Demo 2015

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14/20
Nom du groupe Once
Nom de l'album Demo 2015
Type Demo
Date de parution 25 Novembre 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Once
Ecouter08:27
2.
 Forbidden
Ecouter03:56
3.
 Crying Angel's Lullaby
Ecouter04:56

Durée totale : 17:19

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Once



Chronique @ ericb4

11 Octobre 2015

Des premiers pas prometteurs, déjà annonciateurs d'un projet au long terme...

En pays germain, si la relève d'un certain Nightwish semble assurée à l'instar d'Elvellon, d'autres formations concurrentes s'insinueraient davantage dans la veine d'Epica. C'est précisément ce à quoi aspire Once, jeune groupe de metal symphonique, désireux, lui aussi, de faire ouïr et disséminer auprès d'un auditorat élargi ses propres gammes, affriolantes et soyeuses à la fois. Un travail d'orfèvre nous attend déjà à l'aune de leur première démo, laconique mais efficace bande auditive, n'offrant guère plus de dix-sept minutes que se partagent les trois seules et ragoûtantes pistes octroyées. Lorsqu'on découvre une qualité d'enregistrement convaincante jusque dans les moindres détails, celle-ci n'ayant d'égal que celle d'un mixage parfaitement équilibrant, on comprend que le quartet n'a pas plaint sa peine, écartant de fait toute approximation, tout en annonçant déjà la couleur de ses ambitions.

Les compositions d'obédience metal symphonique mélodique, à la touche heavy, s'avèrent techniquement complexes, avec une attention particulière accordée aux arrangements, nous permettant de jouir pleinement d'une confondante immersion orchestrale. Et ce, tout en n'omettant jamais de suivre des schémas mélodiques accueillants, avec quelques effets de surprise et coups de théâtre opportunément placés. Elles sont à l'image d'un travail de cohésion instrumentale remarquable de précision et d'emphase, suivant des portées finement transcrites et scrupuleusement restituées. On les doit aux talents coordonnés de nos quatre acolytes, ayant composé le combo dès le début, en 2012, à savoir : Alina Lesnik, parolière aux lignes d'écriture délicates et mezzo-soprano au timbre chatoyant, non sans rappeler Simone Simons (Epica) ; Frank Wypchol, compositeur inspiré et fin claviériste ; Marco Paulzen, guitariste au picking redoutable et vocaliste et Alexander Hey, batteur pour qui, fûts, cymbales et double-caisses n'ont plus de secrets. Pénétrons, dès lors, dans les arcanes de cette menue rondelle, que l'on suit comme un mini metal-opéra, pour en retirer la substantifique moelle.

Dans l'agencement des morceaux de la tracklist, on perçoit déjà un premier souci d'originalité. En effet, rares sont les formations à commencer à entonner leur premier refrain sur une piste emphatique. Sans trembler, c'est précisément ce par quoi le groupe entame son programme. Fresque et titre éponyme de la démo, dans la lignée d'une piste calibrée pour un metal opéra, « Once » déploie majestueusement son infiltrante assise orchestrale et ses choeurs en faction, sous le joug de murmures de la belle, celle-ci ne tardant pas à révéler ses claires et puissantes impulsions, partiellement assistée d'un growler caverneux en demi-teinte. Pas de doute, on a prestement le sentiment de pénétrer au cœur d'un spectacle fort en émotions, et la suite du parcours auditif ne nous démentira pas, loin s'en faut. Telle Simone, Alina parvient à nous enchanter de ses patines vocales mordorées et aux modulations teintées d'angélisme, jusqu'à atteindre quelques notes célestes, accessibles seulement à une minorité de ses consoeurs. On se fait aspirer, parallèlement, tant par la densité du parterre instrumental que par un fringant solo de guitare. Le cheminement harmonique est nuancé, ne se laissant dompter qu'au fil de plusieurs écoutes. C'est dire que le collectif teuton n'a nullement cédé à la facilité mélodique reposant sur de douillets couplets pour tenter de nous séduire, mais plutôt pris soin de sculpter chaque recoin de son espace acoustique, pour nous convier à une époustouflante mise en condition. Et le résultat dépasse même nos espérances, tant cette pièce se voit consolidée de toutes parts, pour nous offrir la quintessence de ce que pourraient nous dispenser, pour l'heure, de rares formations plus aguerries dans cet exercice. Autant dire que les débuts du combo sont déjà très prometteurs.

