Das Tagebuch der Hanna Anikin

Liste des groupes Metal Alternatif Angizia Das Tagebuch der Hanna Anikin
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18/20
Nom du groupe Angizia
Nom de l'album Das Tagebuch der Hanna Anikin
Type Album
Date de parution 07 Avril 1997
Enregistré à Hoernix Ton und Licht
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1. Kapitel I : Mein Schalltrichter Summit Memmenhaft ein Totenlied 01:14
2. Kapitel II: Spätherbst 1832. Das Spinnrad ist ein Memoirensignal 08:19
3. Kapitel III : Von Spiel der leisen Fragen. Wie Schäle ich den Augapfel ? 09:29
4. Kapitel IV : Zwiegesprächniederschriften - ein vermummtes Trauerspiel 08:39
5. Kapitel V : Die Elenden Skribenten von Bach und Wolkenkuckucksheim 08:55
6. Kapitel VI : Die Fiebershauer eines Betrunknen Schwarzen Schmetterlings 06:25
7. Kapitel VII 01:18
Total playing time 44:19

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Angizia


Chronique @ Jibe

02 Octobre 2022

Un indéfinissable Dark Metal avant-gardiste

Dans les années 1990, quand, en Angleterre, Cacophonous Records dénichait des groupes de Black Metal qui sortaient de l’ordinaire avec une approche symphonique (Bal-Sagoth, Cradle Of Filth, Gehenna, etc.), Napalm Records, en Autriche, poussait la démarche et mettait la main sur des combos vraiment hors du commun, avec notamment le très atmosphérique Summoning, le folk/viking Falkenbach … et l’avant-gardiste Angizia !

Angizia un groupe formé en 1994, qui produisait une démo l’année suivante, avant de sortir un split avec leurs compatriotes Black Metalleux d’Amestigon en 1996. Puis vinrent « Die Kemenaten Scharlachroter Lichter » et ce « Das Tagebuch der Hanna Anikin », leurs premiers full-length, tous deux datant de 1997 ; quel groupe prolifique à l’époque !

Alors, au niveau du concept de « Das Tagebuch der Hanna Anikin » (pour les fans de Star Wars, je précise « Anikin », pas « Anakin »), on quitte les donjons du théâtral « Die Kemenaten (…) » pour du contemporain. Il s’agit, en effet, cette fois, de la mise en musique du journal intime (« Tagebuch » en allemand) rédigé en octobre 1832 par Hanna, une jeune femme russe de condition fort modeste. Les thèmes abordés sont sans surprise assez tristes : chant funèbre, silence, automne, tragédie, misère, maladie… Sachez tout de même que cette histoire, illustrée en couverture avec une photographie à l’ancienne (qui représente l’intérieur dépouillé d’une maison du XIXème siècle de la campagne russe), sort de l’imagination d’Engelke, chanteur et membre fondateur d’Angizia.
A noter également que cet opus constitue le premier volet de leur « trilogie russe », avec « Das Schachbrett Des Trommelbuben Zacharias » et « 39 Jahre für den Leierkastenmann oder Ein Stück für die Judenstadt ».

Quant à la musique, le piano est toujours prédominant et il devient ici plus entraînant. On remarque une accélération de rythme, et cela a pu impacter la durée des titres, qui passe des 12 minutes en moyenne des 5 actes de leur précédent méfait à 8 minutes sur « Das Tagebuch (…) » (en neutralisant l’intro et l’outro). La présence d’autres d’instruments « classiques » (c’est autrichien quand même !) vient varier les climats : du trombone que l’on entend dès le « Kapitel I » (et mis en avant dans l’épilogue), beaucoup de flûte (traversière) tout au long des compositions ainsi que du tambour de marche (limite fanfare par moments) pour renforcer le côté folklorique. C’est donc original, vous l’aurez compris, par le très beau et réussi mélange de caractéristiques Metal (apparition régulière de guitare saturée en fond sonore, roulements de toms de batterie à la Belphegor) et classiques/folk, comme par les ruptures d’ambiances qui maintiennent notre attention jusqu’à la fin de la 44ème minute de la narration. En ce qui concerne les mélodies (parfois légères), elles ont pu être comparées à l’expressionnisme de Kurt Weill (1900-1950) dont l’écriture se trouve à mi-chemin entre le théâtre et l'opéra, et à qui l’on doit entre autres l’« Opéra de quat'sous ».

Le chant fait partie, pour moi, des points forts de la recette : parties claires féminine (soprano, qui accompagne bien le piano et la flûte) et masculine (ténor), alternées (ou en chœur) avec un chant Black hurlé et plaintif (qui me fait penser au Dark Metal de Bethlehem), parfois davantage grave, du plus bel effet.

Angizia a ensuite évolué d’album en album, en continuant à délaisser le Metal et en s’orientant dans une direction moins classique et plus « barrée ». Depuis la fin de la trilogie russe, leur style est même devenu complétement méconnaissable (à part le chant d’Engelke, et encore), me rappelant la Neue Deutsche Todeskunst des gothic de Goethes Erben, et leurs textes récités en allemand dans le cadre d'un « théâtre musical ». Ça sonne « cabaret » et expérimental, moins mélodique. D’ailleurs, dans l’intro de leur page Facebook, les Viennois se présentent désormais sous l’étiquette « Extreme theatrical performance ».

« Des Winters Finsterer Gesell », la dernière offrande de la bande d’Engelke et d’Emmerich (guitariste), date d’il y a déjà bientôt 10 ans (2013), alors on attend maintenant leur nouvelle production. Pour patienter et pour les collectionneurs, vous pourrez vous procurer la version vinyle de « Kokon. Ein Schaurig-Schönes Schachtelstück » (leur 6ème album) en version limitée double digipack blanc dès le 24 octobre de cette année (déjà en pré-commande sur le site du label « The Circle Music »).

Pour revenir sur « Das Tagebuch der Hanna Anikin » et conclure : un indéfinissable Dark Metal avant-gardiste qui nous rappelle que la Norvège n’avait pas le monopole de la création musicale sombre pendant la déferlante des années 1990, et que d’autres pays comme l’Autriche tiraient extrêmement bien leur épingle du jeu. Mais également la France car, si vous appréciez le piano, les ambiances obscures théâtrales et littéraires, je ne peux que vous orienter vers le premier album des grenoblois de Forbidden Site (RIP) : « Sturm und Drang », un autre chef d’œuvre de 1997, et un autre de mes disques préférés.

PS : Merci à Phil et à Greg pour leurs commentaires utiles à la rédaction de cette chronique.

1 Commentaire

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Atmosfear - 03 Octobre 2022:

Jolie chronique et album intéressant ! 

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