After Earth

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17/20
Nom du groupe Once
Nom de l'album After Earth
Type Album
Date de parution 19 Octobre 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1.
 Act I (Overture)
 02:04
2.
 Awake
 04:19
3.
 My Masterpiece
 03:40
4.
 The Allure
 03:59
5.
 Distorted Smiles
 03:52
6.
 The Hour of Eden's Fall
 04:45
7.
 Act II (Intermezzo)
 02:12
8.
 My Fairytale
 03:55
9.
 Phenomena
 04:35
10.
 The Sins of Saints
 03:57
11.
 Insane Schemes of Sanity
 04:31
12.
 The Final Stage
 10:18
13.
 Epilogue (A Memento of Our Hiraeth)
 05:51

Durée totale : 57:58

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Once


Chronique @ ericb4

16 Mars 2021

Décollage amorcé en direction de célestes contrées pour l'inspiré combo teuton...

S'il est des formations s'étant laissé le laps de temps nécessaire pour asseoir leur projet sur des bases artistiques et techniques stables, et donc de gagner en maturité compositionnelle au fur et à mesure de l'évolution de leurs gammes, ce talentueux et expérimenté quartet allemand originaire de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, cofondé en 2012 par la parolière et chanteuse Alina Lesnik, le claviériste/orchestrateur Frank Wypchol, le guitariste/bassiste/growler Marco Paulzen et le batteur Alexander Hey, serait assurément du nombre. Déjà à la tête d'un single live, « Acoustic Sessions 2013 », et d'une modeste et tâtonnante mais encourageante démo, « Demo 2015 », le combo teuton est donc loin d'en être à ses balbutiements. Il faudra alors patienter la bagatelle de quatre années pour le voir enfin revenir dans les rangs, et ce, à l'aune de son premier single, « The Hour of Eden's Fall », l'un des 13 titres de leur initial et présent album full length, « After Earth », sorti dans la foulée chez l'éclectique et puissant label allemand Pride And Joy Music. On comprend que le groupe d'outre-Rhin est désormais sur les starting blocks, prêt à en découdre sur un terrain miné...

Dans ce dessein, le collectif originel est resté inchangé. Pour l'occasion, sera requis le fin coup d'archet de la violoniste allemande Shir-Ran Yinon (ex-membre live d' Eluveitie, Suidakra, New Model Army, Cellar Darling, guest chez Delain, Fjoergyn, Abinchova, Realms Of Odoric...). De cette étroite et fructueuse collaboration naît une œuvre metal mélodico-symphonique classique, dont la filiation avec Epica, Xandria, Nightwish, et consorts ne saurait être démentie. Coproduit par Frank et Marco, ce dernier ayant également dispensé les enregistrements, l'ingénierie du son ne souffre que de menues sonorités résiduelles tout en octroyant une belle profondeur de champ acoustique doublée d'un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation. Par ailleurs, l'artwork d'inspiration fantastique dont se nourrit la pochette relève de l'adroit coup de crayon du graphiste chilien Tullius Heuer, déjà sollicité par Delta, Seyminhol, Lechuga, entre autres. Il semblerait dès lors que l'on soit entré dans une toute autre dimension...

S'il est d'usage dans ce registre de voir le rideau s'ouvrir sur un bref et cinématique instrumental, le combo n'a, semble-t-il, pas dérogé à la règle, soit sans y apporter la petite touche qui l'aurait pourtant singularisé de nombre de ses alter ego. Ainsi, de sinueuses rampes synthétiques d'inspiration ''nightwishienne'' ne tardent pas à poindre le bout de leur nez à l'instar de « Act I (Overture) ». Mais il ne s'agit-là que d'une modeste et toutefois engageante mise en bouche, comme pour mieux nous préparer aux successives vagues de submersion qui vont s'abattre sur nous...

S'il ne s'y sont pas réduits exclusivement, nos quatre gladiateurs nous propulsent volontiers sur des charbons ardents et ce, dans la veine stylistique de leurs maîtres inspirateurs, avec, pour effet, de nous retenir plus que de raison. A commencer par le symphonisant « Awake » et le chevaleresque « The Hour of Eden's Fall », mid/up tempi dans la droite lignée percussive d'un Epica de la première cuvée, disséminant d'insoupçonnés et frissonnants changements de tonalité, où les graciles patines de la belle, qui ne sont pas sans rappeler une certaine Simone Simons, n'ont de cesse de faire front aux serpes oratoires de son acolyte de growler. Pourvus de riffs aussi grisants qu'acérés et générant parallèlement un léger mais vibrant tapping, ces deux hits en puissance ne se quitteront qu'à regret. On ne sera guère moins bringuebalé par les assauts répétés d'une fougueuse double grosse caisse ni moins interpellé par les incessants coups de théâtre inscrits dans l'adn de l'impulsif « My Masterpiece » et de l'exalté « The Sins of Saints » ; deux rayonnantes et dévorantes livraisons au carrefour d'Epica et Delain qui pourraient bien ne laisser indemnes qu'une poignée d'irréductibles sceptiques.

