Deadwood

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15/20
Nom du groupe Cyclocosmia
Nom de l'album Deadwood
Type Album
Date de parution 14 Mars 2016
Style MusicalDoom Atmosphérique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Marionette 05:38
2. Wither 05:01
3. Ubasute 05:41
4. Season of Regret 06:10
5. Little Girl Lost 09:11
6. Shackled 04:58
7. ...y Dolor en la Tierra 05:33
8. Aftermath 05:34
9. Faceless 04:51
10. Under the Silent Stars 03:07
Total playing time 54:24

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Cyclocosmia


Chronique @ ericb4

07 Septembre 2016

Un bel effort que l'on se fera fort de saluer en dépit de quelques irrégularités formelles...

C'est à un ambitieux et original projet metal auquel nous convient les cofondateurs James Scott (producteur, guitariste et growler britannique, membre de Eight Lives Down) et Lorena Franceschini (chanteuse italo-vénézuélienne, membre de Avar), assistés, pour l'occasion de Nick Gauntlett (guitare), Chris Stroud (basse), de Rodrigo Cruz (batterie) et de solistes expérimentés partiellement sollicités. Sorti de terre en 2010, l'inspiré duo, basé à Londres, a oeuvré 6 ans durant pour nous octroyer son premier album longue durée dénommé « Deadwood », où s'agrègent 10 titres coécrits et composés par James et Lorena. Près de 55 minutes se déploient ainsi conjuguant un metal symphonique progressif et une empreinte doom atmosphérique, nous évoquant aléatoirement Nightwish, Winter In Eden, Draconian, Within Temptation ou encore The Gathering. Au fil de nos aériennes pérégrinations, on évolue, par moments, sur le classique schéma oratoire de la belle et la bête. Pour la mise en lumière de l'opus, nos acolytes se sont laissés le temps nécessaire à la maturité de leur message musical, ce qui s'en ressent eu égard à la remarquable qualité d'enregistrement, à un mix équilibrant correctement les parties en présence, avec des enchaînements inter pistes sereins et des finitions passées au crible.

Le combo marque ses premiers points à l'instar des passages estampés metal symphonique progressif, avec quelques belles pièces en substance. Dans cette mouvance stylistique, on pliera l'échine sous la douce torpeur émanant de « Season of Regret », mise en habits de lumière par les suaves et limpides volutes de la déesse. Ce faisant, une emphatique assise orchestrale samplée et bien cadencée, dans le sillage de Nightwish, nous pousse à esquisser un headbang subreptice. De plus, un rutilant solo de guitare s'inscrit dans une jouissive trame progressive, non sans rappeler un Within Temptation des premiers émois, que l'on quittera à regrets. Dans cette veine, une fresque sympho progressif de 9 minutes nous attend à l'instar de « Little Girl Lost », où des passages instrumentaux en demi-teinte alternent avec d'autres plus roboratifs, au fil desquels les claires patines oratoires de la princesse se calent pour un agréable parcours auditif. Quelques ralentissements insoupçonnés laissent repartir la machine de plus belle, même si un dernier souffle nous égare quelque peu dans des méandres mélodiques peu propices à une inconditionnelle adhésion. On observe ainsi une structure complexe, des effets de surprise et quelques libertés atmosphériques, qui doivent se laisser le temps de l'imprégnation. Enfin, d'une substance atmosphérique gothique et progressif aux relents symphoniques, « Aftermath » cohabite entre Draconian et Within Temptation. On embarque pour un magnétique instant au gré des envolées semi-lyriques et des suaves inflexions de la belle, secondée par l'expert toucher de Draven Gray au piano. Lorsque le convoi orchestral gagne en intensité et en pugnacité, et qu'il se double d'un solide solo de guitare, il parvient à nous embarquer pour ne plus nous lâcher d'un iota. Emouvant moment, s'il en est.

