Depuis
2012 et la parution du EP
Wildcrash chez Punishment18 Records, le label qui monte dans le thrash (le référentiel premier
Harlott par exemple),
Ultra-Violence a parcouru du chemin. Un album de plus ("
Privilege to Overcome" long et bon à la fois en 2013), et un statut d'espoir européen du genre, au même titre que ses compatriotes italiens de
Game Over ou
National Suicide, tout aussi doués.
Si l'influence de
Destruction transparaissait sur leur tout premier enregistrement, et si leur premier album aurait gagné à être plus concis, nul doute que la dextérité et l'énergie des nos Transalpins ont convaincu nombre de thrashers ayant acquis l'un ou l'autre de ces disques. Reprenant l'imagerie du film "Orange Mécanique" sur la pochette, déjà présente sur
Privilege to Overcome,
Ultra-Violence a changé toutefois de label, passant chez Candlelight pour sa nouvelle livraison.
Toujours très étiré (plus de 52 minutes),
Deflect the Flow ouvre sur un riffing acéré avec son premier morceau, le divin "
Burning Through The Scars", aux accents Bay-
Area fort agréables (
Vio-lence n'est pas loin, un signe) et bénéficiant d'un haut niveau d'énergie. Pourtant, plus fin qu'il n'y paraît, le groupe de Loris Castiglia surprend immédiatement après avec un "
Why So Serious ?" déjanté, plus hardcore/crossover que ce à quoi le groupe nous a habitués (quoique, rappelez-vous "
Herpes" sur
Wildcrash), aux vocaux hachés, ainsi qu'un titre fort avec "Gavel's
Bang", pièce délicieusement heavy et au riff principal imparable. Un premier trio de morceaux gagnants, percutants, variés et prometteurs. Le contresens assumé dans la pochette sur lequel les gaillards roulent serait-il significatif de l'orientation moins prévisible du groupe ? Que nenni, les brutaux "
Lost In
Decay" et "The Way I'll Stay" typique de la majesté du thrash bien troussé et au tempi effrénés, est à ce titre révélatrice :
Ultra-Violence peut surprendre - le break mélodique et le solo qui suit dans "
In The Name Of Your
God, très
Machine Head période "The Blackening", ou le plus heavy et gorgé de soli "The Checkered Sun", un autre signe -, mais reste toutefois bien ancré dans un thrash classique, aux morceaux remarquables d'intensité.
Pas d'inquiétude à avoir, donc, pour celles et ceux qui auraient la crainte d'une évolution par trop modernisée, on s'y fait très bien,
Ultra-Violence ayant le bon goût d'être parcimonieux et ancré dans son style d'origine.
Ainsi, fidèle à lui-même,
Ultra-Violence compose toujours des morceaux relativement longs pour le style (6 minutes en moyenne). Conscients sans doute de cela, et pour aérer le tout,
Ultra-Violence propose également une reprise de
Venom ("Don't
Burn The Witch", plutôt anecdotique, mais toujours plaisante) et un interlude en milieu d'album, l'acoustique "A Second Birth", permettant une respiration bienvenue dans ces déflagrations rythmiques incessantes. Chaque titre possédant sa propre patte, les 52 minutes passent finalement très vite, et l'album engage fortement à un reviens-y, gage de qualité.
Plus aéré que son prédécesseur, avec des accents Bay-
Area toujours plus présents,
Deflect the Flow sera sans doute très bien accueilli par les fans du groupe et de thrash à la
Exodus/
Testament en tête. Les fans des titres les plus violents de "The Blackening" devraient aussi y trouver leur compte (le début et les soli de l'uppercut "Fractal
Dimension" achevant idéalement le disque, et rappelant fortement l'album des californiens par son break central et les vocaux de Castiglia, entre quelques autres passages de l'album). Le meilleur des mondes, finalement. Si, si.
15/20
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