Dance Across the Past

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17/20
Nom du groupe Exhumation (GRC)
Nom de l'album Dance Across the Past
Type Album
Date de parution 1998
Labels Holy Records
Style MusicalDeath Mélodique
Membres possèdant cet album40

Tracklist

1. Images of Our Extinction
2. Withered Sky
3. Dance Across the Past
4. The Slender Light
5. Moonless Night
6. Regrettable Remains
7. Sin
8. My Depression
9. Territory (Sepultura Cover)

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Exhumation (GRC)


Chronique @ TasteofEternity

23 Avril 2019

Le chat noir grec révèle enfin ses talents.

Considéré à tort comme des secondes, voire des troisièmes lames, émoussées, les Grecs d’Exhumation ont du affronter un vent de face force 10 et des courants peu porteurs à leurs débuts. Alors qu’ils entrent en scène à la même époque que Nightfall et Septicflesh, certains aléas ont contrarié des perspectives pourtant prometteuses. Reformé en 1993, après deux années sacrifiées à l’incorporation dans l’armée grecque, la malchance continue de poursuivre le quatuor. Une démo, la 3e, Deepest Side of Fear, passée inaperçue, puis trois ans à trimer pour trouver un label et finalement tomber chez les danois de Die Hard, en réalité la subdivision RRS, pour enregistrer et sortir leur premier album. La roue va-t-elle enfin tourner ? Non, parce que dans la catégorie chat noir VIP Premium, il y a Anvil, Sonny Vincent, et pas très loin derrière Exhumation. Encore une fois sur le papier tout semble avancer sous les meilleurs hospices : l’album est enregistré en Suède au studio Unisound par Dan Swanö, plutôt encourageant. Mais lorsque Seas of Eternal Silence sort enfin en 1997, le label n’assure aucune promotion, ni véritable distribution. Résultat des courses, le groupe investit lui-même dans la promotion de son premier effort, amputant d’autant plus le budget pour l’enregistrement de son deuxième album. D’autre part la production de ce premier album est très raw sur le son des guitares, ce qui lui donne des airs de démo améliorée, contrastant un peu trop avec les nappes de claviers très synthétiques en arrière plan. Certainement pas la meilleure période du suédois qui aurait eu plus la tête à son projet Nightingale qu’à autre chose, selon les dires du groupe. La suite ne semble pas leur donner tort, puisque Edge Of Sanity continuera sans lui, et l’Unisound fermera ses portes pendant un certain temps.

Mais loin de se démobiliser face à tant d’adversité, l’armada grecque décide de retrousser ses manches et de repartir à l’assaut. Cette fois, ils décident de se rendre au Fredman Studio, toujours en Suède, mais auprès de Fredrik Nordström, l’artificier qui a sculpté le son de At The Gates, Dark Tranquillity et In Flames, mais aussi Misanthrope. Sûrs de tenir là enfin leur sésame pour trouver le label qui les fera entrer dans la cour des Grands, ils envoient le produit fini, et trouvent enfin un accord avec Holy Records, avec qui ils étaient en rapport depuis 1993, et qui possèdent déjà dans son écurie des purs sangs grecs. La chance serait-elle enfin de la partie ?

Musicalement parlant, Exhumation prend son envol avec Dance Across the Past qui verse dans un death mélodique aux relents heavy rappelant un croisement entre In Flames et Edge Of Sanity. Neuf titres dont une reprise, Territory de Sepultura pour un peu plus de 40 minutes pendant lesquelles, le duo Panos et Marios aux guitares pratiquent un jeu rapide et puissant, pendant que John Nokteridis fait parler la poudre à travers un growl corrosif ressemblant étrangement à celui de Dan Swanö. Les claviers sont bien mieux mixés que sur le premier opus, et positionnés à des points stratégiques tenus par le maître des lieux, Fredrik Nordström en personne. Ils appuient des guitares véloces à la technique irréprochable. L’ensemble sonne gros dés l’ouverture d’Images of Our Extinction, et ne débande qu’à de rares occasions. Lorsque le groupe lève le pied, c’est pour mettre en lumière une ligne mélodique à la guitare ou aux claviers. Quant à la batterie, elle tient la baraque et distille une double pédale qui appuie férocement l’ensemble. Les Grecs ménagent leurs effets à travers un travail soigné sur les intros et les soli, en particulier sur le morceau Dance Across the Past. Si la reprise, Territory, reste anecdotique, quoique très bien exécutée, la version japonaise sortie chez Avalon, bénéficie de trois titres bonus issus du premier album, qui permettent de mesurer le chemin parcouru. Quelques invités plus ou moins prestigieux viennent seconder le groupe, notamment Jesper Strömblad pour un solo sur le titre d’ouverture, et Kimberly « Buba » Goss (ex-Ancient, ex-Dimmu Borgir, ex-Sinergy, et ex-femme d’Alexi Laiho, oops) pour des chœurs sur un titre. Tous ces efforts conjugués proposent un death mélodique de premier ordre qui à défaut de faire avancer les choses, remplit les fondamentaux avec professionnalisme, d'autant plus lorsqu'on apprend que l’album a été mis en boîte en une petite semaine. Dance Across the Past regorge d’une énergie démonstrative partagée entre rage et délivrance qui prend aux tripes. La roue a bel et bien tourné.

Ce deuxième album permet après quasiment une décennie de galères à Exhumation de prouver ses talents sur la scène internationale, révélant encore une fois que les Grecs n’ont rien à envier aux Suédois, ou aux Anglais. Maintenant que les fondamentaux sont posés, la suite est attendue avec impatience.

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