And the Stars Went Out

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15/20
Nom du groupe Ertha
Nom de l'album And the Stars Went Out
Type Album
Date de parution 12 Décembre 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Resurrected
Ecouter06:57
2.
 Angel
Ecouter04:20
3.
 Guiding Star
Ecouter05:41
4.
 Pilgrim
Ecouter05:46
5.
 Voiceless Flute
Ecouter05:23
6.
 Trollbound
Ecouter06:03
7.
 Skymningen
Ecouter01:12
8.
 Where the Wolves Are
Ecouter05:02
9.
 Lost Grace
Ecouter06:45
10.
 Dominus Hominum
Ecouter03:37
11.
 Heavenless
Ecouter04:32

Durée totale : 55:18

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Ertha



Chronique @ ericb4

20 Décembre 2021

Décollage amorcé de l'escadron tchèque pour de célestes contrées...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'une introductive et prometteuse démo, ainsi dénommée, réalisée voilà déjà dix ans, le discret combo tchèque créé à Prague en 2005 revient enfin dans la course. Et ce, à l'aune de son premier et présent album full length, « And the Stars Went Out » ; auto-production généreuse de ses 55 minutes sur lesquelles se succèdent 11 pistes, dont 3 issues de leur étrennant ouvrage. Le temps pour nos acolytes d'affûter leurs gammes, de peaufiner leur production d'ensemble et de publier deux singles – « Pilgrim » en 2017 et « Trollbound » en 2020 – également insérés dans la tracklist de l'opus. A l'instar de cette fraîche livraison, enregistrée, finement mixée et mastérisée par Zdeněk Ondráček (Sonidos, Brno), le collectif serait-il en passe de se hisser parmi les sérieux espoirs du si couru espace metal symphonique à chant féminin ?

Dans ce dessein, un remaniement de fond de son line-up s'est opéré, le combo se voyant désormais emmené par Ereis Rayann (chant, harpe celtique et percussions), suivie d'Eyrah Russe (chant, guitare, basse et contrebasse), Bran (guitares), Petr (claviers et chant) et Zelda (violon, flûte et chant). Avec le concours, pour l'occasion de : Greg Jonson (ex-membre du groupe) aux guitares, à la basse et au chant ; Tonda Gabriel Buček à la guitare ; Lukáš Demele au violon ; Hanka Osifova à la flûte et Veronika Dubská au violoncelle. De cette étroite et fructueuse collaboration naît une œuvre metal symphonique folk à nouveau inspirée à la fois par Visions Of Atlantis sur les rythmiques, Elane, Lyriel et Eluveitie pour l'atmosphère folk, Nightwish eu égard à certaines séries d'accords et la patte mélodique d'Evanescence. Mais embarquons plutôt à bord du vaisseau amiral, pour une croisière au long cours, en quête de quelques pépites essaimées sur notre route...

C'est tout d'abord sur des charbons ardents que se plaît à nous projeter la troupe, non sans parvenir à aspirer le tympan. Ainsi, déployant ses riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique, tout en maintenant une mélodicité toute de nuances cousue et mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène, le ''nightwishien'' up tempo « Angel » ne se quittera qu'à regrets. Dans cette mouvance, s'inscrit également le single « Trollbound », un poignant up tempo power symphonique, non sans rappeler Dark Sarah, encensé par les magnétiques envolées lyriques de la diva, doté d'un martelant tapping, d'un flamboyant solo de guitare et, par effet de contraste, d'une flûte gracile et de growls glaçants. Plus tortueux et énigmatique, dans la veine de Tristania, le mid/up tempo symphonique gothique « Where the Wolves Are », quant à lui, se pare de fulgurantes accélérations du convoi orchestral et des grunts caverneux de Greg Jonson ; un étrange bal des vampires s'offre alors à nous, contrastant avec le bref et classieux instrumental « Skymningen » le précédant, ce dernier laissant entrevoir le troublant violoncelle de Veronika Dubská.

