Darker Skies

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15/20
Nom du groupe Nachtmuse
Nom de l'album Darker Skies
Type EP
Date de parution 07 Avril 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 The Warning
Ecouter05:02
2.
 The Ashen
Ecouter04:31
3.
 The Sublime
Ecouter05:40
4.
 The Sunken
Ecouter05:14
5.
 Candy Tree (All About Eve Cover)
Ecouter03:00

Durée totale : 23:27

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Nachtmuse



Chronique @ ericb4

19 Avril 2023

Une œuvre certes dans un mouchoir de poche mais des plus magnétiques...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému de son sémillant premier album studio, « Solemn Songs of Nightsky & Sea », le combo canadien cofondé voilà déjà six ans par l'expérimenté pluri-instrumentiste et growler Geoff Hodsman (Gravitational Distortion, Human Compost, Vesication) et par le guitariste et orchestrateur Kirill Zorin (Terminalcurse) revient dans la course, un an plus tard à peine, à pas de loup toutefois ! Le temps pour nos prolifiques acolytes de peaufiner quelques séries d'arpèges de leur cru autant que leur production d'ensemble, et les voici désormais armés d'un EP 5 titres dénommé « Darker Skies », modeste de ses 23 minutes, pour tenter de nous rallier à leur cause. Cette menue auto-production serait-elle à considérer comme une respiration nécessaire dans le processus créatif du groupe ou une simple parenthèse dans leur projet, ou encore une œuvre à part entière ayant alors toute sa raison d'être ? Serait-elle de nature à les compter dès lors parmi les sérieux espoirs d'un registre metal aujourd'hui encore en proie à une féroce concurrence ?

Dans cette perspective, Geoff Hodsman, désormais en tant que seul maître d'oeuvre, a à nouveau requis les talents de la chanteuse au cristallin grain de voix et growleuse Maude Théberge (Sanguine Glacialis, Valfreya, Terminalcurse) et du saisissant vocaliste Jeff Mott (Hands Of Despair, Hollow). Kirill Zorin, quant à lui, intervient uniquement à la guitare acoustique, et, tout comme la chanteuse Laura Sasiadek, en qualité d'invité, et ce, sur l'une des pistes de l'opus. De cette collaboration naît un nouvel effort rock'n'metal symphonique classique aux relents heavy/power mélodique, volontiers greffé, là aussi, sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête. Là encore dans la lignée de Delain, Diabulus In Musica, Against Myself, Nightwish, Epica, Sirenia, et consorts, cet opus ne déroge pas aux fondamentaux stylistiques du collectif nord-américain. Est-ce à dire qu'un bis repetita, à l'exclusion de toute alternative qui, précisément, conférerait à cette rondelle toute son originalité, serait au bout du chemin ?

Pour une optimale mise en musique de ce set de partitions, la galette bénéficie, à son tour, d'un mixage bien équilibré et d'un mastering plutôt soigné réalisés aux Ecliptic Recordings par Geoff Hodsman. En outre, une belle profondeur de champ acoustique se laisse percevoir ainsi que des finitions passées au crible. Orchestrations et ambiances ont, quant à elles, été produites au Studio Grandiose par Nathan Gross, synonymes d'arrangements instrumentaux de bonne facture. Il ne nous reste plus qu'à embarquer à bord de la petite goélette et à nous laisser porter par les alizés...

Quand la cadence du convoi orchestral se fait vive, nos compères parviennent à aspirer le tympan sans avoir à forcer le trait. Ainsi, sous l'impact de ses furieux coups de boutoir, l'intrigant et néanmoins engageant up tempo syncopé « The Warning » poussera à un headbang bien senti. Dans la veine d'Against Myself, le tubesque manifeste décoche, en prime, un entêtant refrain, mis en exergue par les limpides inflexions de la sirène, ainsi qu'un flamboyant solo de guitare. C'est, par ailleurs, cheveux au vent que l'on parcourra le ''nightwishien'' mid/up tempo « The Sunken » ; aisément inscriptible dans les charts, la solaire offrande happera tant par l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'elle nous invite à suivre et son fuligineux solo de guitare que par la soudaineté de la montée en régime du corps instrumental à mi-morceau.

Dans une même énergie, lorsque le message musical se fait un tantinet plus obscur, la magie opère, une fois encore. Ce qu'atteste l'impulsif et ''tristanien'' « The Ashen » à la lumière de ses effets de contrastes atmosphériques et oratoires : growls ombrageux et claires volutes alternent à l'envi, au moment où d'énigmatiques couplets se voient relayés chacun d'un refrain immersif à souhait. Autre hit en puissance concocté par la formation canadienne, que l'on ne quittera qu'à regret.

S'étant, par ailleurs, prêtés au jeu des reprises, nos acolytes ne se sont guère avérés plus malhabiles dans cet exercice, loin s'en faut. Ainsi, tout en préservant sa dynamique rythmique originelle, l'entraînant « Candy Tree » – reprise de la version remastérisée du premier et éponyme album du groupe de pop-rock britannique All About Eve – octroie quelques digressions atmosphériques lui conférant alors tout son caractère. A commencer par l'empreinte vocale tout en satin de la maîtresse de cérémonie, contrastant avec celle, éminemment angélique, de Julianne Regan, et le petit pont à mi-morceau instillé par un legato à la lead guitare tout en fluidité, remplaçant dès lors les notes saturées de celui de la version originale. Et la sauce prend, in fine.

Enfin, lorsque le rythme de ses frappes se fait plus mesuré, la troupe trouve à nouveau matière à encenser la pavillon. Ce qu'illustre « The Sublime », invitant mid tempo dans la mouvance de Diabulus In Musica. Surmonté d'un slide à la guitare acoustique tout en légèreté, signé Kirill Zorin, et mis en habits de lumière par un poignant duo féminin en voix claires, l'élégant effort poussera assurément à y revenir, histoire de plonger une fois encore dans cet océan de félicité.

En définitive, on effeuille une œuvre, certes, dans un mouchoir de poche mais des plus magnétiques. Bien moins varié que son luxuriant prédécesseur quant à ses phases rythmiques, ses atmosphères et ses exercices de style, le présent méfait sauvegarde néanmoins une technicité éprouvée et des lignes mélodiques des plus enveloppantes. Si les fondamentaux metal symphonique du groupe sont préservés, quelques touches dark et pop-rock peuvent néanmoins se percevoir ; histoire d'ouvrir plus large le champ des possibles stylistiques pour nos compères. Gageons qu'il ne s'agit-là que d'une parenthèse, mais d'une parenthèse enchantée dans le processus créatif du combo, susceptible de le compter désormais parmi les sérieux espoirs de cet espace metal. Dans l'attente à peine voilée d'un second opus de longue durée...

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