retrouve également sur quelques riffs de "Staring
Beyond the Edge of Time" ou "
Veil of Ignorance", morceaux également pourvus de bons solos mélodiques de très bonne facture, en opposition avec les déluges de notes inaudibles saupoudrés de vibrato proposés par la plupart des formations de Death actuelles.
Même si globalement le groupe axe sa musique sur la vitesse et l’intensité, les quelques breaks Thrash disséminés sur la plupart des morceaux sont de qualité à l’image de ceux des deux derniers morceaux du MCD, "
Veil of Ignorance" et "Masks of
Sorrow" (ce dernier est d’ailleurs d’une grande richesse et d’un groove impressionnant).
Dehuman Reign est donc un groupe à surveiller dans le vivier Death européen tout comme ses confrères allemands de
Sulphur Aeon et Revel in
Flesh, tous 3 signés chez FDA Rekotz. Même si les diverses influences de la formation sont perceptibles, le groupe réussit le tour de force d’associer l’intégralité de ses riffs, pourtant très variés, dans un ensemble cohérent et bien mis en valeur par une très bonne production. Le cadavre n’a plus qu’à s’extraire totalement de sa tombe pour dévoiler tout son potentiel et nous livrer un premier album à la hauteur de ce MCD.
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