Après un premier album convaincant sorti en 1996, nos canadiens de
Quo Vadis ressortent le couvert quatre ans plus tard avec Day Into
Night.
Là où des groupes nous offrent des riffs dévastateurs et des gammes destructrices,
Quo Vadis a décidé de nous servir une technique alliant à merveille un côté mélodique des plus subtile.
Pas de niaiseries, pas d'airs grandiloquents ou vide de virilité mais une retenue et un mélange mesuré entre la musicalité et la noirceur qui donnent à l'album un côté bien plus personnel et original que ce que nous propose la majorité des formations du même style. Nous ne sommes pas dans un Death mélodique des plus tendre mais nous ne pénétrons pas pour autant dans les ambiances sombres, dévastatrices où la hargne des riffs détruisent tout sur leur passage comme le proposent leurs compatriotes de
Cryptopsy,
Martyr ou
Gorguts. Même s'ils ont le point commun d'exceller dans une technique évidente,
Quo Vadis a davantage opté pour une basse bien présente, ronde, une batterie déferlante avec ses roulements et ses doubles croches sans pour autant marteler durant tout l'album et beaucoup de solos donnant l'occasion au guitariste de mettre en avant son savoir-faire. La guitare aux sonorités assez claires se démarque admirablement notamment sur le titre 'On the
Shores of Ithaka', solo remarquable qui fait parti des titres qui m'ont le plus touchés.
Pas de rapidité exceptionnelle, mais une succession de double croches et une musicalité bien particulière qui parviendra à captiver l'attention des plus sensibles .
Beaucoup d'émotions se dégagent des titres et donnent à ce Death un côté plus mélancolique. De nombreux changements de temps, l'intégration de break aèrent les lignes musicales et la composition des morceaux se fait de manière assez originale. Chaque instrument se fait entendre et cette particularité le rend attrayant. Tantôt nous serons interpellés par les roulements et la double pédale, tantôt la basse se fera plus présente pour apporter de la lourdeur aux compositions, tandis que la guitare viendra prendre la vedette avec des solos toujours plus mélodieux les uns que les autres. Mes préférences dans ce domaine vont pour les titres 'On the
Shores of Ithaka' et 'Point of no
Return : Mute
Requiem' où la fin du morceau me transporte à chaque écoute.
Par contre, le chant ne m'attire pas des masses. Il n'est pas catastrophique mais n'a rien de bien particulier. Déjà, cette voix est bien souvent doublée (je crois que tout le monde a participé au chant si ce n'est le batteur) et n'est ni agressive, ni d'outre-tombe, mais forcée et peu puissante. Rien de bien inquiétant tout de même car elle n'altère pas la qualité des compositions.
Quo Vadis nous offre donc un Death
Metal efficace, non dévastateur mais néanmoins percutant et clairement mélodique. La subtilité des compositions, la technique bien présente devraient plaire aux personnes à la recherche de nouvelles émotions dans le style sans sombrer dans la soupe bien souvent déversée par les groupes mélodiques.
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