Dans une autre logique, le groupe a opté pour un format de piste plus conforme aux attentes d'un auditorat étoffé. Ainsi, d'inspiration heavy symphonique, « Forbidden », plage flamboyante et fouettante, rappelle immanquablement son modèle identificatoire principal, même si le groupe a aussi pu être inspiré par les arpèges de Nightwish ou les gammes de Within Temptation. Entraînant, déployant une muraille synthétique somptueuse, nous plaçant au sein d'une instrumentation élaborée avec justesse, ce titre délivre ses savoureux couplets pour nous conduire vers des refrains immersifs. Difficile de résister à l'appel de la sirène alors que la lead guitare ne nous lâche pas d'un iota et qu'un tapping discret mais martelant s'imprime avec naturel dans ce revigorant passage. Des variations inattendues et habilement mises en lumière par la jeune diva renferment quelques séries de notes aptes à l'éveil inconditionnel de nos sens. Carton plein, donc, pour un titre qui convolerait dans la catégorie des hits en puissance.

Comme pour nous amener à bon port en toute sérénité, c'est sous l'impact de quelques mots bleus judicieusement échafaudés et déroulés sur un tapis de velours que s'opère la fin de la courte traversée. Ainsi, « Crying Angel's Lullaby » est une ravissante ballade qui n'aurait rien à envier aux meilleures de ses illustres prédécesseurs, tant le lumineux cheminement mélodique est précis dans son tracé, et les accords envoûtants que nous distille une instrumentation progressive, devenant aussi pléthorique qu'invasive. Comment résister à cette débauche de moments d'émotions, qui en happeront plus d'un, la belle parachevant de nous retenir, notamment par ses prestations en voix de tête, avec une rare capacité à s'autoriser à flirter avec « la note qui tue » ? Sans oublier ses inflexions dans les notes à basse tonalité, félines jusqu'au bout des ongles. Bref, un savoureux moment de tendresse à parcourir et à éprouver, pour en mesurer tous les effets...

Malgré la brièveté du message musical, on a comme le sentiment qu'une nouvelle étoile est née. Une poignée de minutes, à peine, suffit à nous faire comprendre que le combo en a sous le pied. La plupart des compartiments du genre sont déjà explorés, avec quelques variations rythmiques et atmosphériques non dénuées d'intérêt. De plus, peu de notes parasites, ni d'enchaînements inter et intra pistes malhabiles ne se font sentir tout le long, témoignant ainsi d'un professionnalisme indéfectible de la part de la petite troupe. Cela dit, encore un peu trop proches de leur modèle, il leur faudra s'en détacher peu à peu pour assoir une identité propre qui, pour l'instant, à du mal à se dessiner. Cependant, dotés de telles facultés techniques et logistiques, les attentes d'un auditorat élargi, et de plus en plus exigeant, seront très probablement comblées. Pour encenser davantage le tympan, il leur serait souhaitable, désormais, de concentrer davantage leurs efforts sur la dimension artistique de leur projet, qu'on espère voir se concrétiser par un album full length. Nul doute qu'une palette étoffée de plages qui se succèdent de façon cohérente sur un ruban auditif plus long sera susceptible de recueillir l'adhésion d'un nombre croissant de fans. On attend le prochain épisode non sans une certaine impatience...

4 Commentaires

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MoonlightShadow - 11 Octobre 2015: Je trouve ça dérangeant. J'ai cliqué sur cette chronique en pensant tomber sur un nouveau projet de Simone Simons. Pourquoi je trouve ça dérangeant ? Je ne sais même pas si dérangeant est le mot, peut être qu'affligeant est trop fort mais je ne vois vraiment pas l'intérêt pour ce jeune groupe, ou en tout cas pour cette jeune femme qui semble être la chanteuse, d'etre une sorte de sosie de Simone !
Sans rire, j'espère que mon admiration pour Epica ne détruit pas ma subjectivité mais on ne peut pas mettre une photo comme ça et ne pas penser à elle.


On est déjà face à un jeune groupe de metal symphonique qui s'appelle Once mais on se retrouve en plus face à une sorte de sosie allemand de Simone Simons... Quel est l'intérêt ?


Bon, je me suis dit, même si l'imagerie est de base douteuse, jetons une oreille ! Eh bien je suis très vite allée récupérer mon organe car on se retrouve face à un énième groupe de metal symphonique plan plan.
Alors si on prend en compte ça et qu'on rajoute un nom qui, non content d'afficher clairement ses références, s'additionne à une imagerie clairement pompée sur une deuxième référence... Je trouve ça pauvre, et malheureux.
ericb4 - 11 Octobre 2015: Je comprends le sentiment de fond habitant cette observation et je le respecte. Tu as bien fait d'intervenir et je t'en remercie. Quelques nuances sur le fond seraient néanmoins à apporter à ce postulat. Passons sur l'artwork, qui n'est pas le point à retenir sur cette première offrande. Attachons-nous plutôt au contenu pour lui-même.

Alors, juste pour précision, ce groupe suit, en effet, les traces techniques de son modèle identificatoire, mais ne s'y réduit pas exclusivement. Si les talents d'Alina peuvent rappeler Simone, sur les lignes de chant en voix de tête, quelques nuances de tonalité dans les médiums, perceptibles à l'issue de nombreuses écoutes attentives, concentrées et dans des conditions optimales de réception, témoignent d'une identité vocale déjà stable et qui s'affirmera au fur et à mesure de son évolution. Elle dispose, de fait, d'une marge de progression importante. Celle-ci ne nie pas son admiration pour le groupe d'influence, qui n'est pas le seul à l'avoir inspirée. Mais, le travail vocal entrepris va l'amener peu à peu à livrer sa propre signature.

D'ailleurs, le projet est voué à perdurer, à l'aune d'un full length en préparation. Certes, le message musical est un peu laconique pour le moment, mais les aptitudes avérées de l'interprète ainsi que la dimension technique du corps instrumental sont déjà appréciées Outre-Rhin par un public déjà habitué aux groupes majeurs du metal symphonique à chant féminin, dont Epica (groupe que je suis depuis ses débuts et déjà chroniqué).

Ils seraient pressentis comme les concurrents directs d'Elvellon, en Allemagne, parmi les jeunes formations montantes, faisant montre d'un potentiel global non sans mérites, loin s'en faut.

Après une analyse approfondie, les détails les plus subtils intrinsèques à la production d'ensemble ne laissent planer aucun doute quant à leurs prérogatives. Que certains n'y adhèrent pas, c'est une chose, mais tenter de décrédibiliser un projet qui s'est laissé le temps nécessaire à sa maturité pour nous offrir un rendu tout de même assez solide pour une première approche, est une entreprise délicate dans son principe d'émission. C'est suffisamment rare parmi tous ceux que je découvre jour après jour, et il y en a, pour le souligner.

Ici, le riffing a été repensé justement pour ne pas en reproduire d'autres déjà appréhendés, les rythmiques variées et appliquées à des ambiances permettant d'apprécier les caractéristiques du propos pris dans son jus et dans sa dynamique propre. De plus, l'énergie de fond déployée est volontairement dosée, où la souplesse percussive et les lignes mélodiques épurées de tout parasitage sont de mise. On frappe, dès lors, "autrement" que ne le ferait une partie de la concurrence. Par moments, il y a quelques accords qu'on pourrait retrouver ailleurs, mais l'assise orchestrale se veut en phase avec son objet, parfaitement ajustée, avec quelques contrastes et breaks bien amenés, peu entendus pour certains.

A l'écoute de nombre de formations de tous horizons de cette obédience metal, depuis de nombreuses années, j'ai des raisons de penser que le groupe saura suivre une voie qui le démarquera à la fois de sa source d'influence principale et de ses homologues stylistiques. Il y en a d'autres, certes, mais de qualité inégale. Celui-ci, en revanche, n'a pas failli à ses premières ambitions. Il lui faudra, en revanche, gagner en épaisseur artistique, ce qui se travaille, s'expérimente mais n'est pas inéluctable. Alors, lorsqu'on écoutera "Once" on ne pensera plus "Epica". On risquera d'être surpris de découvrir l'étendue de la palette offerte par le combo teuton. En attendant, cette rondelle permettra déjà de réjouir quelques tympans réceptifs à l'émergence d'un groupe que nul n'a vu venir. A écouter pour lui-même, sans être tenté par une quelconque entreprise de comparaison.
MoonlightShadow - 12 Octobre 2015: Je ne cherche en rien à les décrédibiliser et je te fais entièrement confiance pour l'analyse, tes connaissances en matière de metal symphonique surpassant très largement les miennes !
Je me suis sans doute quelque peut submerger par l'émotion à la vue de cette demo. Peut être le mot "maladresse" conviendrait mieux à ce jeune groupe ?

