«
Danzig II – Lucifuge » est le 2ème opus du fameux groupe de Glenn
Danzig et date de 1990, faisant suite au génial éponyme sorti deux ans avant également produit par Rick Rubin. En n’ayant jamais écouté le groupe et en voyant pour la première fois une photo du seigneur
Danzig en personne avec son ceinturon à tête de mort, on pourrait croire à tort que cette incarnation de Musclor allait nous atteler à un truc bourrin, guerrier, de quoi vous faire décoller les papiers peints des murs.
Pas du tout, celui-ci va au contraire faire preuve d’une touchante fragilité et une âme déchirée, froide, dans des chansons toutes empreintes de mélancolie et de noirceur, à la limite entre le blues rock et le heavy doom.
Le début de l’album est à considérer comme des plus particuliers. « Long Way Back from
Hell » et «
Killer Wolf » sont des titres pleins d’entrain. On pourrait assimiler cela à de l’adult oriented rock aux tonalités doomesques. Le titre « Snakes of Christ » est sans doute le produit le plus réussi de l’album. Glenn y fait preuve d’un véritable enthousiasme (et nous aussi par la même occasion). Le refrain, très efficace, quant à lui, du genre à se retenir par cœur.
Le sourire s’efface et les yeux se ferment à partir de « Tired of Being Alive », plus représentatif et caractéristique de ce que fait réellement «
Danzig », à la frontière du rock et du metal. Glenn
Danzig change l’atmosphère pour faire état de tout son mal-être, dans un chant lent et étouffé. On est absorbé par la profondeur de ses chansons. Les paroles sont souvent édifiantes ; on ne sait pas qui de la haine ou de la tristesse l’emporte, mais on est pratiquement sûr qu’elles ont été dictées par le diable en personne. L’esprit est troublé, mais l'auditeur totalement conquis.
Glenn s’égare même dans un bon blues avec « I’m
The One » et sur le magnifique slow «
Blood and Tears ». «
Pain in the World » viendra clore ce chapitre de l’Histoire de «
Danzig » par un heavy doom très similaire à ce que faisaient des groupes comme le compatriote «
Pentagram ». Les instruments qui ne faisaient alors qu’accompagner le chant, s’évadent alors et deviennent incontrôlables.
«
Danzig » démontre de manière très appliquée, l’étendue de ses possibilités en représentant un panel de musiques moroses et inquiétantes, allant du blues au heavy doom. Glenn
Danzig, maître compositeur et chanteur accompli, assume un style tout à fait crédible et séduisant, qui aura fait depuis son succès. «
Danzig II – Lucifuge » n’est pas vraiment ce que l’on peut considérer comme un hommage à
Satan ou à
Lucifer, mais sera plus une remise en question de la nature humaine. Une mise en état du pouvoir dévastateur de nos sentiments et de nos pulsions. Le véritable démon est toujours tapi à l’abri de la lumière, là ou aucun œil ne pourra jamais l’observer, à l’intérieur de l’âme des humains.
15/20
Je suis du même avis que toi consernant how the gods kill et danzig 4.
J'ai connu ces albums tous en même temps. How the gods kill reste l'apogée du groupe.
D'autres chroniques de Danzig risquent de suivre, alors soit
vigilant.
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