L'écurie Unique Leader est infatigable, intégrant dans ses rangs bon nombre de formations, jeunes ou moins jeunes. Dès que ça sent le death metal un minimum technique et conceptuel, les portes sont grandes ouvertes. Et c'est ainsi qu'il accueille
Deformity composé de cinq musiciens originaires du New Jersey. Ils sévissent depuis 2011 avec un EP et un album éponyme à leur actif. Leur line-up a depuis été sévèrement amputé puisque seuls le guitariste originel Rob Wharton et le chanteur Jorel Hart (déjà vocaliste sur le premier full length) sont restés, accueillant dans la foulée trois membres dont un ex-batteur d'
Omnihility.
"
Deformity" est donc leur nouveau méfait en date et se base sur les folklores du New Jersey. La pochette de Pär Olofsson (
Abysmal Dawn,
Spawn Of Possession,
Revocation...) nous met d'ailleurs sur la voie. Fantômes, animaux bizarres, créatures terrifiantes, tout y passe au sein de ces neuf pistes de death metal alternant brutalité et technicité avec une fine précision. Avec cette touche moderne caractérisant le son des formations de death tech actuelles,
Cognitive sait nous offrir des riffs lourds et abrasifs rapidement entraînés par de gros blasts avant d'être freinés par du mid tempo, histoire de maintenir notre attention. On le sent d'office sur "Birthing the
Deformity" qui sait ralentir la cadence entre deux cavalcades bestiales ou sur "
Haunted Justice" entrecoupé de soli et d'une alternance growl/scream.
Ici on n'est pas dans la démonstration, la technique est le facteur renforçant la brutalité de
Cognitive. De ce fait, les lignes de batterie sont variées et incisives, et le riffing n'est pas en reste avec un mix de staccato, slam, groove et tremolo qui apporte pas mal de diversité à l'ensemble, que ce soit sur "
Beneath the Floorboards" avec son break inattendu, sur "
Dead Soil" avec ses lancées assassines, ou sur "
The Forgotten" avec sa petite touche dramatique, il y a souvent quelque chose à se mettre sous la dent.
Avec "
Deformity",
Cognitive livre trente minutes de brutalité avec quelques discrètes mélodies venant apporter un peu de couleur à l'ensemble. Il ne semble toutefois pas avoir l'inspiration nécessaire pour nous offrir des moments époustouflants, rien ici ne nous fera sauter au plafond même si c'est maîtrisé de bout en bout, varié et de qualité. Le son est quant à lui assez moderne et plutôt synthétique, les pistes ayant été enregistrées aux Full Force Studios de Joe Cincotta (
Suffocation,
Dehumanized,
Internal Bleeding...) et masterisées aux West West Side Studios d'Alain Douches (
Cannibal Corpse,
Mastodon).
Pas forcément du goût de tout le monde...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire