Troisième album pour les Suédois de Dr Living
Dead, souvent un cap important dans la carrière d'un groupe. Si les deux premiers albums, sympathiques mais nullement indispensables, ont pu faire connaître Dr Living
Dead dans le petit monde du thrashmetal à tendance crossover, au même titre que SSS,
Iron Reagan, ou The Prophecy23, comment interpréter ce "Crush the Sublime Gods", à la pochette originale à défaut d'être marquante ?
Préambule : dès le titre éponyme, se distinguent deux choses : la musique et le chant, ou plutôt certaines intonations vocales de Dr
Ape, qui ne manqueront pas de faire jaser l'auditeur, et qui méritent de s'y attarder.
De la musique, bien troussée, se retiennent une énergie palpable ("TeamxDeadx", représentatif, voir la vidéo ci-dessous), un savoir faire indéniable, et un son plein, massif et précis à la fois. On retrouvera mosh-parts à la
Anthrax labellisés 1987, accélérations Bay-
Area réussies, refrains scandés, breaks massifs, et ainsi de suite tout au long de treize morceaux parfois jouissifs, et au minimum dans la fourchette haute du revival thrash du moment : l'implacable "Civilised To
Death", "Scanners", l'instrumental "Triggerkiller" prenants et incisifs à la fois. On se régale. Presque du niveau du récent The Prophecy23, pour tout dire, et dans un style similaire.
Du chant, transparaîtra une influence évidente, fort bien retranscrite, mais ô combien gênante, car trop évidente. Celle d'un Mike Muir ressuscité de la glorieuse période (grosso modo seconde moitié des années 80), avec ses intonations et vocalises enjôleuses typiques. Ceci étant établi (on aime ou pas, et c'est tout au long du disque), on le subira ou on se régalera avec, jusqu'au dernier titre au nom évocateur, comme pour enfoncer le clou ("
Wake Up... Join
The Dead" - référence au morceau "Waking
The Dead" de
Suicidal Tendencies, bien entendu).
Difficile dès lors d'émettre un avis qui ne prenne pas en compte cette influence très présente, et qui pourra même, pour certains, complètement en fausser le jugement. Le pire, c'est que ça passe très bien, un peu à l'instar d'un
Iron Reagan avec D.R.I. ou des oubliés
Uncle Slam avec (déjà)
Suicidal Tendencies.
La musique est toutefois beaucoup plus orientée thrashmetal que ce que propose le gang de Mike Muir actuellement, ceci pouvant en faire une alternative pour les nostalgiques, ou pour ceux qui ont usé les premiers ST jusqu'au bout du bandana. L'écoute globale, en faisant abstraction du truc si possible, est très agréable. Sans en faire abstraction, elle pourra faire office de quizz entre vieux thrashers pour reconnaître tel ou tel passage dans tel ou tel album/titre du groupe de Venice ("
Another Life" semble sorti de "Join The Army", l'interlude "
Salvation" aurait pu ouvrir "You Can't Bring Me
Down", par exemple).
En dehors de cette influence par trop visible, la qualité du disque est bien présente (comme avec le premier
Uncle Slam "Say Uncle", que j'encourage chacun à redécouvrir). Reste à voir quelle regard porter sur tout ceci. Pour réellement percer et ne pas être réduit à un ersatz appliqué, Dr Living
Dead devra prendre un chemin plus personnel. Le pire, c'est qu'il en est (plus que) capable ! Le veut-il ?
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