Destined Ways

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17/20
Nom du groupe Neopera
Nom de l'album Destined Ways
Type Album
Date de parution 11 Juillet 2014
Labels Ear Music
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 The Marvel of Chimera
 03:49
2.
 A Call to Arms
 04:54
3.
 Remote
 05:02
4.
 Destined Ways
 04:30
5.
 Falling Water
 03:02
6.
 The Greed
 06:33
7.
 Error
 06:07
8.
 Last Pantomime
 05:00
9.
 Equilibria
 04:46
10.
 Requiem
 01:50
11.
 Song of Revenge
 03:00
12.
 The Unspeakable
 04:37

Durée totale : 53:10

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Neopera


Chronique @ ericb4

26 Janvier 2023

Premiers émois et premier coup de maître insufflé par le combo teuton...

Encore une énième formation de metal symphonique à chant féminin, sans doute vouée comme tant de ses pairs à une disparition prématurée des tabloïds, me direz-vous, et vous auriez probablement raison... à quelques nuances près toutefois ! Impulsé par une furieuse envie d'en découdre et par les talents savamment conjugués de ses membres, le fringant quintet pourrait bien déjouer ce sombre pronostic. A l'heure où sévissent les Epica, Nightwish, Xandria, Within Temptation, Leaves' Eyes et autres Delain, quelles seraient alors les chances pour ce nouvel entrant de s'y illustrer à son tour ? A l'instar de Sleeping Romance, pourrait-il dores et déjà se muer en un sérieux espoir de ce si concurrentiel espace metal ?

Conscient des enjeux et des risques encourus à chercher coûte que coûte à faire entendre sa voix, le combo teuton aura précisément laissé le temps nécessaire à ses partitions de gagner en maturité compositionnelle et scripturale. Ainsi, créé à Hambourg en 2010, le collectif allemand accouchera finalement de son premier bébé, « Destined Ways », quatre longues années plus tard. Aussi effeuille-t-on une galette généreuse de ses 12 pistes égrainées sur un ruban auditif de 53 minutes, signée chez le puissant label allemand earMusic. Désireux de mettre les petits plats dans les grands, le groupe a confié production, enregistrement, mixage et mastering à Eike Freese, qui n'est autre que le guitariste/vocaliste de Dark Age et le propriétaire des Hammer Studios, à Hambourg (Gamma Ray, In Arkadia, Lonewolf, Negator, Torment...). En découle une belle profondeur de champ acoustique et des finitions passées au crible. S'y ajoutent des arrangements orchestraux de bonne facture, signés Corvin Bahn, le claviériste/vocaliste de Crystal Breed. Excusez du peu !

A bord du navire, nous accueillent : son fondateur, le guitariste et parolier Jörn Schubert (Dark Age, ex-Holy Moses), le bassiste Dirk Schlächter (Gamma Ray), ainsi qu'un trio oratoire de contraste unifiant les empreintes vocales de la mezzo-soprano Nina Jiers, du baryton Thorsten Schuck et du screamer Mirko Gluschke. Avec le concours, pour l'occasion, d' André Schumann (Dark Age, ex-Stormwarrior) à la batterie, Corvin Bahn aux claviers, Eike Freese aux screams, Henjo Richter (Gamma Ray, ex-Avantasia) à la guitare et de Guiomar Espiñeira Pandelo (Sons Of Seasons) à la flûte. Ainsi pourvu, le combo nous immerge au cœur d'un metal symphonique aux relents opératique et death mélodique, où les influences d'Epica, Nightwish, Therion, Aesma Daeva, Tristania, Draconian, Sonata Arctica et Amberian Dawn se font tour à tour sentir. Mais embarquons sans plus attendre pour une croisière, espérons-le, ponctuée de terres d'abondance...

C'est le plus souvent sur une mer démontée que s'effectue la traversée, nos acolytes parvenant alors à trouver les clés pour nous rallier à leur cause. Ainsi, un headbang bien senti sera déclenché sous le joug des rageurs et métronomiques coups de boutoir assénés par « The Marvel of Chimera » ; à mi-chemin entre Epica et Tristania, mis à l'honneur par nos trois vocalistes patentés tout en recelant un refrain immersif à souhait. ce saillant et organique up tempo aux riffs corrosifs, à mi-chemin entre Epica et Tristania, ne se quittera qu'à regret. Dans cette dynamique, on retiendra également l'impulsif et ''therionien'' « Destined Ways » tant pour son enveloppante sente mélodique, où se greffent les limpides modulations de Nina et de Thorsten, que pour son flamboyant solo de guitare à mi-morceau.

