Décidément, BST est omnipotent. Très présent sur la scène Black
Metal française (et d'ailleurs), nous le connaissons surtout pour ses travaux chez
Balrog,
Aosoth,
Genital Grinder,
Aborted,
The Order of Appollyon et plus discrètement chez VI.
VI, justement. Quel nom de groupe énigmatique, tout comme l'imagerie qu'il utilise. Sataniste, VI l'est jusqu'au bout des ongles, et ce "
De Praestigiis Daemonum" fait office de véritable manifeste, une allégeance à leur maître
Satan.
Quatres hymnes composent cette réalisation. Les titres sont éloquents, et il n'est absolument pas nécessaire de comprendre les paroles pour se rendre compte du fanatisme dévôt de BST et INRVI. L'artwork absolument magnifique vient compléter ce tableau sentant déjà fortement le souffre, et le contempler en sombrant dans l'abîme sonore créée par VI est une expérience à part entière.
Musicalement, la claque est donnée. La musique du duo rapelle fortement celle produite par
Aosoth, de par la distortion extrême des guitares qui sonnent très gras, et le recours à l'editing excessif sur la batterie, la faisant sonner comme une boîte à rythmes. Album bien entendu mixé par BST lui-même, on y retrouve son empreinte reconnaissable entre mille.
Les titres s'enchaînent et ne se ressemblent pas. La batterie alterne matraquage et parties très lourdes, tandis que les guitares se dressent comme un mur dans lequel l'auditeur fonce délibérément. La voix de INRVI est également très intéressante, car à mille lieues des clichés du Black : très éraillée et surtout, très intelligible (ce qui est rarement le cas dans ce genre de productions), elle donne un cachet indéniable a "
De Praestigiis Daemonum". Certes, le growl de gargouille revient très souvent mais côtoie de très près cette voix unique dont nous venons de parler.
Si l'on devait trouver un seul point négatif, ce serait bien entendu la durée. Quatre titres passent très rapidement, c'est bien connu. Certes, c'est un EP, mais à dix euros l'objet, ça fait quand même un peu mal au portefeuille.
VI est donc un groupe qui a été injustement boudé par la critique. Injustement, car le groupe signe ici un excellent premier essai, violent, virulent, imprégné de culture occulte et sataniste. Une véritable ode à l'art noir.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire