The
Sweet, un des groupes majeurs des années 70.
1974 est une année doublement importante pour le groupe, puisque après avoir marqué les esprits avec "
Sweet Fanny Adams" en avril, le groupe enfonce le clou en novembre en sortant le non moins marquant "
Desolation Boulevard".
Le groupe se présente alors sous le line-up classique qui fit son succès : Brian Connolly, Andy Scott, Steve Priest et Mick
Tucker. Scott et Priest continuent encore et toujours l’aventure
Sweet, reprenant sur scène, années après années, des standards qui n’ont (presque) pas pris une ride. Cependant les 2 compères ne jouent plus ensemble. De nos jours on retrouve donc 2 "versions" différentes du groupe : 'Andy Scott's
Sweet' et 'Steve Priest's
Sweet'...
Mais revenons en 1974, et concentrons-nous sur ce boulevard de la désolation. Il faut savoir que cet album est sorti en 2 éditions : une pour l’Europe et une autre pour les Etats-Unis, différentes tant au niveau de la tracklist que de la pochette. Ma chronique sera basée sur l'édition européenne de l'album, et je vous glisserais un petit mot sur l’édition américaine à la fin de mon développement.
Le premier titre à voir ici est donc « The
Six Teens ». Ce morceau fonctionne sur l’opposition. La mélodie se fait douce et chaleureuse sur les refrains, et se montre pesante voir menaçante et oppressante sur les couplets. Un titre surprenant dans sa construction, mais éminemment réussi.
Par la suite, cet album marquera par la variété des ambiances musicales rencontrées. Des titres comme « Turn It
Down » et «
Fox on the Run » (qui est désormais l’un des grands classiques du groupe) ressemblent musicalement parlant au
Hard-Rock/Glam que produisait aussi
Slade à l’époque, les 2 groupes se faisant d’ailleurs une certaines concurrence à ce niveau-là. On y retrouve des riffs simples et groovy, et des refrains entraînants et facilement mémorisables. « Solid Gold Brass » reprend aussi en partie cette ambiance "Sladienne", mais couple cela avec des parties rythmiques et un solo que
Deep Purple aurait sans doute apprécié.
Puisque qu’on parle de
Deep Purple, parlons de « Man With a Golden Arm ». Titre quasi-instrumental (composée par Elmer Bernstein) qui, après une intro jazzy où les cuivres s’en donnent à cœur joie, nous propose toute une superposition de riff, de soli et de rythmiques, ainsi que quelques lignes de chant (2 phrases...), et surtout un (long) solo de batterie que
Ian Paice et sa bande n’auraient encore une fois pas renié. Ce morceau a aussi quelque chose de
Led Zeppelin sur certains passages.
Le groupe se la joue également Rock psychédélique, rappelant que les années 60 ne sont pas très loin derrière. On a ainsi droit à « Medussa », dont le solo rappelle immanquablement ce qui se faisait sur la scène de Woodstock 5 ans auparavant, et «
Lady Starlight », une ballade acoustique aux teintes psychées, faisant penser aux Beatles (époque " Sgt. Pepper's").
Un morceau comme «
Breakdown » développe un son proche de celui de leurs compatriotes de Queen. On y trouve les signes caractéristiques des compositions de Mercury, May, Deacon et Taylor tels que les structures progressives des couplets, et les chœurs aigus sur les refrains.
L’album se finit par une reprise de l’un des plus grands standards du Rock, le fameux « My Generation » des Who. Une reprise réussie, mais qui ne s'éloigne pas de l’original. On notera tout de même les soli de basse joliment exécutés.
Chose promise, chose due : penchons-nous maintenant d’un peu plus près sur l’édition américaine. Sur cette dernière, on compte uniquement 3 titres de l’édition européenne, dont «
Fox on the Run » présenté là dans une version moins
Hard-Rock. En effet, l’ajout de synthé et de chœurs lui donnent ici un côté beaucoup plus Pop et enjoué.
On retrouve aussi 5 chansons issues de "
Sweet Fanny Adams". Ce dernier n’avait pas été commercialisé outre-Atlantique, et le groupe en profite donc pour diffuser des bombes telles que « Set Me Free » et « A.C.D.C. » sur le marché américain. Enfin, on trouve 2 inédits : le Rock’n’Roll « I Wanna Be Committed » et le plus gros "hit" du groupe, j’ai nommé «
Ballroom Blitz » qui atteindra la 5éme place au "U.S. Billboard Hot 100".
Au final, cet album nous offre un panorama plutôt complet de ce qui se faisait en matière de Rock (au sens large du terme) à l’époque. Le groupe se ballade ainsi au gré des styles musicaux, entre classicisme et modernisme, faisant preuve d’une polyvalence assez remarquable pour nous livrer à chaque fois de bons titres très efficaces dans leur genre.
18/20
RIP Brian Connolly & Mick
Tucker
shimix
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