Dans une même dynamique mais plus volontiers estampés death mélodique, d'autres plages pourront à leur tour nous prendre dans leurs filets. Ainsi, on ne mettra qu'une poignée de secondes pour se voir assailli, voire transpercé par les screams glaçants jaillissant des entrailles de « Remote » ; un ''tristanien'' up tempo aux virulentes frappes, où s'insinuent les envolées lyriques de la belle, alors escortée par un bataillon de choeurs. On ne sera guère moins bringuebalé par « Equilibria », un diluvien méfait à la confluence de Tristania, Draconian et Therion. Calé sur un martelant tapping et n'ayant de cesse de nous secouer par ses intarissables attaques percussives, le trépident propos power symphonique aux relents death gothique maintient l'attention constante de bout en bout de notre périple. Enfin, le tempétueux et corrosif « Song of Revenge », quant à lui, laisse vagabonder le screamer à sa guise, alors secondé par des choeurs en faction. Frissons garantis, là encore !

Quand la cadence se fait un tantinet plus mesurée, la troupe trouve à nouveau les arguments pour nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, tout d'abord, « A Call to Arms », ''therionien'' mid tempo aux riffs crochetés et calé sur une mélodicité toute de fines nuances cousue. Jouissant de deux vibrants soli de guitare et d'enchaînements intra piste ultra sécurisés, harmonisant parallèlement les cristallines inflexions de la mezzo-soprano et les chatoyantes impulsions du baryton, l'opératique méfait ne saurait être esquivé. On pourra non moins s'orienter vers « The Unspeakable », low/mid tempo au carrefour entre Aesma Daeva et Therion, et ce, au regard de son entêtant refrain mis en exergue par ce même duo en parfaite osmose et d'un final rehaussé d'un vibrant solo de guitare.

Lorsque l'atmosphère se fait plus feutrée, nos compères se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Falling Water », ballade à-rythmique d'une sensibilité à fleur de peau, que n'auraient nullement reniée ni Epica ni Xandria. Infiltré de délicats arpèges au piano voguant sur d'ondulantes nappes synthétiques, et encensé par les hypnotiques volutes de la maîtresse de cérémonie, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive. On ne sera guère moins happé par les invitantes séries d'accords émanant de « Last Pantomime », une power ballade pétrie d'élégance dans la lignée de Sonata Arctica ; Relevée de main de maître par les magnétiques ondulations du baryton, dont les oscillations pourraient alors rappeler celles de Tony Kakko, la caressante aubade comblera les plus exigeantes des attentes de l'aficionado du genre intimiste. Enfin, s'il nous mène en des espaces ouatés propices au total enivrement de nos sens, le cruel manque d'allonge qu'il nous impose pourrait empêcher le bien-nommé « Requiem » de recueillir l'adhésion.

Mais ce serait à l'aune de leurs pièces en actes symphonico-progressives que nos acolytes seraient au faîte de leur art. Ce que révèle, d'une part, « The Greed », fresque polyrythmique dans le sillage coalisé de Therion, Epica et Draconian, déroulant ses quelque 6:33 minutes d'un spectacle opératique et romanesque ; surmonté d'un poignant trio vocal, au sein duquel s'illustre Eike Freese en qualité de screamer, agrémenté de la flûte gracile de Guiomar Espiñeira Pandelo, d'un fin legato à la lead guitare et de sensibles gammes au piano, le luxuriant manifeste n'aura pas tari d'armes effilées pour asseoir sa défense. Dans cette même veine, l'opulent et théâtral « Error », lui, se fait un poil plus incisif et tourmenté, offrant par là même de saisissants effets de contraste rythmique et oratoire. S'égrainant sur un sillon mélodique aussi finement sculpté qu'accrocheur, le poignant effort poussera à une remise en selle en fin de parcours. Et ce ne se sera pas le fuligineux solo de guitare signé Henjo Richter qui nous déboutera de cette gemme, loin s'en faut.

Au final, ce premier essai interpelle à la fois par un éclectisme stylistique savamment orchestré, une ingénierie du son plutôt soignée, les fines ciselures de ses lignes mélodiques et par le brio technique affiché par chacun des artistes impliqués. Ayant veillé à varier ses phases rythmiques comme ses ambiances, ses joutes oratoires et ses exercices de style, y adjoignant, en prime, un petit supplément d'âme, le combo allemand place dores et déjà la barre haut. D'aucuns auraient sans doute espéré voir inscrit un zeste d'originalité supplémentaire dans un set de partitions resté somme toute fidèle aux codes inhérents à ce registre metal. Mais pour un premier jet, nos acolytes s'en sortent très honorablement, nous octroyant un méfait aussi fringant que luxuriant, n'accusant pas l'ombre d'une irrégularité ou d'une frustrante zone de remplissage. De quoi nous inciter à aller jusqu'à la note ultime de l'opus et placer dès lors l'inspiré collectif parmi les sérieux espoirs du metal symphonique à chant pluriel. Premiers émois et premier coup de maître insufflé par le combo teuton...

2 Commentaires

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MetalSonic99 - 27 Janvier 2023:

C'est même très très très très Epica! Néanmoins chapeau car c'est vraiment bon! Je ne pense pas qu'ils vont disparaître aussi vite que d'autres!

Encore merci pour cette chronique 

ericb4 - 29 Janvier 2023:

Merci à toi. Je partage ton avis ; ce groupe a d'ailleurs sorti 2 EP depuis, qui semblent tenir toutes leurs promesses. J'en reparlerai d'ici peu...

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