Lorsque l’on reçoit des envois promotionnels de petits labels d’
Europe de l’Est, on ne sait jamais complètement à quoi s’attendre. On peut se retrouver avec des combos complètement anecdotiques qui, à l’écoute, ne sortiront visiblement pas de sitôt de leur anonymat ou parfois avec de jeunes groupes prometteurs dans lesquels on regretterait presque de voir qu’ils ne sont que sur ces labels à la distribution rudimentaire (le superbe album de
Lethargy par exemple, ou encore la découverte des très expérimentaux Aruna Azura qui gagnent vraiment à être connus).
Disons-le immédiatement (et coupons à tout suspense !),
Wings in Motion, ici présent, se situe clairement dans la moyenne haute de ces sorties.
Venant tout droit de Grèce, le sextuor nous embarque dans un death mélodique plutôt bien fait, très bien produit et distillant un premier album (après deux démos) entre classicisme et modernité, notamment par l’intermédiaire de quelques touches électroniques qui n’est pas sans rappeler
Blood Stain Child. Andreas Boutos, le vocaliste, chante à la fois en clair et en extrême et, sans être parfait dans un registre comme dans l’autre, il essaie d’insuffler une personnalité propre au groupe en expérimentant des schémas un peu plus originaux que le chant extrême sur le couplet avec l’arrivée du clair sur le refrain. Un titre comme "Our Bleeding" le montre même à s’essayer à partir dans des tonalités très aigus qu’il ne maitrise pourtant que partiellement, mais qu’il fait avec le cœur. Le niveau technique est, quant à lui, assez haut, notamment concernant la basse qui est souvent jouée en tapping ou les riffs qui démontrent que les guitaristes sont loin d’être des manches à balais. "The
Hydra’s
Head" évoque d’ailleurs sensiblement
Symphony X dans les riffs et les ambiances distillés au clavier, ce qui n’est pas un mince compliment lorsque l’on connait le niveau technique exceptionnel de Romeo et Pinella. Le break est d’ailleurs assez génial d’inventivité, démontrant très clairement que
Wings in Motion est capable de faire de très belles choses, encore par intermittence, mais cela se révèle prometteur pour la suite.
Le groupe a également publié deux clips pour se donner les moyens de leurs ambitions et on les sent désireux de se faire connaitre et de faire les choses biens. Certes, on ne pourra dire de "Cyclicity" qu’il change grand-chose au monde du metal et il y a fort à parier que seuls les acharnés du death mélodique y trouveront réellement leur compte mais, en toute objectivité, certains plans et certaines compositions ne sont pas moins bonnes que celles de grands groupes du genre actuellement ne se remettant pas forcément en question. On notera aussi un "In
Absentia of Tomorrow" plus thrashy et rentre-dedans à l’inverse de "One Moment to Lose it All" qui confirme que
Constantine (le claviériste) aime vraiment les sonorités synthétiques et modernes, pas toujours du meilleur gout d’ailleurs.
Difficile d’en dire vraiment plus sur cet album. Une agréable récréation pour certains, entre deux plus gros morceaux, pendant que d’autres passeront plus facilement leur chance en donnant la priorité à des œuvres plus majeures et historiques. Un nom, cependant, à garder dans un coin de sa tête. On ne sait jamais ce qui peut arriver dans les années à venir…
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