Mikko Aspa est un homme hyper actif : son propre label (Northern
Heritage), la publication de revues érotiques et pornos, le bonhomme cumule les fonctions dans une bonne grosse douzaine de groupes, aussi bien dans l’électro que dans le metal, du stoner au black, entre autre avec les
Stabat Mater ou
Deathspell Omega.
Si encore il n’y avait que cela. En plus de ces convictions particulièrement antisémites (pas nazi, on précise, mais sans en faire l’éloge, il y a tout de même une nuance, mine de rien), Mikko Aspa est particulièrement obnubilé par l’Holocauste, ajouté à cela un intérêt malsain pour la religion, thématiques que l’on retrouve toujours tout au long de ses disques. Tel qu’il développe ses propos, on en arriverait presque à croire que pour lui, l’Holocauste fut une volonté divine. En somme, le gus est un peu flingué du bulbe en plus d’être particulièrement étrange, et c’est une chose que l’on trouve finalement assez fréquemment dans le black metal.
Déjà, il faut savoir que
Clandestine Blaze est loin d’être un de ces groupes particulièrement bas du front qui pullulent sur la scène, et qui font un Heil de rigueur aux demeurés de l’élite (hem !) du
Pagan Front pour les saluer sur leur livret. Ici, les textes sont fins, documentés et poussés dans la recherche concernant les écrits théologiques, très froids et détâchés d’un sens réel aux premiers abords, bref, quelque chose de très pernicieux. Et pas si éloigné que ça du travail fourni chez les Français de
Deathspell Omega. Une lecture de ces derniers permet de comprendre un peu l’obsession particulièrement tordue et incongrue de ce Finlandais hyperactif, et la pochette finalement donne une piste sérieuse quant aux textes.
Sur cet album, Mikko Aspa a opéré quelques changements dans le style
Clandestine Blaze : son plus propre, basse beaucoup moins présente qu’avant, intrusion de samples distordus au possible, et un chant bien moins gras qu’à l’accoutumée. Non, aucuns éléments indus n’ont tapé l’inscrute, pour en faire un de ces groupes pourraves expérimentaux qui plaisent tant. On parle ici d’un groupe de black qui rajoute deux trois éléments d’ambiance à ses compos. Mais finalement, rien de bien bouleversant quant à la musique, à la patte
Clandestine Blaze toujours là, et qui fait qu’un cd de ce one-man-band reste reconnaissable entre mille. Assez similaire à
Darkthrone dans son approche, le groupe possède cependant sa propre aura, ce qui le détache complètement des excellents
Darkthrone-like tels que
Graven,
Dom Dracul ou
Craft.
La première chose qui distingue
Clandestine Blaze de ses confrères, c’est déjà l’intrusion de titres particulièrement longs dans ses opus, possédant une démarche typique du black dit dépressif, en offrant une musique très répétitive, réduisant au maximum ses effets, mais offrant une ambiance particulièrement sombre. Une ambiance assez triste, qui une fois couplée au message religieux et allumé de Mikko Aspa, rend le tout vraiment glauque.
Winter of white death, la plus longue du disque, tourne sur un bon gros mid-tempo, et est relativement hypnotique, avec un riff ultra simple mais qui varie toujours un peu au fur et à mesure de la progression de la musique, une basse ultra-ronde et cette caisse claire qui claque et résonne à l’infini, telle les orgues de Staline qui annoncent la mort. Puis ce chant, caverneux, inhumain et arraché, lui aussi noyé dans un écho omniprésent, qui déclame ses sentences sans la moindre pitié, le tout parfaitement articulé pour que l'effet soit toujours cinglant. Une formule que l’on retrouve sur Grave of gratification, qui en dépit d’un final bien moins superbe que la première partie du titre, avec cette coupure composée de cris d’enfants distordus comme pas deux, pousse tout autant le vice au maximum. La marque indélébile de
Clandestine Blaze en somme.
Evidemment, les blasts ne sont pas négligés, comme sur Falling ou
Beyond the reason, et montrent déjà plus volontiers leur affiliation avec
Darkthrone, même si ça reste peu évident. L’apparition de quelques solos se font entendre aussi, chose qui était absente sur les précédents opus.
Pas spécialement technique, ils offrent une bonne coupure dans la musique, et Mikko nous refait le coup deux fois rien que pour le titre d’ouverture. Il pourrait y avoir pire.
Tormented, elle, s’avère être la musique la plus lente de l’album, avec une lourdeur digne d’un groupe de sludge/doom, et possédant aussi le plus de touches de claviers quelques peu ésotériques avec ces bruits cristallins, parfaitement fondus dans cette masse monolithique. Eléments intéressants aussi, c’est la présence en plusieurs endroits dans le disque, de ces samples de cris d'enfants apeurés, que l’on retrouve tout au long de l’album et qui en sont la thématique récurrente. Ils se confondent parfois avec la guitare, qui elle, nous fait quelques effets pas dégueulasses ça et là.
Un point noir cependant : la musique Psychopathia sexualis. Plutôt quelconque pour
Clandestine. Un mid tempo, une musique très courte et un ensemble assez glaciale, sans grand relief par rapport à ce qui est offert tout au long du disque. Rien de bien mauvais ou méchant, mais juste dispensable en gros.
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