Demo

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14/20
Nom du groupe Ertha
Nom de l'album Demo
Type Demo
Date de parution Janvier 2011
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 You Were There
 05:08
2.
 Resurrected
 07:00
3.
 Voiceless Flute
 06:09
4.
 Dominus Hominum
 03:27

Durée totale : 21:44

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Ertha


Chronique @ ericb4

17 Janvier 2016

Une première offrande placée sous le signe d'une prometteuse dynamique...

Une once de fraîche inspiration a traversé les frontières. On voit alors poindre quelques heureuses portées insufflées d'une République Tchèque encore clairsemée en collectifs metal à chanteuse. Et ce, à l'instar d'une fringante et talentueuse formation metal gothique symphonique à chant féminin lyrique aux relents folk. Issu de Prague et créé en 2005, Ertha a foulé la scène locale, avec plus ou moins de réussite à ses débuts, avant de réaliser cette première et menue démo auto-produite, ainsi dénommée, pas moins de six ans après ses balbutiements. On y découvre alors une production à l'insolente insouciance logistique mais inventive et immersive à bien des égards. Menée par Ereis Rayann (chant), suivie d'Eyrah Russe (chant et basse), Greg Jonson (guitare et chant), Rea (claviers), Petr (batterie) et Zelda (violon), cette galette laisse glisser ses quatre pistes pour un parcours initiatique de vingt-deux minutes inspirées à la fois par Visions Of Atlantis sur les rythmiques, Elane pour l'atmosphère folk, Nightwish eu égard à certaines séries d'accords et la patte mélodique d'Evanescence.

Une symbiose entre gothique et folk s'opère, que ce soit en solo ou en duo vocal, exercice de style incitant à la prise de risques mais relevé de main de maître par nos acolytes. D'une part, de subtils arpèges au piano couplés aux volutes d'une sensible flute samplée nous accueillent et semblent ne pas vouloir s'extraire sur « You Were There ». Cet entraînant titre gothique à la touche folk, aux surprenants changements d'atmosphère et au riffing graveleux, dévoile finalement de sculpturaux et invitants couplets et de fines variations de tonalité octroyées par la déesse, dont l'empreinte vocale est à la croisée des chemins entre les montées d'Heidi Parviainen (Dark Sarah, ex-Amberian Dawn) et les notes médianes de Melissa Ferlaak (Echoterra, ex-Visions Of Atlantis). Trois breaks mélodiques, dont un à la patte folk et au délicat élan percussif, s'associent aux jouissives envolées lyriques de la mezzo-soprano pour nous surprendre à chaque fois, le tout s'achevant sur une clôture sereine. D'autre part, dans la mouvance roots d'Elane, rappelant l'univers énigmatique de « The Silver Falls », le progressif et énergique « Dominus Hominum » nous livre un infiltrant duo mixte, jouant habilement sur les effets de contrastes. Assistées par la voix délicatement éraillée et claire de jeune premier de son complice, les inflexions incantatoires de la belle se rapprochent pour l'occasion des premières vocalises de Tarja, comme sur « Angels Fall First », premier album full length de Nightwish. Originalement sous-tendu par un impétueux et infatigable flutiau et quelques accords bienvenus à la lead guitare, ce titre polyrythmique nous plonge au cœur d'une troublante atmosphère crépusculaire, toutefois desservie par une qualité d'enregistrement n'éradiquant qu'imparfaitement les notes parasites.

D'autres moments gothiques, à la lumière plus trouble, avec non moins d'allant et d'effets de surprise attisent notre curiosité. Ainsi, la fresque du skeud, « Resurrected », est une furieuse piste gothique de sept minutes, à la véloce rythmique et aux riffs acérés un poil surmixés, usant de blasts bien amenés. On suit avec entrain les frasques oratoires de la belle dans la veine de Melissa Ferlaak, elle-même rejointe, cette fois, par une growleuse présence. L'ombrageuse bête ne lâche que rarement prise dans cet environnement tourmenté où cassures de rythme, tapping en faction et descentes de toms ne manquent pas à l'appel, selon une régularité métronomique. On ne reprend que rarement son souffle dans cette atmosphère oppressante, non sans évoquer The Birthday Massacre. Là encore, un compartiment exploré avec finesse et sous l'égide d'une péréquation de l'espace sonore entre instrumentation et lignes vocales. On s'en sort, une fois encore, avec les honneurs, en dépit de finitions encore lacunaires.

Rien ne laissait présager de ce qui allait constituer le point d'orgue de l'effort : ses mots bleus. Somptueuse ballade progressive au rythme souple et un poil syncopé, « Voiceless Flute », dans le sillage atmosphérique de Dark Sarah avec un zeste d'Adrana dans le cheminement harmonique, ne manquera pas de faire frissonner les âmes sensibles à cet exercice de style. Une câlinante flute unie à un riffing félin s'insinuent en creux dans une trame mélodique fort plaisante, le long d'harmoniques aussi saisissantes que peu convenues, où la sirène se fait captatrice de nos émotions. Une onde vibratoire nous étreint alors tout le long, permettant à nos sens une libération de toute contingence matérielle. C'est en totale apesanteur que l'on achève cette féérique pérégrination, au sommet de l'ascenseur émotionnel. Comment ne pas céder à la tentation d'y revenir encore une fois ?...

On l'aura compris, il semblerait que l'on détient là un poids lourd du metal gothique à chant féminin en gestation. Ayant veillé à varier ses rythmiques, atmosphères, lignes vocales, harmoniques, sans sacrifier à une touche de technicité instrumentale, au demeurant de bonne facture, ni à une pointe d'originalité, le jeune sextet a également soigné ses textes, totalement solidarisés à leur message musical de fond. Avec tant de qualités, il est néanmoins regrettable de devoir se contenter d'une production souffrant d'un persistant sur-mixage du riffing et d'un manque de profondeur de champ acoustique dû à un enregistrement encore balbutiant et furieusement compressif. Aussi, si l'on parcourt aisément la rondelle d'un seul tenant, en l'absence de matériel hi-fi performant, le pavillon peut finir par accuser une certaine fatigue. Toutefois, selon votre humble serviteur, ces défauts de jeunesse devraient être comblés à l'aune d'un travail en studio plus exigeant encore. En se laissant le temps nécessaire à l'octroi d'un supplément de maturité accolé à leur projet, nos compères pourront alors sérieusement entrer dans la danse et faire partie des valeurs montantes d'un registre pourtant galvaudé. Pour un premier message, le combo devrait néanmoins pouvoir compter sur un auditorat déjà sensibilisé aux gammes et aux arpèges de ses sources d'influence. Dès lors, on attend avec impatience un réel sursaut de leur part à l'instar d'un album full length que l'on espère tout aussi inspiré. Désormais, la balle est dans leur camp...


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