Non moins vitaminés, d'autres espaces d'expression plus volontiers estampés folk sauront, à leur tour, se jouer de nos résistances les plus tenaces. Ce qu'atteste, d'une part, « Guiding Star », jovial mid tempo progressif aux riffs crayeux, à la croisée des chemins entre Nightwish, Lyriel et Eluveitie. Agrémenté de poignants arpèges à la harpe doublés d'un fin legato signé Greg Jonson et du délicat coup d'archet de Lukáš Demele au violon, le troublant méfait ne saurait être éludé par l'aficionado du genre. Dans une même énergie, on retiendra également l'entraînant single « Pilgrim » au regard de son violon libertaire et d'un duo mixte en voix claires en parfaite osmose. Enfin, dans la mouvance roots d'Elane, rappelant l'univers énigmatique de « The Silver Falls », le progressif et énergique « Dominus Hominum », déjà présent sur la démo, nous livre un infiltrant duo mixte, jouant habilement sur les effets de contrastes. Dans cet exercice, les inflexions de la déesse se rapprochent des premières vocalises de Tarja, comme sur « Angels Fall First », premier album full length de Nightwish.

D'autres moments encore, à la coloration gothique, à la lumière plus trouble, avec non moins d'allant et d'effets de surprise attisent notre curiosité. Ainsi, la fresque du méfait, « Resurrected », également issue de la démo, est une furieuse piste gothique de sept minutes, à la véloce rythmique et aux riffs acérés, usant de blasts bien amenés. On suit avec entrain les frasques oratoires de la belle dans la veine de Melissa Ferlaak (Plague Of Stars, ex-Visions Of Atlantis, ex-Aesma Daeva), elle-même rejointe par une growleuse présence. L'ombrageuse bête ne lâche que rarement prise dans cet environnement tourmenté où cassures de rythme, tapping en faction et descentes de toms ne manquent pas à l'appel, selon une régularité métronomique. On ne reprend que rarement son souffle dans cette atmosphère oppressante, non sans évoquer The Birthday Massacre. Là encore, un compartiment exploré avec finesse et sous l'égide d'une péréquation de l'espace sonore entre instrumentation et lignes vocales. On s'en sort, une fois encore, avec les honneurs.

Mais, à l'instar de la démo, ce seraient leurs mots bleus qui constitueraient le point d'orgue de la galette. Somptueuse ballade progressive au rythme souple et un poil syncopé, « Voiceless Flute », dans le sillage atmosphérique de Dark Sarah avec un zeste d'Adrana dans le cheminement harmonique ne manquera pas de faire frissonner les âmes sensibles à cet exercice de style. Un intimiste moment, lui aussi repris de l'introductive rondelle, où une câlinante flûte unie à un riffing félin ainsi qu'au sensible violoncelle de Veronika Dubská s'insinuent en creux dans une trame mélodique fort plaisante, le long d'harmoniques aussi saisissants que peu convenus, où la sirène se fait captatrice de nos émotions. On ne pourra davantage esquiver l' ''elanienne'' ballade folk atmosphérique « Lost Grace » eu égard aux enivrantes inflexions de Greg Jonson coalisées aux fluides patines de sa comparse. A nouveau, une onde vibratoire nous étreint tout le long, permettant à nos sens une libération de toute contingence matérielle. On pourra également se sentir porté par le délicat guitare acoustique/voix de « Heavenless », ballade a-rythmique d'une sensibilité à fleur de peau et empreinte d'authenticité. C'est donc en totale apesanteur que l'on achève cette féérique pérégrination, au sommet de l'ascenseur émotionnel. Comment ne pas céder à la tentation d'y revenir encore une fois ?...

A l'aune de cette luxuriante et poignante offrande, force est d'observer que le combo parvient à maintenir l'attention constante de bout en bout de la galette. Variant ses atmosphères, ses jeux rythmiques tout comme ses lignes de chant, fortement chargé en émotions, transpirant la féconde inspiration mélodique de ses membres et une technicité instrumentale aguerrie mais nullement ostentatoire, le skeud poussera consciemment ou non à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Un tableau richement orné auquel s'ajoute une ingénierie du son, cette fois, bien affûtée. C'est dire que les progrès réalisés par la troupe depuis ses débuts sont spectaculaires, son dernier bébé n'accusant plus l'ombre d'un bémol susceptible d'altérer l'adhésion du chaland, même si les prises de risques demeurent timides et la digestion de ses sources d'influence pas encore effective. Etat de fait qui ne saurait empêcher le collectif tchèque de venir jouer les trouble-fêtes parmi les sérieux espoirs de ce si concurrentiel registre metal. Décollage amorcé de l'escadron tchèque pour de célestes contrées...

Note : 15,5/20

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