Dead as Truth

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14/20
Nom du groupe Atriarch
Nom de l'album Dead as Truth
Type Album
Date de parution 11 Août 2017
Enregistré à Earhammer Studios
Style MusicalBlack Doom
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Inferno
 07:42
2.
 Dead
 03:46
3.
 Devolver
 03:35
4.
 Void
 07:15
5.
 Repent
 03:50
6.
 Hopeless
 06:08

Durée totale : 32:16

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Atriarch


Chronique @ Icare

29 Septembre 2017

Un joyeux bordel pour neurasthéniques, combinant une pesanteur suffocante à une noirceur aux doux relents de charnier

Généralement, lorsque l’on parle de Relapse, on pense plutôt à des groupes de death ou de grind. Pourtant, l’écurie américaine n’est pas non plus avare en matière de stoner et, derrière tous ces riffs de bûcherons se cachent aussi quelques formations de doom ou de black metal. Atriarch évolue justement dans ce créneau sinistre depuis 2009, et le Dead as Truth que voilà est déjà leur cinquième album.

Black, doom, drone, gothique, sludge... En réalité, il est difficile de décrire la musique du quatuor de Portland, mais si je vous dis qu’ils étaient précédemment signés sur Profound Lore, cela vous aidera peut-être à vous faire une idée de l’aura noire, spirituelle et presque incantatoire qui se dégage de ces trente-deux minutes.
Rien qu’en regardant l’artwork et le titre des morceaux, pas besoin d’être devin pour comprendre qu’Atriarch ne va pas faire dans le joyeux, et effectivement, dès le début d’Inferno, c’est une voix morne et décharnée, flottant comme un spectre errant dans l’immensité noire et déserte du vide, qui nous accueille, sur fond de bidouillages ambiant et drone. Une pulsation rythmique et un bourdonnement électrique continu amènent ainsi la première attaque de guitare à 1,55 minutes, lourde, monolithique et d’une simplicité affolante, tandis que le chant de Lenny Smith se fait plus sourd et menaçant. Le rythme se met lentement en place, formant petit-à-petit ce qui commence à ressembler à une chanson, pesante, apathique et nauséeuse, articulée autour de couches de guitares abrasives envoyant tour à tour des riffs jupitériens et des dissonances grinçantes. Le chant du frontman, réellement habité, gorgé de désespoir et de misanthropie, achève de conférer une aura de misère à ce premier long morceau de 7,43 minutes.

Ces quelques lignes vous allèchent ? Tant mieux, car la description de ce Inferno est finalement assez fidèle à ce qu’Atriarch s’amusera à vous faire subir sur les six titres de cette galette : un hybride musical indéfinissable, quelque chose de lent, pesant et poisseux, un bâtard maudit et saturé qui se traîne avec complaisance dans sa propre fange, un linceul noir et poussiéreux au travers duquel ne filtre quasiment aucun rayon d’espoir.
Chant psalmodié et incantatoire qui surnage dans la réverb des guitares, quelques petits sursauts de haine bien allumés durant lesquels la voix se mue en un hurlement de cinglé et la batterie impose ses roulements apocalyptiques (Dead, Repent), dissonnances stridentes et vrombissements drone (le début de Repent), batterie tribale à la Neurosis, il y a un peu de tout ça chez les Américains. On retrouve aussi dans ce marasme sonore une forte influence du gothique, un je ne sais quoi de maladivement désespéré et dépressif, avec ces notes de basse qui oscillent comme la corde d’un pendu et cette voix lancinante puant la mort (Dead, le début de Devolver). En gros, Dead as Truth est un joyeux bordel pour neurasthéniques, combinant à merveille une pesanteur suffocante à une noirceur aux doux relents de charnier, rappelant parfois un croisement entre Eyehategod, Forgotten Tomb et un Danzig sous prozacs.

Ceci dit, si tout cela peut sembler parfait sur le papier, il y a tout de même un détail qui chiffonne: alors qu’on nage dans une sorte de sludge blackisant qui se veut monolithique et poisseux (Void), et qu’on s’attend à être englué dans un son visqueux et gras aux relents de bourbon frelaté, de seringues rouillées et de gerbe, on est étonné de se retrouver avec un son bien lisse et rond. Oui, c’est un fait, ce Dead as Truth est en fait plutôt bien nourri et propre sur lui, ce qui est un comble pour une musique sensée évoquer la misère mentale. Certes la musique du quatuor n’est pas toute rose, mais si le mélange musical est audacieux et parfaitement foutu, il manque encore à l’ensemble un brin d’intensité et de folie pour réellement secouer et prendre aux tripes.

En tout état de cause, Dead as Truth est un parfait album pour entretenir sa dépession et attendre l’hiver en tuant le temps. Mais de grâce, contentez-vous du temps, et n'allez pas diriger vos pulsions morbides contre vous-même: de toutes façons, si vous prenez plaisir à écouter ce genre de musique, c’est que, comme la vérité, vous êtes déjà mort.

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