Liste des groupes Power Metal Beast In Black Dark Connection

Lorsque Anton Kabanen a fondé le groupe Beast In Black après avoir quitté Battle Beast, il a souvent fait référence au manga « Berserk » de Kentaro Miura ; et ce dernier disque ayant pour nom « Dark Connection » est en fait totalement dédié à son créateur décédé en 2021.

Aussi, sur ce dernier-né, le combo gréco-finnois emprunte un chemin un peu plus dur après le plutôt Pop « From Hell with Love » de 2019, ce qui l’apparente donc davantage au très agréable « Berserker » de 2017. Malgré ces petits changements, cela ne signifie pas que les influences Pop ont totalement disparu puisque, cette fois encore, les chansons programmatiques et bien dirigées restent accrocheuses, faciles à comprendre et extrêmement énergiques. Il faut dire qu’avec des riffs rapides comme l'éclair suivis de refrains aux envolées aiguës du vocaliste Yannis Papadopoulos, il était évident que ce groupe attire de plus en plus les foules.

A l’évidence, en ayant d’ores et déjà apporté différents extrêmes avec les deux premiers opus (le Power Metal dur et plus brut pour « Berserker » et le Power plus doux et Pop avec « From Hell with Love »), il est logique que sur ce troisième méfait, le groupe unisse complètement ces deux mondes. Dès lors, ce troisième album s'inscrit parfaitement dans la lignée de ses deux prédécesseurs, car les morceaux qui le composent sont durs, rapides, et l'abondance des tonalités coïncide parfaitement avec l'histoire de science-fiction que le groupe souhaite apporter.

Ainsi, l'ouverture de l'album, "Blade Runner", est l'exemple parfait de la déclaration ci-dessus puisque la chanson est rapide, forte, et c’est presque le frère jumeau de "Let It Roar" de l’ancien groupe de Kabanen : Battle Beast.
Par la suite, le disque passe la seconde avec les pistes "Bella Donna", "Highway to Mars" et l'excellent "Hardcore" (certainement la chanson la plus Heavy jusqu'à présent), en livrant un chant des plus glorieux et un refrain de longue durée, permettant ainsi à ces trois titres de défiler coup sur coup en augmentant le rythme, afin de mettre dans le vert tous les indicateurs de sourires hyperactifs.


Parfois, le disque se fait plus subtil avec une forme de Dance Metal très chargée et hystérique, à l’instar du premier single de l'album, "Moonlight Rendezvous", ou encore du surprenant "One Night in Tokyo" qui est clairement le "Crazy, Mad, Insane" du premier album. De surcroît, ce titre est composé de riffs de clavier rebondissants, d’un refrain accrocheur avec un enthousiasme pur, délirant et très divertissant, lui permettant ainsi d’être très certainement LE nouveau titre populaire sur scène.

Par la suite, le groupe gère la seconde moitié de l'album de la même manière. Ainsi, on pourrait voir "To the Last Drop of Blood" devenir un favori des fans, grâce à son refrain alimenté par l'inimitié donnant envie d’anéantir la totalité de vos ennemis dans une drogue cybernétique, tout comme le très phénoménal "Revengeance Machine" qui permet de faire durer ce ressenti avec une histoire de robots tueurs déchaînés. 

Du reste, en restaurant le rythme plus habituel que nous attendons du groupe, "Dark New World" demeure d'une puissance percutante tout en conservant l'intention mélodique globale de cet opus, tout en nous invitant dans une autre dimension sur "My Dystopia", une ballade des plus classiques, pas mauvaise mais n’atteignant cependant pas la grandeur du magnifique "Ghost in the Rain" du premier disque!

Enfin, la reprise de "Battle Hymn" du légendaire Manowar s'inscrit parfaitement dans la lignée de l'album, puisque cette épopée reçoit une nouvelle couche de peinture avec des guitares perçantes et une touche de clavier triomphante dans le pur style Beast In Black ; tandis que "They Don't Care About Us" de Michael Jackson est, lui, plus que jamais l'intrus de ce disque en étant totalement surréaliste. Pourtant, bien qu’on se demande ce qu’elle fait là, nul doute qu’à son écoute nous avons bien affaire à du Beast in Black puisque le son des tambours créée une sorte d’hymne révolutionnaire lorsque les allégations et la violence raciale se fondent dans le contexte d’un horizon cyberpunk et de gangs de rue assez sombre.

En résumé, nous avons-là un disque qui se prend plus au sérieux que son prédécesseur car, techniquement, tout plaide en faveur de Beast In Black. En effet, le chanteur Papadopoulos convainc par une tessiture vocale à couper le souffle et les guitares principales de « Dark Connection » ne sont rien de moins que spectaculaires, car le guitariste en chef brûle un véritable feu d'artifice dans chacune des chansons.

En définitive, soyez tranquille Kentaro Miura San, car non seulement vous avez créé une œuvre que des millions de personnes aiment et que beaucoup chérissent, mais surtout, votre héritage se perpétuera à travers le Power Metal grâce à monsieur Kabanen et ses ouailles, amenant ainsi le combo greco-finnois à livrer son album le plus complet à ce jour, car il est sans conteste le point culminant de son apogée créative.