Mais, si l'on peut en effet applaudir l'effort et l'envie derrière se projet (car il en faut, et pas qu'un peu), je trouve tout de même ça dommage de se rattacher à des choses connues de tous et qui les touche personnellement.
Qu'ils perdurent, je te fais confiance pour le sentir mais j'espère pour eux qu'ils oseront développer leur propre univers et se détacher de leur modèles qui risqueraient de trop vite leur coller à la peau.
Tu connais je pense comme moi la ferveur de la presse et, généralement, dès que certaines influences sont trop présentes, elles peuvent coller à l'image d'un groupe à vie. Surtout que dans le metal symphonique, les mêmes influences sont toujours, toujours cités.

La musique c'est autre chose. Je n'aime pas personnellement mais je ne saurais en aucun cas juger les musiciens qui ne sont pas mauvais. Ce n'est juste pas ma tasse de thé disons et, contrairement à ce que tu disais, le ressemblance vocale entre cette jeune chanteuse et Simone ne m'a pas frappée outre mesure, c'est vraiment l'imagerie du groupe qui m'a presque fait bondir !
ericb4 - 12 Octobre 2015: Merci pour ta réaction et toutes ces précisions relatives à ton point de vue, que je partage sur la question des sources d'influence. Qu'on n'apprécie pas vraiment un groupe pour ce qu'il dégage ou représente, consciemment ou non, je peux le comprendre. Pas de soucis.

Ils ont tenté un premier jet qui les fait se rapprocher de leur modèle, parfois un peu trop, j'en conviens. Mais, ils vont peu à peu s'en détacher à l'instar de leur prochain full length, qui ne devrait pas sortir avant 2016. Les recoupements des sources dont je dispose me permettent de l'affirmer.

Effectivement, certains groupes parmi les nouveaux venus ont du mal à se départir de leur source principale, ce qui risque, à terme, de ne pas les voir perdurer. Ce qui est dommage au vu de leurs qualités qui n'ont échappé qu'à peu de monde.

Il y a eu pas mal de rapprochements de Nightwish, comme tu l'as sûrement entendu chez quelques groupes mineurs. Groupe essentiel qui fait école notamment chez les formations sud-américaines (à voir sur le forum des déesses). Parfois Epica y a fait aussi des émules, mais peu se sont rapprochés autant du combo néerlandais que nos jeunes Teutons. Mais qui peut prétendre ne pas avoir succombé à la tentation de la mise en parallèle ? Si tu savais...

Un problème de signature artistique qui devrait s'estomper et d'autant plus valoriser leur projet. Certains ont déjà compris qu'ils recèlent bien des compétences, à commencer par le professionnalisme de la production d'ensemble dont ils font preuve. Pour leur jeune âge, peu sont leurs homologues générationnels à en avoir faire autant. J'en connais, et il y en a de plus en plus, mais pas tant que ça pour le moment, à leur stade de développement.

Laissons-leur l'opportunité de nous démontrer l'étendue de leurs talents. En se recentrant sur leurs propres gammes et lignes de chant plus immédiatement identifiables, ils démontreront qu'ils auront su évoluer par rapport à leur démo, qui est à considérer pour ce qu'elle est.

Quelques petites faux-pas de jeunesse, peut-être, mais rien de grave, que d'autres ont connu avant eux, même parmi les formations majeures. Avec eux, il se pourrait que la relève d'Epica soit assurée, comme pour d'autres. Et qui sait, peut-être feront-ils un jour une première partie de l'illustre formation ? Entreprise déjà tentée par d'autres jeunes groupes, plébiscités par Tarja, par exemple. Ce qui a réussi à certains, finalement. Souhaitons-leur le même succès. Ils le méritent, assurément.
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