Quelques mois à peine après la sortie des
Premiers Chants, voilà qu’
Ossuaire remet le couvert, bien décidé à enfoncer définitivement le clou dans le cercueil pourrissant du Christ et de toute la chrétienté. Révélé en avril par un très bon premier album bien dans la tradition québécoise, le nouveau poulain de
Sepulchral Productions achève ainsi sans perdre de temps son diptyque et vient définitivement clôturer l’histoire de La Grande Apostie avec ce deuxième album logiquement intitulé
Derniers Chants.
Effectivement, tant d’un point de vue musical que visuel et thématique, la continuation est plus qu’évidente : même tons gris de la pochette, mêmes éructations graves et grondantes en français qui chantent la déchéance de la chrétienté au profit de l’hérésie et de la haine, mêmes riffs tranchants et froids ponctuellement apaisés par des trouées acoustiques, même blasts rapides et mécaniques qui renforcent cette noirceur et cette ambiance d’apocalypse, même violence belle et hypnotique, ces Premiers et
Derniers Chants sont incontestablement du même tonneau et l’on pourrait même croire qu’ils sont été composés en même temps tant la ressemblance entre les deux albums est forte.
Le quatuor offre toujours ce black metal sombre et intense, avec des tempi majoritairement rapides (Sous l’Autel des Immaculés avec ce blast dominant, qui vient magnifier ce riffing au feeling épique et mélancolique) et cette aura blasphématoire exhalée par la voix rauque et haineuse de Hérésiarque. Le tempo sait aussi ralentir (L’Oeil-Sang, avec ces riffs traînants et son mid permanent) mais dans les deux cas, les Québécois mettent un point d’honneur à développer cette ambiance à la fois sombre et mystérieuse aux relents de sépulcre et d’encens (le court interlude instrumental Elévation, avec ses choeurs et ses arpèges acoustiques, la fin menaçante et presque ambiant de L’Oeil-Sang, le début de
Derniers Chants, solennel et incantatoire).
Certes, ce deuxième volet surprend moins, mais il est de qualité égale à son prédécesseur, avec des riffs toujours aussi accrocheurs (A l’Ombre du Très-Haut, Sous l’Autel des Immaculés). Tout juste pourra-t-on reprocher l’agencement des titres, l’album se terminant par les deux compositions les plus longues (L’Oeil-Sang, qui manque d’intensité et traîne un peu en longueur, et
Derniers Chants, conclusion magistrale qui synthétise parfaitement tout l’art d’
Ossuaire, de respectivement 11,06 et 11,43 minutes), ce qui casse un peu le rythme de la galette, ainsi qu’une certaine redondance de l’ensemble de l’œuvre, tellement la similitude entre les deux volets est forte.
Quoi qu’il en soit, il va sans dire que les amateurs du premier album d’
Ossuaire apprécieront celui-ci à sa juste valeur et se délecteront du prolongement du blasphème. Il semblerait que la chrétienté soit définitivement tombée, morte et enterrée, gisant désormais dans la poussière de l’oubli et le charnier de l’ossuaire. Puissent ces
Derniers Chants lui servir d’oraison funèbre et aider l’homme à briser les jougs du dogme pour s’élever vers la lumière libertaire de l’Antéchrist…
Amen !
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