Liste des groupes Death Metal Resurgency Dark Revival

Resurgency est un tout jeune groupe de Death Metal venant de Grèce, formé en 2009, et n'ayant à son actif qu'une simple demo, enregistrée il y a quelques temps (septembre 2010). C'est donc bien évidemment sur cette demo que je vais me pencher à travers cette review. Lançons nous donc dans l'exploration des entrailles de cette petite galette bourrée de surprises.

"Ah putain quand même". Voilà ce qui m'a traversé l'esprit lors de la première écoute de Dark Revival. Une simple demo, mais quelle demo! Commençons par traiter ce que beaucoup considèrent comme une raison décisive d'écouter (ou pas) tel ou tel album : la production. Comme je le dis, ce n'est qu'une simple petite demo, mais il est impressionnant d'entendre à quel point la prod est soignée : le son est propre et sans fioritures, chaque instrument possède sa tonalité bien définie. On a droit ici à une qualité sonore telle qu'on peut la trouver sur les albums de groupes bien plus connus, dont Resurgency n'a décidément pas à rougir.

Après la première satisfaction que représente ce son propre, net et précis, il est temps de s'intéresser à la musique en elle-même. Deuxième tatane dans la gueule donc : le Death Metal opéré par le groupe est tout simplement monstrueux La demo commence sur Where Despair Dominates... Les premières secondes passent assez longuement, il faut bien l'avouer : un riff mid-tempo rythmé par une double pédale assez trainante, faisant prendre tout son sens au titre de cette musique. C'est alors qu'arrive la voix : puissante, brutale, la coupure dans la musique est sans appel. Puis, après la première minute, voilà la baffe dont je parlais qui m'arrive droit sur le coin de la gueule : arrêt de la rythmique basse/batterie au profit d'un riff malsain et incisif, avant la reprise de la batterie, sur un plan de blast beats furieux avec un seul et unique but : nous dégommer la tronche. Et c'est une réussite, la musique ne faiblit plus de là jusqu'à la fin, avec un passage rappelant Cannibal Corpse en plein milieu, ceci dû à des blasts similaires à ceux que l'on peut entendre dans un album comme le fameux Tomb of the Mutilated ; sans oublier le solo de la musique, bordel indicible de notes enchaînées les unes aux autres martyrisées par un cinglé du vibrato, mais le tout restant étrangement agréable à écouter. La qualité sonore joue ici un rôle important : la distinction de chaque note est primordiale.

La musique suivante (musique éponyme de l'album d'ailleurs, Dark Revival) n'est en revanche que peu originale. La recette de la première musique est reprise ici, à la différence près que le passage mid-tempo du début est zappé au profit d'une entrée en matière directe et sans détour : blast beats et riff de bourrin. Sans être totalement similaire à la précédente, cette musique n'offre rien de réellement nouveau, si ce n'est une bonne musique de Death Metal comme on en connait beaucoup. Arrive alors Psychosis, troisième musique de l'album, débutant sur un plan basé sur une rythmique lourde et puissante, très entrainante, en partie grâce à des harmoniques hurlantes superbement orchestrée, ainsi que l'utilisation de la double pédale par alternance (sans régularité totale quoi). La musique en elle-même suivra ce schéma torturé pendant tout le long, le tout en mid-tempo, mais ne rentrant pas dans une monotonie dérangeante, rendant cette piste vraiment très intéressante, au niveau technique notamment.

Vient donc la dernière musique. Oui, exactement, il n'y a que quatre pistes sur cette démo, ce qui est relativement logique pour une démo justement, et qui explique aussi cette review sous forme de pas-à-pas (ou plutôt de musique-par-musique). Mais j'y reviendrai tout à l'heure ; arrive donc finalement Outro (Atmosphere in Chaos). Débutant sur une première partie planante grâce à l'utilisation d'un synthé et de sons assez "eerie-like", Resurgency semble pourtant se refuser à faire partie de cette catégorie de groupe utilisant des outro soporifiques, en balançant une nouvelle dose de distorsion et de double pédale sans pour autant perdre le principe même de l'outro dans un album. Ainsi, les guitares suivront juste après le synthé (qui se coupera alors) par une rythmique plutôt calme, mais malsaine et sombre, pour ensuite laisser la place à un court passage dans lequel basse et batterie se côtoieront de près pour assombrir encore l'atmosphère, avant de reprendre sur la rythmique malsaine de la guitare agrémentée de la double pédale suivant le tempo, pour qu'ensuite le synthé vienne s'y greffer lui aussi, toujours dans le but d'assombrir le tout. Totale réussite, la musique s'achève donc sur les dernières notes menaçantes de la guitare, s'évanouissant dans une atmosphère encore très pesante, presque palpable.
Dark Revival vient de se terminer.

Resurgency recèle diverses influences, que ce soit Cannibal Corpse ou Obituary, le tout résultant en un Death Metal puissant et burné. La voix n'est d'ailleurs pas sans rappeler Demigod, de par le ton et la hargne qui s'en dégage. Techniquement parlant, le groupe ne fait pas partie des plus grands, mais sait frapper là où ça fait mal, et se démarquer par des plans rythmiques parfois assez complexes (je pense particulièrement à Psychosis) et des solos particulièrement plaisants à écouter. La basse reste discrète sans pour autant disparaitre derrière le reste, appuyant souvent la double pédale, dans un approfondissement de l'effet de puissance et de lourdeur de la musique. Le tout au final, s'avère être un son impeccable, entrainant, brutal, et parfois malsain au possible (Outro (Atmosphere In Chaos)). Resurgency nous offre ici une leçon toute en brutalité, en redonnant ses lettres de noblesse à un style musical ayant beaucoup perdu avec les années, en partie dû à son exploitation très (trop?) variée au fil du temps. Sans offrir de réelle nouveauté, les quatre morceaux de Dark Revival suffisent néanmoins à ces gars pour nous balancer leur Death Metal des familles en pleine gueule, sans que l'on puisse s'en relever. Mais c'est aussi le gros point faible ici : une fois ces 4 morceaux écoutés, on attend plus qu'une chose... en entendre d'avantage!


Note globale : 16/20