En guise de variations atmosphériques, la troupe inscrit dans la trame de l'un des messages musicaux un classieux, virevoltant et pénétrant violon, lui conférant alors une touche à la fois opératique et folk à laquelle on ne s'attendait pas. Ce faisant, c'est d'un battement de cils que l'entêtant refrain mis en exergue par les limpides volutes de la déesse exhalant des entrailles du solaire et tortueux « The Allure » s'inscrira dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. En outre, un saisissant effet de contraste instrumental s'installe, le gracile et libertaire violon ayant pour corollaire une luxuriante et puissante assise orchestrale. Sans doute l'une des gemmes de l'opulent méfait.

Lorsque le convoi instrumental retient un tantinet les chevaux, le collectif trouve à nouveau les clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'atteste, d'une part, le mid tempo syncopé « Phenomena », une énergisante et théâtrale offrande à la confluence de Nightwish et d'Epica. Sous-tendue par de délicats arpèges au piano, témoignant d'enchaînements intra piste des plus sécurisants, relâchant opportunément la pression pour repartir de plus belle, et finissant crescendo, le poignant effort s'avère aussi inattendu qu'efficace mais nullement caricatural. Et la sauce prend sans tarder. Sur un même modus operandi, on ne saurait davantage éluder le romanesque et faussement naïf « Insane Schemes of Sanity », et ce, tant au regard des poignantes montées en voix de tête d'une interprète bien habitée, qui, cette fois, s'apparenteraient à celles de Zora Cock (Blackbriar), qu'en ce qui a trait à ses péripéties, loin de manquer à l'appel.

Quand ils nous mènent en d'apaisants espaces d'expression, nos acolytes, tels des bourreaux des cœurs en bataille, nous adressent leurs mots bleus les plus sensibles, aptes à générer, là encore, la petite larme que l'on tenterait bien de contenir, en vain. Telle l'heureuse rescapée d'une létale tempête dont les sourds grondements d'un tonnerre rageur peinent à s'évanouir, une frêle boîte à musique vient unir son rassurant et métronomique carillon à de soyeuses et ondulantes nappes synthétiques sur « Distorted Smiles » ; une ballade atmosphérique et a-rythmique aux faux airs d'une valse viennoise, mise en habits de soie par les fluides inflexions de la maîtresse de cérémonie, que n'auraient reniée ni Epica, ni Xandria. Mais c'est surtout « My Fairytale » qui remportera la palme. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, recelant un fin legato à la lead guitare et essaimant un entêtant refrain encensé par les troublantes oscillations de la princesse, cette somptueuse et ''delainienne'' ballade aux airs d'un slow qui emballe ne mettra qu'une poignée de secondes pour gagner le cœur de l'aficionado du genre intimiste.

Par ailleurs, nos belligérants se sont attaqués au redoutable registre des fresques symphonico-progressives, rajoutant dès lors une autre corde, et non des moindres, à un arc déjà richement pourvu. Aussi, c'est dans un vaste de champ de turbulences cristallisé par un dispositif orchestral en liesse que nous plongent les quelque 10 minutes de l'épique et opératique « The Final Stage ». Magnifié par les ensorcelantes impulsions de la frontwoman, bénéficiant de ponts technicistes bien amenés, à la complexité contenue et des plus invitants, octroyant parallèlement d'hypnotiques portées échappées d'un violon pétri d'élégance, achevant sa course sur des chapeaux de roue, l'envoûtante pièce en actes est un modèle de progressivité. Une orgiaque et magnétique ronde de saveurs exquises attend donc le chaland, à l'aune d'un propos qui ne manque ni de caractère, ni de panache. Assurément le masterpiece de la galette.

Comme pour nous signifier que le navire ne saurait tarder à arriver à bon port, c'est sur une mer d'huile et à pas de loup que nos hôtes achèvent leur traversée. Aussi, voguant sur d'amples et ondulantes rampes synthétiques, dans le sillage atmosphérique de Vangelis, la lénifiante et sophistiquée outro instrumentale d'inspiration symphonico-cinématique « Epilogue (A Memento of Our Hiraeth) » est une réelle invitation au voyage en d'oniriques contrées. Alors que l'on croyait tout danger à jamais écarté, voilà que quelques gouttes de pluie viennent prestement perler sur le ponton de l'embarcation. Mais il ne s'agit-là que d'un léger crachin, qui ne saurait empêcher le cargo de rejoindre son étape ultime. La boucle est bouclée, de la plus belle des manières...

A l'issue de notre périple, un doux sentiment de plénitude finit par nous étreindre. Diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et oratoire, ouvrant largement sa palette en matière d'exercices de style, insufflé d'une créativité mélodique qui ne saurait lui faire défaut, jouissant en prime d'une très honorable production d'ensemble, l'enjoué et romanesque manifeste s'avère des plus infiltrants. Ayant habilement conjugué les forces en présence et savamment sculpté ses portées, au point de nous inciter à y revenir sitôt l'ultime mesure de la rondelle envolée, c'est dire que le combo allemand a élevé ses exigences esthétiques et techniques d'un cran. Renfermant son lot de pépites, mais à condition d'éluder le dispensable interlude cinématique « Act II (Intermezzo) » et de faire fi de sources d'influence encore prégnantes, le poignant opus dispose de l'arsenal requis pour espérer inscrire dès lors le combo allemand parmi les sérieux espoirs de ce si couru registre metal. Bref, une formation à suivre de près, de très près...

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