Selon un mode rythmique plus atténué mais non dénué d'une certaine dynamique, d'autres espaces sont orientés doom atmosphérique. Ainsi, le mid tempo « Marionette », délicate offrande de ce registre, nous immerge dans de lunaires espaces synthétiques, suivant un cheminement mélodique nuancé, où la belle et la bête sont au coude à coude, offrant de jolis effets de contraste. Dans cette veine rythmique, l'énigmatique et éthéré « Wither » nous met en phase avec de somptueux arpèges, là encore dispensés par Draven Grey au piano. Une atmosphère organique s'installe, s'épaissit, sans que la rythmique ne s'emballe un seul instant, laissant entrevoir de sensibles notes d'une lead guitare aux abois. Soudain, un pont mélodique en piano/voix féminine de toute beauté flatte nos âmes un court instant, précédant une reprise au synthé des plus enveloppantes, avant que le chapitre ne se referme au son d'un romantique passage au violon signé Pete Hartley.

Quelques moments plus apaisants encore nous sont destinés, le groupe ayant également peaufiné ses mots bleus, ceux-ci ayant pour corollaire le déclenchement d'une émotion qui bien souvent nous échappe. Ainsi, une voluptueuse ballade progressive nous est octroyée à l'aune de « Ubasute », où l'on cède sans sourciller à l'appel doucereux, voire satiné, de la sirène. Enjolivé par une légère brise violoneuse dont Pete Hartley à le secret, cette angélique présence prend son envol pour venir câliner nos pavillons, sans avoir à forcer le trait. Un vent souffle dans les voiles avant qu'un solo de guitare vienne embraser la plage encore assoupie, s'agrégeant alors aux ondulations d'un violon ayant relevé d'un cran son tempo. Lorsque la douce s'assimile à ce corps orchestral ainsi déployé, la magie opère et l'on se surprend à vouloir remettre le couvert. D'autre part, une véritable cure de jouvence nous attend sur « ...y Dolor en la Tierra », intimiste moment où Sebastian Cure, à la guitare classique, livre de subtils et délectables arpèges. Sachant nous aspirer par de beaux et efficaces accords, il nous immerge avec les honneurs dans une ballade atmosphérique de bon aloi. Rejoint par la féline interprète et par une lead guitare octroyant ses plus beaux atours, on évolue dans une mer limpide aux doux remous. Autre douceur, autre ambiance, sous l'égide de « Under the Silent Stars », tutoyant de célestes et immaculées contrées, nous laissant flotter en apesanteur tout le long. Un tambour martial en arrière-fond s'infiltre certes, mais ne sera pas apte à nous faire toucher terre au cours de cet instant tout en légèreté, en grâce, mais aussi trop en retenue.

N'y aurait-il donc pas de réelle ombre au tableau ? En définitive, deux bémols se sont greffés à cet ensemble témoignant d'une cohésion instrumentale indéfectible. Tout d'abord, une touchante ballade semble nous accueille sur « Shackled », ce qui serait oublier qu'elle est entrecoupée d'une atmosphère torturée, où d'inquiétants growls font écho aux cristallines impulsions de la douce. Puis s'insinuent des gammes expertes à la guitare sèche sur un pont technico-mélodique avant qu'une lead guitare enfiévrée ne vienne lui emboiter le pas. Pas de doute, on évolue dans une zone de contrastes d'obédience doom atmosphérique, qui aurait gagné néanmoins à nous offrir une ligne mélodique moins linéaire pour espérer nous impacter davantage. Plus encore, le vrombissant et graveleux « Faceless », d'inspiration doom gothique, un poil dark, met en face à face les deux vocalistes pour un intense échange. Des riffs épais étreignant une rocailleuse rythmique ensanglantent une piste aux faibles et répétitives lueurs mélodiques. L'instant sauvage se laissera donc difficilement dompter mais pas débouter.

Au final, on se laissera séduire, et même emporter, par cet océan de félicité, quel que soit le point de vue apposé au message délivré. Malgré les quelques relatives faiblesses observées relatives aux deux pistes sus-citées, les amateurs d'atmosphériques sonorités tout comme les férus de symphonique progressif pourront se sustenter par ce méfait. Une technicité effilée et maîtrisée mise au service de compositions rigoureuses dans leur jeu d'écriture de gammes et doublée d'arrangements bien distribués capte une attention qui rarement ne s'affadit. De plus, de fines modulations mélodiques et quelques variations opportunément placées sollicitent nos sens pour mieux libérer nos âmes. Pour un premier jet, le collectif britannique s'en tire avec les honneurs, diversifiant de fait son offre, même si de plus efficientes harmoniques et davantage de fluidité dans l'essaimage des plans rythmiques resteraient à consigner dans le cahier des charges.


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